Depuis maintenant quelques années, nous avons droit au même rituel en provenance du Canada. L'un des grands noms de la carte graphique, ATi, innove tout d'abord en introduisant un nouveau processeur graphique à ranger parmi les plus haut de gamme. Ensuite, quelques semaines plus tard, il met sur le marché une variation dotée de fonctions tout à fait élaborées. Possibilités évoluées d'acquisition et de traitement vidéo, tuner-TV caractéristique et suite logicielle tout à fait convenable sont autant de moyens de distinguer cette variation connue sous le nom de All In Wonder.
Cette méthode fonctionne depuis déjà de nombreuses années, mais alors qu'auparavant il n'était pas rare d'avoir un décalage d'une génération entre la dernière All In Wonder et les Cartes Graphiques traditionnelles, on peut dire que le géant canadien a passablement raccourci le temps de gestation de ces déclinaisons multimédia. Tant et si bien qu'aujourd'hui, il n'est plus nécessaire d'attendre que quelques semaines... du moins en Amérique du Nord.
All In Wonder
S'il est connu de nombreux utilisateurs, le concept à l'origine des All In Wonder mérite tout de même quelques petites précisions pour les nouveaux venus. Il part en effet d'une idée aussi simple qu'évidemment géniale : celle de réunir sur une seule et même carte la plupart des fonctions dites multimédia, ce faisant, l'ordinateur deviendrait le coeur de l'installation audio / vidéo familiale. Diffusion des programmes de télévision, lecture des films DVD, gestion des différentes sources sonores (CD Audio, fichiers MP3...), il faut bien sûr que toutes les fonctions soient intégrées et pour être vraiment complète cette carte doit aussi être capable de s'aventurer sur le terrain de l'acquisition vidéo afin de remplacer le vieillissant magnétoscope VHS.La All In Wonder 9700 Pro est, et de loin, la plus puissante de la gamme
La difficulté d'une telle tâche est bien sûr de faire cohabiter toutes ces fonctions sur une seule carte sans pour autant sacrifier l'ergonomie indispensable à un produit de ce calibre. Les différentes fonctions doivent rester accessibles à tous et non être réservées à quelques utilisateurs expérimentés. Enfin, pour vraiment toucher tous les publics, un tel produit doit nécessairement proposer des performances 3D au diapason : le jeu occupant une place de plus en plus importante.
Au coeur de la All In Wonder 9700 Pro, on retrouve l'un des Processeurs graphiques les plus en vue de ces derniers mois, le R300 d'ATi. Egalement connu sous le nom de Radeon 9700 Pro, ce composant a permis à ATi de redorer son blason en prenant une petite revanche sur le rival NVIDIA. Mieux encore, il a permis à ATi de conserver son statut de leader pendant plusieurs mois avant d'être légèrement distancé par les récents GeForce FX5800 Ultra et le nouveau Radeon 9800 Pro.
Au coeur d'un système "sous-traité"
Ainsi équipé, la All In Wonder 9700 Pro ne pouvait évidemment pas décevoir les amateurs de jeux. Afin de ne pas surcharger inutilement l'article nous ne détaillerons pas davantage ce composant qui avait déjà fait l'objet d'un test approfondi en août dernier (consultable ici). Le composant embarqué par la All In Wonder 9700 Pro est en effet strictement identique à celui que nous avions testé alors et les fréquences de fonctionnement (325 MHz pour le core et 310 MHz pour la mémoire) sont elles-aussi les mêmes. Il n'est dès lors pas surprenant de retrouver exactement les mêmes performances entre une Radeon 9700 Pro et une All In Wonder 9700 Pro, 3D Mark 2001 SE et Quake 3 sont là pour en témoigner :Elles font de la All In Wonder 9700 Pro, une des cartes 3D les plus performantes du moment. Des performances auxquelles s'ajoutent les innombrables fonctions multimédia que nous détaillons dans la suite de l'article mais avant de commencer, nous allons décrire de manière plus précise la carte cobaye envoyée par ATi. Il faut toutefois savoir qu'elle ne sera jamais distribuée tel quel en France, ATi ne commercialisant plus la moindre carte graphique en Europe. La compagnie canadienne a en effet décidé de sous-traiter cette partie du monde à quelques compagnies triées sur le volet et parmi lesquelles nous retrouvons Hercules, Sapphire, Gigabyte, Connect 3D, HighTech et enfin, PowerColor. Cependant, dans un souci de fiabilité, c'est encore ATi qui fabrique réellement les cartes ne laissant à ces six compagnies que le rôle de distributeur.
