Grégory VERET, Xooloo : "Nous proposerons nos solutions de filtrage web aux entreprises"

21 février 2007 à 15h55
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Grégory VERET
JB - Grégory VERET, bonjour. En quelques mots, peut-on revenir sur la genèse de votre entreprise ?

GV - Après avoir été en charge des programmes interactifs pour les enfants au sein du groupe , où l'un de nos partenaires avait été mêlé à une sombre affaire de pédophilie, j'ai décidé de m'associer à ma sœur Aurore pour créer Xooloo en janvier 2000. L'ambition de Xooloo était dès le départ de filtrer l'internet et d'offrir une navigation sécurisée aux enfants. Après quelques déboires liés à l'explosion de la bulle internet, Xooloo est aujourd'hui une PME de 8 personnes qui génère près d'un million d'euros de chiffre d'affaires. Grâce à un accord cadre avec le Ministère de l'Education nationale et à la recommandation de la "Défenseure des Enfants", notre solution est déployée dans plus de 1000 établissements scolaires, qui filtrent ainsi l'accès à internet des enfants ou des adolescents. Nous sommes également devenus partenaires d'un fournisseur d'accès comme Orange, qui s'appuie sur notre liste blanche pour enrichir son logiciel de contrôle parental.

JB - Comment fonctionne votre «solution de filtrage» exactement ?

GV - Jusqu'à présent, les logiciels de contrôle parental s'appuyaient sur des systèmes de mots-clefs, bien incapables de filtrer les images ou d'identifier un site pointant vers un contenu prohibé. Nous nous sommes également rendu compte que les listes noires des sites pornographiques étaient réalisées par des robots fonctionnant avec des mots clefs. Enfin, il existait des listes blanches de sites théoriquement adaptés aux enfants mais elles se limitaient à quelques centaines de sites et personne ne vérifiait que le contenu des URL n'avait pas changé...

La solution conçue par Xooloo rassemble le meilleur des deux modèles. Des spiders similaires à ceux des outils de recherche rapatrient les contenus sur notre plate-forme et grâce à nos algorithmes reposant sur de l'intelligence artificielle, nous sommes capables d'identifier les contenus pornographiques ou pointant vers des sites prohibés. Enfin, une équipe d'analystes jette un dernier contrôle visuel pour s'assurer que l'URL est valide. Grâce à cette plate-forme, Xooloo fournit à ses partenaires une base de données de plus de 6500 sites en liste blanche mais a également pu se constituer une liste noire de plus d'un million de sites prohibés. Bien entendu, dès qu'une URL change, elle doit être revalidée par des humains pour revenir dans la liste blanche.

JB - Quelle est votre capacité de traitement ? Envisagez vous des solutions 100% automatisées ?

GV - L'automatisation est concevable pour la liste noire mais nous tenons à garder le contrôle humain pour la liste blanche. Avant la moindre validation, chaque web analyste est formé pendant près de six mois et notre équipe dispose d'une capacité de traitement d'environ 2000 nouveaux sites par jour. Sur un plan quantitatif, on est bien évidemment très loin des algorithmes logiciels mais ce contrôle «humain» nous parait indispensable pour garantir à nos client la qualité de notre base de données. C'est cette fiabilité qui permet à nos clients d'éviter tout problème juridique et aux enfants de ne pas se retrouver né à né avec un contenu potentiellement choquant.

JB - Comptez vous proposer votre base de données directement aux internautes voire commercialiser vous-même un logiciel de contrôle parental ?

GV - Pour le moment, notre modèle est BtoB. Nous venons par exemple de signer avec la ville de Neuilly-sur-seine pour équiper ses différents établissements scolaires et nous discutons également avec les opérateurs cellulaires pour filtrer l'internet mobile. A moyen terme, nous pourrions toutefois faire évoluer notre modèle. Puisque le système d'exploitation Windows Vista intègre par défaut un logiciel de contrôle parental, il y a surement des parents prêts à s'abonner à nos services pour avoir la garantie que leurs enfants ne navigueront pas sur des sites pornographiques.

JB - Et comptez vous également exploiter votre solution de filtrage dans un autre cadre que celui du contrôle parental ?

GV - C'est à l'ordre du jour en effet. Une société britannique nous a récemment sollicité pour auditer la navigation internet de ses salariés. Nous nous sommes rendu compte qu'ils fréquentaient certes des sites pornographiques, mais que certains salariés passaient également beaucoup de temps sur des sites de jeux, de loteries et autres paris sportifs. Tout ce temps perdu représentait entre une et deux heures par salarié et par jour ! Nous comptons donc proposer nos solutions de filtrages aux entreprises, sur la base de 1,5 euros par mois et par salarié, ce qui représente un investissement minime comparé aux heures perdues par certains salariés.

JB - Grégory VERET, je vous remercie.
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