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Hervé Brunet
JB - Hervé BRUNET, bonjour. En quelques mots, pouvez-vous présenter Redback Networks et évoquer les motivations d'Ericsson pour son rachat?
HB - Bonjour. Redback Networks est un équipementier télécom IP, créé il y a 10 ans en Californie. Notre société a inventé le marché du "broadband access server" et a bénéficié d'un investissement record de 450 millions de dollars pour concevoir une nouvelle génération de routeurs, évoluant à la périphérie du cœur du réseau, offrant performances et flexibilités à nos clients opérateurs.
La société compte désormais plus de 500 clients dont 14 opérateurs français. Le chiffre d'affaires a progressé de 70% sur l'année fiscale 2006 tandis que notre cours de bourse progressait lui de plus de 188%. Enfin et surtout, Redback est un acteur majeur dans le monde de l'IP. La technologie IP est devenue notre dénominateur commun avec Ericsson. Toutes ces raisons ont sans doute motivé Ericsson dans notre rachat.
JB - En quoi vos routeurs sont différents de ceux de vos concurrents ?
HB - En 2000 avec le rachat de la 'start-up' californienne Siara Systems, nos ingénieurs sont partis d'une feuille blanche pour développer un router révolutionnaire. Les équipes de Siara étaient composées d'un large contingent d'ingénieurs (logiciel IP) et AMD (matériel: ASIC programmable).
L'idée était de concevoir un routeur alliant les niveaux de performance des réseaux téléphoniques habituels (99,999%) avec la flexibilité et l'évolutivité des réseaux IP. Nous avons dévoilé en 2002 nos routeurs SmartEdge, des équipements évolutifs qui disposent d'un ASIC programmables à 32 Processeurs, équipés de notre "SmartEdge OS", dont les performances autorisent une gestion intelligente du réseau IP.
JB - Comment les opérateurs exploitent-ils vos nouveaux routeurs ?
HB - En dehors des seules performances de ces routeurs, notre gamme SmartEdge apporte de l'intelligence au réseau. En général, un réseau IP dit toujours "oui" même si la bande passante est insuffisante. Or ce qui peut éventuellement être toléré pour de la messagerie électronique ou le web devient inacceptable pour les entreprises (VoIP, IP Centrex, LAN-to-LAN, etc...) ou pour le grand public (télévision, téléphonie, VOD,...).
Nos routeurs permettent ainsi aux opérateurs de proposer "le bon service à la bonne personne sur le bon écran" et bien entendu de facturer ce service en ayant la certitude que le client ait pu en bénéficier dans des conditions optimales.
JB - Selon vous, quels seront les services de demain ?
HB - Le marché français est très en avance et propose déjà des services "quadruple play" (téléphonie fixe, téléphonie mobile, internet, télévision/VOD) qui sont encore inconnus dans de nombreux pays. A l'avenir, les opérateurs proposeront toujours plus de débits, ce qui autorisera des services comme la télévision haute définition, la télévision 3D ou la visiophonie "HD".
JB - Selon vous, le mouvement de consolidation touche-t-il à sa fin pour les équipementiers ?
HB - C'est vrai qu'entre la montée en puissance d'équipementiers IP américains (Cisco, , Redback Networks), spécialisés dans l'edge des réseaux, et celle d'équipementiers chinois comme ZTE ou Huaweï, plutôt positionnés sur les commodités comme les DSLAM adsl, les grands équipementiers généralistes n'ont eu d'autre choix que la concentration, avec de grandes opérations comme Nokia / Siemens ou Alcatel / Lucent.
Même si elles ont été moins médiatisées, les différentes acquisitions d'Ericsson permettent désormais au groupe de proposer un vaste portefeuille de technologies, aussi bien dans le mobile quand dans le fixe, pour le marché grand public ou pour les entreprises. Le groupe Ericsson entend également se développer dans les services, notamment en accompagnant les opérateurs qui voudront externaliser la gestion de leur réseau.
JB - Hervé Brunet, je vous remercie.