Elles auront le droit d'ajouter quelques logiciels de leur cru, mais devront au moins commercialiser l'ensemble de ce que nous décrivons ensuite. Le descriptif que nous allons maintenant faire de la carte et des accessoires qui l'accompagnent peut donc s'appliquer à n'importe laquelle des cartes All In Wonder 9700 Pro disponibles à travers l'Europe.
Un PCB plutôt chargé
En plus du R300, facilement reconnaissable, surmonté qu'il est du système de refroidissement caractéristique d'ATi, divers composants sont identifiables à la surface de la carte. On remarque tout d'abord l'imposant tuner-TV mais son cas mérite une attention particulière et nous le laisserons donc de côté pour le moment. Tout autour du processeur graphique sont disposées les puces mémoire. Au nombre de huit (quatre sur chaque face), elles totalisent 128 Mo de mémoire et se distinguent par leur temps d'accès : 3 ns. Il s'agit d'un changement par rapport aux Cartes Graphiques Radeon 9700 Pro qui elles tournent avec de la mémoire de même marque (Samsung), de même capacité (128 Mo), de même format (BGA) mais dotée d'un bien meilleur temps d'accès (2.3ns).Cette différence n'a cependant aucune incidence sur les performances puisque la fréquence de fonctionnement des puces mémoires est comme nous le disions précédemment strictement identique (310 MHz). En revanche il est possible que cela limite les possibilités d'overclocking d'une telle carte. Autre changement par rapport au design des Radeon 9700 Pro : la disparition de la plaque métallique que l'on trouvait au dos de la carte. Elle servait à refroidir certains composants et ne peut ici se retrouver au même endroit du fait de la présence du tuner-TV. Pour compenser, ATi a utilisé de minuscules radiateurs sur certains composants comme il est possible de le voir sur la photo. Ce changement ne semble pas avoir d'incidence sur la chaleur produite par la carte qui est à peu de choses près identique à ce que nous avions observé lors des tests Radeon 9700 Pro.
Quelques uns des éléments caractéristiques de la carte
La All In Wonder 9700 Pro est en revanche accompagnée de la même prise d'alimentation supplémentaire afin de pouvoir subvenir à ses besoins électriques. Il ne faudra pas oublier de la brancher avant tout démarrage et si vous ne disposez pas de connecteur Mini-Molex de libre, ATi fourni heureusement un adaptateur. Petite précision pour les possesseurs de Mini-PC : malgré l'importante quantité d'énergie demandée par la All In Wonder 9700 Pro, elle passe très bien sur les deux barebones Shuttle que nous avions à disposition (SS51G et SK41G). Le reste du PCB est occupé par différents composants sans grande importance et par l'ATi Theater 200 dont nous reparlerons plus tard dans le test, ATi ayant décidé de se séparer du FireWire. Afin de réduire le coût de fabrication de la carte, d'en diminuer la consommation et de rendre le travail d'intégration plus facile, ATi a en effet considéré qu'une telle fonction n'était pas indispensable. Reconnaissons d'ailleurs qu'une carte externe ne coûte pas bien cher.
Retour au tuner analogique ?
Les plus attentifs à la gamme des All In Wonder, auront enfin remarqué qu'un composant brille par son absence : le tuner digital. L'ancien haut de gamme de la série, la All In Wonder 8500DV, proposait en effet un tel composant mais pour différentes raisons, ATi a choisi de ne pas renouveller l'expérience. Tout d'abord, il faut bien avoir à l'esprit qu'une carte aussi complexe n'est pas simple à mettre au point et ajouter à cette compléxité une nouvelle pièce de silicium n'est pas une mince affaire. En outre, les avantages théoriques d'un tuner digital, comme la qualité d'image ou le changement plus rapide des chaînes, ne se sont pas révélés particulièrement décisifs alors que l'augmentation de la consommation électrique était elle bien réelle.ATi a donc décidé de faire en quelque sorte "marche arrière", d'autant que Philips est maintenant capable de produire des tuners analogiques certes toujours plus gros que les digitaux mais tout de même relativement petits. En définitive, le seul véritable reproche que l'on puisse faire à ce tuner-TV est sa non-universalité. Il faut en effet intégrer un tuner NTSC pour l'Amérique du Nord et un tuner différent, PAL-SECAM, pour l'Europe. C'est d'ailleurs, avec la localisation des nombreux logiciels, ce qui explique une partie du décalage entre les sorties américaines et européennes des All In Wonder.
