Le clic droit se débarrasse enfin des actions IA inutiles. Un petit soulagement en surface, alors que la même build renforce en profondeur le Windows agentique que Microsoft veut imposer coûte que coûte.

Depuis des mois, Microsoft défend bec et ongles son « Windows agentique », présenté comme l’évolution naturelle de l’OS, au grand dam d’utilisateurs et d’utilisatrices remontés contre un système accusé de bugs à répétition, de fonctions de base encore bancales et d’une propension à injecter de l’IA partout sans que personne ne l’ait vraiment réclamé. À première vue, la build 26220.7344, diffusée dans les canaux Dev et Beta, pourrait donner l’impression d’un premier pas en arrière. Les actions IA, qui occupaient leur place dans le clic droit même lorsqu’elles ne menaient nulle part, disparaissent désormais lorsqu’aucune action n’a été activée en amont. Une décision qui semblerait aller dans le sens des critiques, alors qu’elle s’inscrit en réalité dans une stratégie d’intégration toujours plus poussée.
Les actions IA quittent le menu du clic droit, sous condition
Jusqu’à présent, si vous les aviez déjà croisées, vous savez que les actions IA occupaient une ligne réservée dans le menu contextuel de l’Explorateur, même lorsque toutes les options associées étaient désactivées. Le sous-menu, censé proposer un flou d’arrière-plan, la suppression d’un objet ou une recherche visuelle, s’ouvrait alors sur… rien du tout, renvoyant simplement vers Paint ou Photos comme n’importe quelle action « Ouvrir avec ».
C’est désormais chose réglée avec la dernière preview Insider, qui fait enfin disparaître cette entrée fantôme lorsque toutes les actions IA sont désactivées. Le clic droit retrouve une logique d’usage simple et lisible, débarrassée d’une ligne qui n’indiquait rien, ne faisait rien et finissait surtout par rappeler à chaque ouverture de menu que Microsoft tenait coûte que coûte à exposer de l’IA, même là où elle n’apportait aucune valeur.
Une modification modeste, mais finalement plutôt révélatrice. Microsoft accepte enfin l’idée que tous les modules estampillés « IA » n’ont pas besoin d’être visibles en permanence. Cela revient aussi à reconnaître implicitement que l’ajout systématique de nouvelles entrées finit par alourdir un réflexe aussi élémentaire que le clic droit. L’ajustement touche un espace que tout le monde utilise, pas un recoin réservé aux curieux. Évidemment, les actions IA ne disparaissent pas, mais elles cessent de s’imposer lorsqu’elles n’ont rien à proposer.

Un symbole plus qu’un recul, alors que Windows accélère sa mue agentique
Pour autant, ce retrait ne marque pas un recul stratégique, bien au contraire. Dans la même build, Microsoft continue de pousser l’architecture agentique de Windows 11 et active le support natif de MCP, le protocole chargé d'encadrer les interactions entre agents et applications. Elle en profite aussi pour introduire les premiers connecteurs directement intégrés à l’OS, à commencer par l’Explorateur de fichiers et les Paramètres.
Pour rappel, ces connecteurs décrivent très précisément ce qu’un agent peut faire ou non avec un composant de Windows. L’Explorateur de fichiers donne ainsi accès aux documents locaux et, sur les PC Copilot+, s’appuie sur une recherche en langage naturel capable d’examiner aussi bien le contenu que les métadonnées. L’application Paramètres applique le même principe à la configuration du système et permet à des agents de vérifier ou de modifier certains réglages sans passer par les menus classiques. On ne parle plus ici de quelques ajouts IA disséminés dans l’interface, mais de modules aptes à contrôler directement des pans entiers de l’OS dans un cadre défini à l’avance.
Vu sous cet angle, la disparition des actions IA du clic droit relève davantage du geste symbolique que du changement de cap. Microsoft retire une ligne mal conçue qui alimentait le sentiment d’IA imposée, tout en poursuivant le déploiement d’un Windows conçu pour être piloté par des agents au moins autant que par celles et ceux qui l’utilisent.
Source : Microsoft