Les craintes d'une bulle spéculative autour de l'intelligence artificielle (IA) ne sont pas justifiées, selon les dirigeants d'AMD. Ils estiment au contraire que nous ne sommes qu’au début de son adoption, avec des hausses de prix encore à venir…

- Les dirigeants d'AMD estiment que l'adoption de l'IA n'en est qu'à ses débuts, malgré les craintes de bulle spéculative.
- L'entreprise prévoit un marché potentiel de 500 milliards de dollars pour l'IA d'ici 2028, soutenu par d'importants investissements.
- AMD fait face à des restrictions d'exportation pour ses puces avancées, limitant sa capacité à exploiter le marché chinois.
Le géant des puces américain n'a pas voulu louper le coche de l'intelligence artificielle (IA) comme son homologue Intel. Il s'impose d'ailleurs comme l'une des seules entreprises aujourd'hui capables de venir titiller la suprématie de NVIDIA dans le domaine des processeurs optimisés pour l'IA. C'est donc tout logiquement que Jean Hu et Matthew Ramsay, respectivement directrice financière et vice-président des relations investisseurs d'AMD, ont vanté les mérites de la technologie lors d'une conférence organisée par Citigroup.
AMD reconnaît que le prix du matériel va augmenter
L'occasion pour eux de balayer d'un revers de main l'idée d’une bulle spéculative autour de l’IA, une idée récemment évoquée par Sam Altman, le patron d'OpenAI. « Nous en sommes encore aux premiers stades de l'adoption », a affirmé Jean Hu. Elle considère que la dynamique actuelle repose sur des fondamentaux solides, citant en exemple les investissements colossaux réalisés par les géants du cloud.
Selon elle, « les preuves de l'adoption de l'IA sont aujourd’hui innombrables », à tel point qu'AMD voit se dessiner un marché potentiel de 500 milliards de dollars d'ici à 2028. Même son de cloche pour Matthew Ramsay, qui a assuré que l'IA constituait « la plus grande inflexion de l'informatique depuis l'invention d'Internet ».
Pour lui, la vague est telle qu'elle pourrait même pousser le marché au-delà des prévisions initiales de sa direction. De quoi justifier l'appétit d'AMD pour un secteur dans lequel la demande explose… Ainsi que l'augmentation des prix.
Si AMD reconnaît que ses puces IA coûtent plus cher à produire à mesure qu'elles intègrent de nouvelles fonctionnalités, Jean Hu insiste sur la valeur globale pour les clients, évoquant un « meilleur coût total de possession ». Autrement dit, oui, les tarifs montent, mais la firme assume cette hausse en misant sur la productivité et la rentabilité que ses produits apportent.

La situation en Chine préoccupe l'entreprise
La Chine a naturellement occupé une place importante dans les échanges. AMD, comme son rival NVIDIA, est affectée par les restrictions américaines sur les exportations de GPU avancés. Dans ce contexte, Jean Hu a confirmé que l'entreprise n'entamait pas de nouvelle production pour ses puces locales, comme le MI308, préférant écouler les stocks existants. « De futurs investissements dépendront de l'obtention de licences pour nos prochaines générations », a-t-elle prévenu.
Pourtant, le potentiel du marché est énorme : « La demande en Chine pour des processeurs IA est plus forte que la capacité locale à les produire », a expliqué Ramsey. Un marché immense donc, mais quasiment inaccessible à court terme. Mais le message est clair, il n'est pas question de se retirer, malgré les grandes difficultés pour y accéder.
Source : Wccftech