Du matériel en quantité
La série des All In Wonder nous a habitué à un matériel abondant et ce n'est pas cette version "ultime" qui viendra nous décevoir. En plus de la carte graphique à proprement parler, nous retrouvons ainsi une pléthore d'accessoires afin d'exploiter la moindre des fonctions du produit. Depuis la All In wonder 8500DV, ATi a décidé de revenir à un système de connecteurs plus classiques. Sur la carte, nous retrouvons donc l'entrée antenne, la sortie DVI et les deux connecteurs spécifiques.Ne proposant pas de connecteur VGA standard (DB15), ATi livre la carte avec un adaptateur DVI / DB15 pour satisfaire tout le monde. Les deux connecteurs spécifiques servent pour leur part à connecter les entrées et sorties audio / vidéo et deux câbles adaptateurs sont livrés avec la carte. Le premier, reconnaissable à son pimpant violet, offre toutes les entrées nécessaires alors que le second fait de même avec les sorties. Au final, l'utilisateur dispose d'une entrée composite, d'une entrée S-Video et d'une entrée stéréo d'un côté, d'une sortie composite, d'une sortie S-Video et d'une sortie stéréo de l'autre. On se réjouira en outre de la présence de câbles rallonge (un composite et un S-Video) pour les entrées / sorties vidéos.
La fameuse télécommande radio
Terminons cette description détaillée du produit par un petit paragraphe sur l'un des accessoires les plus réussis : la splendide télécommande ATi. Il s'agit d'un produit pratiquement parfait et qui malgré son âge (elle était déjà livrée avec les ATi All In Wonder 8500DV, il y a plus d'un an) fait encore figure de leader dans le domaine. Il faut dire que ses atouts sont nombreux et que la concurrence n'est soit pas au niveau technique, soit nettement trop cher. Les ondes radio (transmises au PC via un petit adaptateur USB) sont beaucoup plus pratiques que l'infra-rouge de la majorité des concurrents et le seul véritable défaut est le mouvement un peu lent du curseur de la souris. Le pilote de la télécommande permet heureusement de remédier en partie à ce défaut à l'aide d'une fonction d'accélération du curseur. Le logiciel est d'ailleurs plutôt riche de fonctions et permet en plus d'ajouter des plugins développés par des programmeurs indépendants.Par défaut, la télécommande permet bien sûr de manipuler les logiciels du Multimedia Center, mais également Powerpoint et Winamp 2.x. Les plugins disponibles sont assez nombreux et ajoutent par exemple le contrôle de Winamp 3.x, de BSPlayer ou de Windows Media Player. Parmi les commandes accessibles directement depuis la télécommande on notera en particulier la présence des classiques touches "magnétophone" (arrêt, lecture, pause, avance/retour rapide), mais aussi des contrôles nécessaires à l'enregistrement ou à l'activation du "TimeShifting". Plusieurs touches de raccourcis permettent d'accéder à certaines fonctions "spéciales" (télévision, navigateur Internet...) et enfin quelques six touches supplémentaires (de A à F) sont laissées à la discrétion de l'utilisateur. Regrettons toutefois qu'il ne soit pas possible de paramétrer chacun des autres boutons de la même manière que ces six là.
La All In Wonder 9700 Pro est la première carte ATi à embarquer le composant ATi Theater 200. Très attendue, cette puce est l'occasion pour la compagnie canadienne de gagner de la place sur le PCB plutôt encombré de sa carte en fusionnnant tout simplement deux éléments essentiels présents sur les anciennes All In Wonder : l'ATi Theater et le décodeur stéréo Micronas.
ATi Theater 200
Le Theater 200 est de ce fait la première puce ATi à combiner les fonctions de gestion audio et vidéo, mais il n'était bien sûr pas question de simplement fusionner ces deux parties, d'autres améliorations ont été intégrées. Il faut toutefois reconnaître que ces améliorations ne sont que difficilement perceptibles et il semblerait que ce soit en grande partie dû à la qualité de nos retransmissions. ATi a en effet intégré des convertisseurs analogiques / numériques 12 bits, mais dans les faits, force est de constater que l'amélioration ne saute pas aux yeux.Signalons en revanche de perceptibles progrès du côté de l'acquisition composite du fait de la mise en place d'un nouveau système de filtres, la troisième génération pour ATi, plus efficaces. Précisons, pour terminer, que le Theater 200 est, comme ses petits frères, capable de travailler en SECAM bien sûr mais aussi en PAL ou en NTSC dans le but de se conformer au moindre désir des utilisateurs.
