C'est du jamais vu. Huit vaisseaux sont actuellement amarrés à la Station spatiale internationale (ISS), témoignant de l'intense rotation logistique et scientifique à laquelle elle est soumise.

La Station spatiale internationale. ©buradaki / Shutterstock
La Station spatiale internationale. ©buradaki / Shutterstock

La prouesse est telle que même la NASA a publié un billet de blog. Pour la première fois en 25 ans d'histoire, l'ISS affiche complet : les huit ports d'amarrage du complexe orbital sont occupés simultanément. Et cela a nécessité une manœuvre tout bonnement exceptionnelle.

Une manœuvre millimétrée

Car pour laisser de la place au Soyouz MS-28, qui a lourdement endommagé son pas de tir lors du décollage, les équipes de la NASA au Mission Control Center de Houston ont dû déplacer le vaisseau cargo Cygnus XL, déjà amarré à la station. Pour cela, ils ont pris le contrôle du bras robotique Canadarm2, détaché Cygnus puis l'ont acheminé jusqu'à un autre port.

« Le mouvement Cygnus XL a été coordonné entre la NASA, Northrop Grumman et Roscosmos afin de fournir un espace libre suffisant pour l'arrivée du vaisseau spatial Soyouz MS-28 avec équipage le 27 novembre », se félicite l'agence spatiale américaine.

Désormais, deux Soyouz sont amarrés, en plus des cargos Progress-92 et Progress-93 pour le ravitaillement russe. Outre le Cygnus XL, le HTV-X1 de la JAXA, l'agence spatiale japonaise, vient compléter la flotte. Ils sont accompagnés de deux capsules Crew Dragon de SpaceX, l'une dédié au transport d'astronautes et l'autre, de marchandise.

Les vaisseaux amarrés à l'ISS actuellement. ©NASA
Les vaisseaux amarrés à l'ISS actuellement. ©NASA

Il faut en profiter…

Mais ce record d'affluence ne va pas s'éterniser. Dès le 8 décembre prochain, le Soyouz MS-27 quittera la station pour ramener les cosmonautes Sergueï Ryjikov et Alexeï Zoubritski, ainsi que l'Américain Jonny Kim, sur Terre. Il reflète, malgré tout, la collaboration entre les agences partenaires pour respecter des contraintes opérationnelles extrêmes, chaque mouvement devant être millimétré.

Reste à voir si une telle cohabitation se poursuivra une fois que l'ISS prendra sa retraite. Car si plusieurs stations sont d'ores et déjà en préparation, elles sont développées par des entreprises privées, et devraient donner vie à une occupation de l'orbite davantage axée sur le commerce, la recherche contractuelle et les missions à courte durée.

L'ISS, elle, devrait être désorbitée en 2030. Elle finira sa vie au fameux point Nemo, l'endroit le plus isolé du globe, situé à plus de 2 500 kilomètres de toute terre habitée dans l'océan Pacifique.

Sources : NASA, Space.com