À moins d’une semaine de la fin de support de Windows 10, la question n’est plus de savoir s’il faut s’adapter, mais comment. Il est temps de vérifier si votre PC peut évoluer vers Windows 11 ou s’il faut envisager d’autres solutions pour rester protégé.

Votre PC survivra-t-il à la fin de Windows 10 ? Tests, réglages et pistes pour passer à Windows 11 ou protéger son PC autrement. © charnsitr / Shutterstock
Votre PC survivra-t-il à la fin de Windows 10 ? Tests, réglages et pistes pour passer à Windows 11 ou protéger son PC autrement. © charnsitr / Shutterstock

Tic-tac, la fin approche pour Windows 10. Le 14 octobre prochain, le système cessera officiellement de recevoir ses mises à jour de sécurité régulières. Techniquement, il sera encore possible de jouer les prolongations grâce aux extensions de support temporaires, mais pas indéfiniment, et les ordinateurs non couverts finiront par devenir plus vulnérables aux nouvelles failles. C’est donc le moment idéal pour vérifier si votre machine peut migrer vers Windows 11, lever les éventuels blocages techniques et envisager d’autres options si la mise à jour vers la dernière version de l’OS n’est pas envisageable.

Ce qu’il faut vraiment pour installer Windows 11

Depuis son lancement, Windows 11 alimente les critiques à cause de ses prérequis matériels accusés d’imposer une forme d’obsolescence forcée.

Pour migrer officiellement, il faut un processeur 64 bits avec au moins deux cœurs cadencés à 1 GHz, figurant sur la liste de compatibilité validée par Microsoft, 4 Go de RAM, 64 Go de stockage, une carte graphique compatible DirectX 12 avec pilote WDDM 2.0 et un écran d’au moins 9 pouces. Côté sécurité, un firmware UEFI avec démarrage sécurisé (Secure Boot) activé et un module TPM 2.0, matériel ou intégré, sont indispensables. Des exigences jugées trop strictes par de nombreux propriétaires de PC sortis avant 2018, écartés de la mise à jour alors même que leur machine fonctionne encore parfaitement.

Hélas, les choses ne devraient pas s'arranger. À partir de novembre 2025, Windows 11 24H2 deviendra officiellement la version la plus ancienne maintenue et exigera que le processeur prenne en charge les instructions SSE4.2 et POPCNT. Ce changement touchera aussi bien les machines ayant contourné les vérifications officielles que des PC jusque-là acceptés de justesse mais dépourvus de ces jeux d’instructions. En clair, les ordinateurs déjà ric-rac pour Windows 11 viendront gonfler la liste des modèles considérés comme incompatibles.

Comment savoir si votre machine est éligible

Avant d’envisager de mettre le nez dans les réglages UEFI ou d’utiliser un outil d’installation alternatif, il faut déjà savoir d’où l’on part.

Le plus simple consiste à se tourner vers PC Health Check, l’outil officiel de Microsoft. Une fois installé, il analyse la configuration et signale clairement les critères bloquants, qu’il s’agisse du processeur, du TPM ou du démarrage sécurisé.

Pour un diagnostic plus précis, WhyNotWin11 fournit un tableau détaillé de chaque exigence matérielle et logicielle. On y voit immédiatement ce qui coince et ce qui est déjà conforme.

PC Health Check effectue un premier diagnostic de votre PC et vous permet de savoir ce qui bloque éventuellement la mise à jour vers Windows 11. © Clubic
PC Health Check effectue un premier diagnostic de votre PC et vous permet de savoir ce qui bloque éventuellement la mise à jour vers Windows 11. © Clubic

Activer TPM 2.0 et Secure Boot

De nombreux PC refusés par PC Health Check le sont simplement parce que certaines options sont désactivées.

Avant d’aller plus loin, prenez quelques précautions. Sauvegardez vos fichiers essentiels et, si vous le pouvez, créez un point de restauration ou une image complète du système. Modifier des paramètres comme le mode de démarrage ou le format du disque peut empêcher Windows de redémarrer normalement. Si BitLocker protège le disque, suspendez la protection et conservez la clé de récupération avant toute modification de l’UEFI, du TPM ou d’un microprogramme.

Le moyen le plus rapide d’accéder à l’UEFI (successeur du BIOS) consiste à forcer un redémarrage spécial depuis Windows. Ouvrez le menu Démarrer, cliquez sur Marche/Arrêt, maintenez la touche Maj enfoncée et choisissez Redémarrer. Le PC redémarre alors sur les options avancées. Sélectionnez Dépannage, puis Options avancées, et enfin Changer les paramètres du microprogramme UEFI pour entrer directement dans l’interface.