Le multiécrans fonctionne mieux quand tout est branché !
Catalyst v3.2 et Hydravision v3.2
Afin d'exploiter les multiples fonctions de la bête, il faut se tourner vers l'accompagnement logiciel de la All In wonder. Comme toutes les Radeon, la partie graphique est à la charge des célèbres pilotes Catalyst ici en version 3.2 (aussi appelés v7.84) qui se trouvent accompagnés du logiciel Hydravision lui aussi en version 3.2. La qualité des pilotes ATi est maintenant unanimement reconnue et même si de nombreux progrès peuvent encore être fait, le bilan est très largement positif. Les All In Wonder souffrent toutefois d'un petit défaut qui n'est pas vraiment dû aux pilotes mais qui pourra tout de même déranger certains utilisateurs. Du fait de l'unique connecteur pour moniteur, il ne sera pas possible de faire du multiécrans autrement qu'avec une télévision.
C'est un peu dommage mais apparement pas, selon ATi, reproché par les utilisateurs. Il n'en demeure pas moins qu'on se prend à imaginer une All In Wonder capable de gérer deux moniteur en sus de la télévision ! Dans les conditions actuelles, le multiécrans est un peu moins intéressant que sur une carte graphique standard : difficile en effet d'utiliser la télévision pour afficher le bureau Windows. Même la qualité inégalée du 1024x768 autorisée par l'ATi Theater 200 ne permet pas de travailler dans de bonnes conditions sur un écran de télévision.
On apprécie par contre l'implémentation d'une nouvelle fonction disponible depuis déjà un moment chez le concurrent NVIDIA : le "zoom overlay". Il s'agit en fait tout simplement d'être capable de rediriger l'affichage "overlay" (en général une vidéo issue du DVD) en plein écran sur le second affichage. En dehors de cette "nouvelle" fonction, la gestion du multiécrans est tout à fait classique. Mode "étendu" et "clone" sont de la partie et permettent d'avoir un bureau plus important dans le premier cas ou bien d'avoir deux fois le même écran pour le second. Du fait des deux RAMDACs à 400 MHz intégrés à la bête, il est possible d'avoir deux résolutions et deux fréquences de balayage différentes. L'hydravision permet d'ailleurs d'ajouter quelques fonctions à cela. Il offre par exemple la possibilité d'avoir plusieurs bureaux "virtuels" ou bien encore de bloquer une fenêtre sur un écran précis.
Notre All In Wonder 9700 Pro de test était accompagnée de la maintenant célèbre suite logicielle Multimedia Center dans la version 8.1. Si quelques innovations sont à signaler, les habitués retrouveront cependant les logiciels dont ils ont l'habitude, ATi ayant conservé l'architecture générale de son programme à succès. Le "launchpad", sorte de centrale de lancement, regroupe donc toujours les différents modules de la suite. Sa conception n'a pas évoluée mais ce n'est pas vraiment gênant tant ce programme s'avère finalement accessoire.
A chaque média son lecteur
Le launchpad donne accès aux différents lecteurs multimédias qui composent une grande partie du Multimedia Center. Nous aurions préféré qu'un seul et même logiciel se charge des différents médias, mais ATi a conservé cette division des tâches. Il n'est pas vraiment nécessaire d'expliquer le rôle de chacun des lecteurs disponibles leur nom se suffisant bien souvent à lui même : Media Player, VideoCD Player, CD Player et DVD Player. Précisons tout de même qu'ATi a récemment fait évolué son lecteur de DVD.Le lecteur DVD permet maintenant d'afficher deux sous-titres à la fois.
