LeWeb13 - Interview Evernote : "nous sommes une plateforme d'intelligence augmentée"

Guillaume Belfiore
Par Guillaume Belfiore, Rédacteur en chef adjoint.
Publié le 12 décembre 2013 à 10h47
Au fil des années, le service Evernote s'est enrichi et s'est invité sur différentes plateformes. La "startup de 100 ans" multiplie ses stratégies et ses sources de revenus avec une vision résolument à long terme. Sur le salon LeWeb, nous avons rencontré Cristina Riesen, General Manager Europe, ainsi que Xavier Delplanque, responsable du développement sur mobiles.

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Evernote fait désormais beaucoup de choses, comment vous définissez-vous aujourd'hui ?

Cristina Riesen : Evernote n'est pas simplement une application pour prendre des notes. Ça, c'est quelque chose de très important. Nous sommes une plateforme d'intelligence augmentée avec une synchronisation des notes et une reconnaissance de ces dernières indépendamment de leurs formats.

Combien y a-t-il de salariés chez Evernote aujourd'hui ?

C.R : Nous sommes 330 au total dans 10 bureaux. La maison mère est en Californie. A Zurich, nous avons le centre européen. Il n'y a pas encore de salariés en France.

Vous avez lancé Evernote Business l'année dernière. Comment cette offre a-t-elle été recue ? Combien de membres comptez-vous ?

C.R : Deux tiers de nos utilisateurs faisaient usage d'Evernote dans un milieu professionnel. Nous avons donc rajouté d'autres fonctionnalités permettant de mieux gérer les informations et de collaborer en accédant à une base de données commune. Pour une recherche sur un mot-clé donné, je vais avoir toutes mes notes à moi mais aussi toutes celles de mes collègues portant sur ce sujet, peut-être celles de certaines équipes avec lesquelles je ne travaille pas encore.

Nous avons aujourd'hui 10 000 sociétés qui ont souscrit à Evernote Business, 20% d'entre elles sont basées en Europe.

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Si la société Evernote devait faire une nouvelle acquisition, vers quel secteur se tournerait-elle ?

C.R : Plutôt que d'acheter une société nous nous concentrons davantage sur l'amélioration d'Evernote pour la gestion des connaissances (Knowledge Management) et obtenir la meilleure expérience utilisateur possible.

Le PDG Phil Libin présente Evernote comme une startup de 100 ans. Comment s'y prend-t-on pour mettre cela en œuvre ?

C.R : Ce n'est pas facile mais c'est très important car c'est cette vision qui nous permet de rester une startup. Avec une vision à 100 ans, il n'y a pas de porte de sortie, il nous faut donc faire une différence coûte que coûte. Et puis il y a l'aspect startup qui n'est pas facile non plus lorsque l'on grandit et mélangeons diverses cultures.

Microsoft multiplie les mises à jour de OneNote, est-ce là un concurrent qui vous inquiète ?

C.R : Nous avons une philosophie un peu particulière lorsqu'il s'agit de parler de nos concurrents. Nous ne croyons pas à la concurrence. Ce n'est pas pour être arrogants mais nous croyons davantage à la collaboration et aux partenariats. Nous travaillons avec Microsoft ou avec Google. Ce sont des opportunités plutôt que des menaces.

Xavier DePlanque : Je ne pense pas que nous ayons peur de OneNote. Ils ont de bonnes idées. Et il y a des choses que nous faisons mieux. Je pense aussi que les cas d'utilisation sont assez différents pour ne pas être une compétition directe.

A quoi pouvons-nous nous attendre pour 2014 ?

C.R : Nous aimerions bien que davantage de personnes utilisent Evernote. Nous allons effectuer une campagne de communication mettant en lumière tous les avantages d'Evernote afin de vraiment montrer les bénéfices du service.

En terme de développement, portez-vous toutes les fonctionnalités sur l'ensemble des plateformes mobiles ?

X.D : Non toutes les fonctionnalités ne sont pas sur tous les clients. Nous optimisons les applications en fonction de chacune des plateformes.

Et quelle est la plateforme sur laquelle le développement est le plus complexe ?

X.D : C'est difficile à dire. Sur Android il y a pas mal de difficultés liées à la multitude des appareils. Les tests ne sont donc pas évidents. Il y a aussi de la fragmentation sur Windows Phone. En revanche nous avons fait un tout nouveau client en repartant de zéro pour BlackBerry 10 mais c'était assez rapide.

Aujourd'hui Evernote dispose d'une technologie de reconnaissance de caractères pour le texte d'une photo. A quand les transcriptions vocales pour les notes audio ?

X.D : C'est probablement quelque chose que nous pourrions faire à long terme. Côté backend, les changements sont assez difficiles à mettre en place. Il y a encore pas mal de choses à faire dans le domaine de l'OCR.

Sur quoi travaillez-vous pour améliorer Evernote ?

X.D : Nous souhaitons améliorer le moteur de recherche avec le langage naturel, par exemple pour récupérer les notes effectuées « la semaine dernière » ou le « mois dernier », avec des mots-clés naturels se transformant en requêtes complexes.

Evernote est présent sur beaucoup de plateformes même les moins utilisées, pourquoi n'y a-t-il pas d'application pour Linux ?

X.D : Pour les plateformes open source, nous voulions laisser les clients être eux-aussi open source. Toutes nos interfaces de programmation sont publiques, il est donc tout à fait possible de créer une application.

Je vous remercie.
Guillaume Belfiore
Rédacteur en chef adjoint
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