Accédez aux paramètres de l'UEFI pour activer Secure Boot et TPM 2.0. © Clubic

Une fois dans l’UEFI, l’emplacement des réglages varie selon les fabricants, mais on retrouve généralement les options dans les menus Security, Advanced, Boot ou Device.

Pour le TPM 2.0, cherchez une option nommée TPM, PTT (Intel) ou fTPM (AMD) et passez-la sur Enabled.

Activez ou sélectionnez TPM 2.0 dans les paramètres UEFI du PC. © Clubic

Pour le Secure Boot, vérifiez qu’il est activé dans le menu Boot, Security ou Device.

Si Secure Boot est disponible pour votre PC, activez-le dans les paramètres UEFI du PC. © Clubic

Si l’option Secure Boot n’apparaît pas, c’est que l’ordinateur démarre en mode hérité (Legacy) ou qu’il ne prend pas en charge l’UEFI. Dans le premier cas, cherchez un réglage nommé Boot Mode, Boot List Option ou équivalent et basculez-le sur UEFI pour activer le démarrage sécurisé. Attention, un Windows 10 installé en mode Legacy ne démarrera pas si le disque n’a pas été converti au format GPT.

Après avoir modifié ces paramètres, sauvegardez, laissez redémarrer puis relancez PC Health Check pour vérifier à nouveau son statut de compatibilité.

Installer Windows 11 malgré les blocages

Si votre machine ne remplit toujours pas les conditions, certains outils permettent de passer outre les vérifications matérielles imposées par Microsoft.

Rufus propose une approche accessible : il crée une clé USB d’installation du système tout en désactivant les contrôles comme le TPM 2.0, le Secure Boot ou la quantité minimale de RAM. Il suffit de télécharger l’ISO officielle de Windows 11, de lancer Rufus, de choisir la clé à préparer et d’activer les options qui suppriment ces vérifications.

Flyoobe offre une alternative plus complète. L’outil automatise l’ajout de scripts qui désactivent les vérifications matérielles pendant l’installation. Il demande lui aussi un peu d’aisance technique, mais reste utilisable pour qui sait créer un support d’installation.

Flyoobe vous permet de mettre à jour votre PC vers Windows 11, y compris si votre machine ne remplit pas les critères matériels imposés par Microsoft. © Clubic

Ces solutions peuvent permettre d’installer Windows 11 sur du matériel non prévu pour, mais elles ne feront pas de miracles concernant certaines limites fondamentales. Sans SSE4.2 et POPCNT, la mise à jour vers 24H2 échouera. Microsoft a aussi prévenu que les PC officiellement non supportés pourraient ne pas recevoir toutes les futures mises à jour et rencontrer des problèmes de stabilité.

Et si la mise à jour n’est pas envisageable ?

Si malgré tous les réglages votre PC reste bloqué, plusieurs options existent pour continuer à l’utiliser sans trop de risques.

La première consiste à profiter des Extended Security Updates (ESU), le programme transitoire mis en place par Microsoft pour prolonger la diffusion des correctifs de sécurité pendant au moins un an.

Dans l’Espace économique européen, les particuliers peuvent obtenir cette année supplémentaire gratuitement à condition de lier leur PC à un compte Microsoft. Hors EEE, il faut en plus accepter la synchronisation des données avec OneDrive ou dépenser 1 000 points Microsoft Rewards. Si vous tenez à un compte local, vous devrez en revanche débourser l’équivalent de 30 $ pour en bénéficier. Côté entreprises, pas d’accès gratuit, mais des ESU renouvelable chaque année jusqu’en 2028, Microsoft n’ayant pas encore précisé si les particuliers pourraient eux-aussi prolonger au-delà de la première année gratuite.

Celles et ceux qui souhaitent prolonger la vie de leur machine sans payer en dollars ni en données peuvent aussi envisager de basculer vers une distribution Linux moderne. De nombreuses déclinaisons sont légères, faciles à prendre en main et suivies en matière de sécurité, même sur un matériel plus ancien. Les utilisateurs et utilisatrices avancés peuvent également virtualiser Windows 10 à l’intérieur d’un autre système pour conserver un accès ponctuel à des logiciels spécifiques.

Enfin, si l’ordinateur accuse vraiment son âge ou qu’il n’a plus la puissance nécessaire, mieux vaut anticiper l’achat d’un modèle compatible. L’ancienne machine pourra toujours être recyclée comme poste secondaire sous Linux pour des usages basiques ou comme machine d’appoint.

  • Refonte graphique de l'interface réussie
  • Snap amélioré
  • Groupes d'ancrage efficaces
8 / 10