Ce n'est pas une nouveauté puisque c'était déjà le cas lors de présentation de la Radeon 9700 Pro, mais ce lecteur exploite maintenant le moteur de PowerDVD. Cela permet à ATi d'offrir plus de fonctions, une meilleure compatibilité avec les DVD du marché et surtout un support nettement plus évolué de la partie audio. Le moteur de Cyberlink est en revanche plus gourmand que celui de Raviscent et nécessite de ce fait un processeur central plus puissant (rien de dramatique toutefois, un Pentium III 600 MHz faisant l'affaire). Notons en outre qu'il permet, dans certains cas, d'exploiter deux sous-titres à la fois (un en bas et l'autre en haut de l'écran) et profite des fonctions de capture d'images et de Thruview dont nous reparlerons plus tard.
Télétexte et diffusion de la télévision
Le logiciel de télétexte est sans aucun doute le plus archaïque du lot, il faut dire que ce n'est certainement pas la fonction la plus recherchée par les utilisateurs. ATi ne s'est donc jamais véritablement penché sur la question et a préféré en sous-traiter le développement à une entreprise allemande. Au contraire, Le logiciel de télévision est certainement le plus en vue du lot. Ce n'est pas étonnant puisqu'en plus de faire office de récepteur télévision, c'est lui qui est chargé de tout l'aspect acquisition vidéo. Au premier démarrage, l'utilisateur doit intervenir pour opérer les derniers réglages et en particulier celui des chaînes captées. En ce domaine là les ATi ne craignent personne et la recherche automatique des canaux fait des merveilles.Il faut décider du pays (le tuner-TV est compatible PAL et SECAM) ainsi que de la méthode de réception. En moins d'une minute toutes les chaînes d'une télévision câblée (au maximum 125 canaux) sont détectées et aucun doublon n'est à signaler. On regrettera toutefois que la numérotation des canaux ne soit pas toujours très ergonomique. Une fois la détection effectuée, le logiciel est véritablement utilisable. Le changement de chaînes se fait au clavier ou via les boutons de l'interface alors que la roulette de la souris contrôle le volume. Il n'y a pas grand chose à dire à propos de la réception de la télévision. La qualité offerte par le tuner-TV est tout à fait dans la norme et on ne distingue ni amélioration, ni détérioration de la qualité avec le retour au tuner analogique. Par rapport aux autres offres du marché, il n'y a pas non plus de commentaires particuliers à faire. La All In Wonder 9700 Pro, offre à mon sens une meilleure image que l'essentiel des cartes TV disponibles mais ne peut toujours pas se comparer au tuner d'un véritable téléviseur de qualité.
L'un des principaux avantages du tuner-TV PC par rapport à la télévision "classique" est la fonction dite de "TimeShifting" aussi dénommée "TV-on-demand". Derrière ce nom un peu barbare se cache la possibilité maintenant bien connue de mettre en pause la diffusion du programme télé afin de répondre à un besoin immédiat. Il suffit ensuite de passer en mode lecture pour que la diffusion reprenne là où elle s'était arrêtée, l'ordinateur s'étant chargé de l'enregistrement ! En plus des possibilités d'acquisition vidéo dont nous parlerons tout à l'heure, ATi a conservé le petit outil de capture d'images qui comme nous l'avons déjà dit fonctionne aussi avec le lecteur DVD. Cette fonction très simple permet de se consituer une véritable galerie de captures que l'on peut sauvegarder sur le disque dur. Si les possibilités de configuration sont largement suffisantes pour un tel outil, on regrettera tout de même qu'il ne soit pas permis d'enregistrer en un seul clic toute une série de captures : image par image, c'est un peu long ! Enfin, ATi profite de ce Multimedia Center 8.1 pour introduire une nouvelle fonction qui elle aussi marche indifférement avec le module DVD ou le module télévision : le ThruView.
Trois exemples de captures télé : le résultat dépendra beaucoup de la qualité de réception.
Nous connaissions déjà la possibilité de passer l'image de la télévision en lieu et place du fond d'écran de Windows et bien ATi va plus loin avec le ThruView. Adaptable à certains logiciels du Multimedia Center, cette fonction permet de laisser en filigrane l'image de la télévision (ou du lecteur DVD donc). L'affichage ne gêne pas le moins du monde le fonctionnement du PC et l'utilisateurs peut ainsi conserver son image vidéo tout en se lançant dans divers travaux. On peut choisir de n'avoir qu'une petite fenêtre vidéo ou bien alors que le ThruView occupe l'ensemble de l'écran. Notez qu'un petit réglage permet de régler le niveau de transparence de ce ThruView ainsi que d'ailleurs le volume sonore de la télé sans avoir à refaire apparaître toute l'interface !
Gestion de l'acquisition vidéo
Très simple d'emploi, l'outil d'acquisition fonctionne de la même manière qu'avec les anciennes All In Wonder et se base donc encore une fois sur le module de télévision. Après avoir décidé du type de branchement et de la source vidéo, il faut alors sélectionner la bonne entrée vidéo dans le module de télévision en remplaçant "tuner-TV" par "Composite" ou "S-Video". Il n'y a plus ensuite qu'à paramétrer le format vidéo d'acquisition et qu'il s'agisse du magnétoscope numérique ou de la capture d'une source extérieure, cela fonctionne exactement de la même manière.L'onglet "Magnétoscope personnel" du menu de configuration donne accès à une fenêtre permettant le réglage de la compression audio / vidéo. On peut au choix se baser sur un format prédéfini ou au contraire se décider pour un format personnel. Un assistant vient aider l'utilisateur dans ces choix. Il faut dire que les possibilités de paramétrages sont presque infinies car même si ATi ne permet par défaut que l'utilisation de son format propriétaire ATi VCR ou du MPEG-1/-2, il est en fait possible via la configuration avancée de sélectionner n'importe quel codec installé sur la machine : du XviD au MJPEG, en passant par le MPEG-4 ou le Ligos Indeo. La résolution maximale et les réglages disponibles dépendront évidemment du codec choisi, mais globalement il sera possible de faire des captures allant du 160x120 au 720x576.
Trois des différentes étapes de la création d'un profil de capture
Selon le paramétrage choisi, la qualité de capture sera évidemment plus ou moins bonne et plus ou moins gourmande en ressources systèmes. Mais globalement, on peut dire que la All In wonder fait de l'excellent travail en dépassant évidemment toutes les cartes TV disponibles, mais aussi en proposant un résultat de plus haute tenue que ce qu'il est possible d'obtenir avec les Cartes Graphiques dites ViVo. L'ATi Theater 200 est l'une des raisons de cette réussite, le VideoSoap, technique d'optimisation que nous détaillons plus loin, en est une autre. A condition de posséder un disque dur rapide et un processeur puissant (un 2 GHz est vivement conseillé), il devient tout à fait possible de faire des captures parfaites en MPEG-2 avec un débit de 8 Mb/s et une résolution de 720x576.
Si, comme nous avons pu le voir, la suite Multimedia Center qui accompagne la All In Wonder 9700 Pro ne révolutionne pas le monde du PC, elle apporte tout de même son petit lot d'innovations. On regrettera cependant qu'ATi semble privilégier le marché nord-américain avec un produit plus mature et plus complet comme en témoigne certaines de ces innovations. Plus ou moins incomplètes sur la version européenne, elles sont inutilisables alors que tout fonctionne de l'autre côté de l'Atlantique.
MulTView : le PIP avorté
Lors des différentes annonces, une innovation toute particulière avait retenu notre attention : le MulTView. Parfaitement fonctionnelle et diablement efficace, cette fonction est hélas réservée au marché nord-américain pour une raison terriblement stupide mais à laquelle on peut hélas difficilement palier.L'idée du MulTview est simple, il s'agit en fait d'exploiter deux tuners présents dans le PC afin de pouvoir enregistrer une émission tout en en regardant une autre. On peut également avoir deux chaines affichées à l'écran simultanément soit en partageant la surface du moniteur, soit en faisant de l'image dans l'image (PIP en anglais pour picture-in-picture). Cette fonction est hélas inexploitable en Europe car il faut pour en profiter pouvoir disposer d'une carte TV fabriquée par ATi (les ATi TV Wonder), or ces cartes ne sont plus disponibles sur notre continent depuis un moment déjà.
ATi Library
Seconde innovation du Multimedia Center 8.1, la fonction de bibliothèque multimédia était aux dires d'ATi très demandée par les utilisateurs. Il est ici question d'une bibliothèque comme le propose un logiciel tel que Winamp 3. Un module dédié se charge en effet de répertorier les fichiers audio ou vidéo présents sur votre machine afin de générer une sorte de catalogue aisément consultable. A partir de ce catalogue il devient plus facile d'éliminer les fichiers inutiles, mais aussi plus facile de se créer une petite liste d'écoute.Malgré ses qualités, l'outil 'library' tient plus du gadget que d'autre chose
L'ergonomie du module est très bonne et en quelques clics de souris on parvient à l'utiliser très facilement. La fonction de balayage permet de chercher rapidement des fichiers à ajouter et de votre disque dur dépendra sa vitesse d'exécution. Il est ensuite possible d'avoir des statistiques du nombre de visualisation des fichiers, mais il est surtout possible de créer des listes d'écoute "universelles" puisqu'au format m3u (celui de Winamp).
Sous-titrage des émissions
Troisième innovation majeure, la possibilité d'afficher les sous-titres des émissions télé est encore largement perfectible. Très intéressante cette fonction repose entièrement sur le module de télétexte à propos duquel nous avons déjà formulé nos réserves. Le résultat dans le cadre de l'affichage de sous-titres ne fait pas illusion bien longtemps. Il faut en effet supporter un décalage assez gênant entre ce qui se passe à l'écran et l'apparition des sous-titres. Certains caractères ne sont tout simplement pas gérés (les accents en particulier) et dans le cadre d'un film par exemple, de nombreuses répliquent manquent carrément à l'appel.Partiellement exploitable, cette fonction devrait être améliorée avec la prochaine version du Multimedia Center. ATi espère bien être en mesure de revoir complètement le module de télétexte et espère du même coup être en mesure d'intégrer la fonction de sous-titrage directement au logiciel de télévision. Espérons alors que des spécificités réservées au marché nord-américain fassent alors leur apparition : le HotWords afin de mettre en valeur un mot particulier dans le sous-titrage et le TV Magazine qui créé une transcription écrite de l'émission avec l'intégralité du texte et quelques captures.
Personnalisation des modules
Pour en finir avec notre description détaillée du Multimedia Center, il nous faut parler de cette option de personnalisation qui n'est certes pas vraiment nouvelle mais qu'ATi met en avant. Il est en effet possible d'appliquer des "skins" aux différents modules du Multimedia Center afin de leur donner un aspect plus "tendance". Je ne sais pas si on peut parler de réussite à propos des quatre "skins" fournies avec la All In Wonder mais une chose est sûre : le fait que tous les modules ne disposent pas du même nombre de "skins", n'est pas pour encourager le développement de cette fonction.Les quatres "skins" disponibles avec le Multimedia Center v8.1
Le module télétexte, développé comme nous l'avons dit en externe par une entreprise allemande, n'est pas du tout "skinnable" et l'ATi Library ou le Launchpad ne bénéficient que de trois skins... L'avenir nous dira si les utilisateurs ont été convaincu par cet accessoire et s'ils se sont lancé dans le développement de nouvelles skins.
Le Cobra Engine fait partie des très nombreuses innovations introduites par ATi avec son Radeon 9700 Pro. Très attendu des amateurs, il n'était toutefois pas activé sur les cartes "simplement" graphiques et il aura donc fallu attendre la sortie de cette All In Wonder pour pouvoir vérifier les apports de ce moteur.
Décodage et encodage MPEG-2 matériel
Depuis déjà un bon moment, les Cartes Graphiques performantes et en particulier les ATi, nous ont habitué à un support matériel de la décompression des vidéos au format MPEG-2. L'intérêt d'un tel support matériel est relativement évident puisqu'il permet de décharger le processeur principal qui peut alors se concentrer sur d'autres tâches. Toutefois et jusqu'à maintenant, aucun produit véritablement grand public et accessible n'offrait une telle fonction dans le domaine de l'encodage, laissant le processeur désespérément seul.ATi innove donc avec son Cobra Engine qui lui permet de proposer ce genre d'assitance à la compression MPEG-2. Il ne faut cependant pas s'attendre à un support 100 % matériel comme c'est le cas dans le domaine du décodage. ATi parle d'un soulagement du travail du processeur central, que nous avons pu effectivement vérifier, de l'ordre de 10 à 15 %. Ce n'est déjà pas si mal et permet d'obtenir une amélioration notable en particulier lorsque de faibles bitrates sont utilisés. Le Cobra Engine permet en outre d'exploiter une fonction bien particulière d'amélioration de la qualité vidéo...
... Le VideoSoap
Le VideoSoap est une technologie mise au point par ATi et qui permet d'utiliser les Pixel Shaders du Radeon 9700 Pro afin d'éliminer les parasites qui entâchent les séquences vidéos. Le VideoSoap est capable de nettoyer tout flux vidéo qui se présente au Cobra Engine et offre pour cela un paramétrage relativement bien étudié. Un maximum de quatre filtres est sélectionnable et pour chacun de ses filtres, cinq possibilités sont offertes : flou intérieur, flou, accentué, filtre combiné 1 et filtre combiné 2. Il est possible de régler manuellement la puissance de ces quatre filtres, mais que les moins entreprenants se rassurent, ATi a pensé à eux. Au lieu de paramétrer précisément les filtres à employer, on peut simplement sélectionner le type de VideoSoap à appliquer sans rien modifier de plus. Il existe également trois modes particuliers dédiés à un type de vidéo précis : sports, nouvelles ou grésillement.VideoSoap peut s'appliquer aussi bien lors de la capture de séquences télé, et alors compenser une réception plutôt moyenne, que pendant l'acquisition à partir d'une vieille VHS par exemple. Dans un cas comme dans l'autre, l'utilisation du VideoSoap est généralement très profitable. Il ne faut toutefois pas abuser de cette fonction et une intensité de filtrage trop importante pourra dénaturer la séquence vidéo. Un aperçu disponible lors du paramétrage permet heureusement d'avoir une petite idée du résultat avant de se lancer. Sachez enfin que VideoSoap ne se contente pas d'améliorer simplement la qualité des vidéos à la base "moyenne". Le fait d'éliminer les parasites permet d'améliorer l'efficacité des algorithmes de compression. Il faut en effet savoir que ce sont ces parasites qui entravent la bonne marche des mécanismes de compression et même si la différence n'est pas énorme, on peut tout de même escompter un gain de l'ordre de 2% d'espace disque, soit environ 16 Mo sur notre essai de 450 Mo.
Le VideoSoap (activé sur la partie gauche de l'image) permet d'éliminer un grand nombre de parasites
Sachez pour finir, qu'ATi et DivXNetworks ont annoncé il y a peu un partenariat afin que la technologie du VideoSoap soit supportée par les codecs DivX. Une telle intégration permettra à toutes les dernières cartes ATi (et pas seulement aux All In Wonder) de réduire l'occupation processeur lors de la décompression de telles vidéos ainsi que d'améliorer le rendu vidéo. Pour profiter de cette fonction, les fichiers vidéos devront toutefois être encodés avec cette nouvelle version des codecs DivX.
Conclusion
La All In Wonder 9700 Pro débarque en Europe plusieurs mois après son arrivée sur le marché nord-américain. Ce décalage et l'annonce toute récente d'une prochaine All In Wonder 9800 Pro font regretter qu'ATi n'ait pas une politique plus mondiale lorsqu'il est question de cette série si particulière. L'Europe semble un peu la dernière roue du carrosse même si les nombreuses langues et les normes vidéos en vigueur en Europe ne sont pas pour faciliter la tâche des ingénieurs de la compagnie canadienne.En dehors de ces considérations, nous devons reconnaître qu'une nouvelle fois ATi réussi un très beau produit. La gamme All In Wonder n'intéresse évidemment qu'une petite frange de la population mais on peut dire qu'ATi soigne particulièrement son public. L'intégration du Radeon 9700 Pro permet évidemment d'obtenir une carte aussi performante avec les jeux d'aujourd'hui qu'avec ceux de demain, mais ATi ne s'est pas contenté de cela. Plusieurs petites innovations ont vu le jour depuis la venue de la All In Wonder 8500DV et certaines d'entre elles sont vraiment très intéressantes.
Le Cobra Engine peut paraître un peu faible, mais son association avec le VideoSoap permet à la All In Wonder 9700 Pro de devenir une excellente plate-forme d'enregistrement en MPEG-2 720x576. Pour exploiter une telle résolution, il faudra tout de même posséder une belle marchine par ailleurs, mais la All In Wonder décharge déjà considérablement le processeur central. Quelques autres fonctions ont été ajoutées (ATi Library, ThruView...) et bien qu'elles soient plus ou moins anecdotiques, ce genre d'attentions est toujours louable.
Malgré la disparition de certains accessoires (FireWire), ATi parvient donc à rendre cette nouvelle déclinaison du concept All In Wonder nettement plus intéressante que la précédente. Reste toutefois qu'à plus de 450 € et avec l'ombre d'un modèle à base de 9800 Pro à venir, la note peut paraître relativement salée... Question de point de vue !