Le géant des cartes graphiques NVIDIA ne veut pas entendre parler d'une possibilité de désactiver à distance ses produits. Mais la pression monte aux États-Unis.

Avec la compétition de plus en plus dure entre les États-Unis et la Chine au niveau technologique, Washington souhaite pouvoir contrôler au maximum les produits critiques qui sortent de ses entreprises. L'un des objectifs majeurs est de mieux faire respecter ses contrôles à l'export imposés à la Chine, avec récemment l'idée qui est apparue de créer un système pour pouvoir localiser et désactiver à distance les puces IA. Ce que NVIDIA ne souhaite absolument pas !
NVIDIA rejette les appels à créer un système de désactivation à distance sur ses GPU
Non, non et non. C'est ainsi que l'on pourrait résumer la position de NVIDIA qui vient d'être défendue sur le blog du groupe, à travers un billet dont le titre était « No Backdoors. No Kill Switches. No Spyware » (soit, « pas de porte dérobée, par de kill switch, par de logiciel espion ») — et dont l'auteur est le chef de la Sécurité, David Reber Jr.
Le titre parle de lui-même. L'article attaque les experts et les décideurs politiques qui souhaitent que NVIDIA altère ses puces pour pouvoir en stopper le fonctionnement à distance. NVIDIA non seulement refuse, mais tient à préciser publiquement, pour contrer la rumeur, qu'aucun système de ce genre n'existe sur les GPU qu'elle a vendu.

La Chine et les États-Unis mettent la pression
Le groupe présidé par Jensen Huang soutient son argumentation en expliquant qu'intégrer « des portes dérobées et des dispositifs d'arrêt d'urgence dans les puces serait un cadeau pour les pirates informatiques et les acteurs hostiles. Cela compromettrait l'infrastructure numérique mondiale et ébranlerait la confiance dans la technologie américaine. »
Il faut dire que la position de NVIDIA est en ce moment difficile. La société est prise entre Washington et Pékin. Du côté des États-Unis, une loi a déjà été introduite au Sénat et des discussions ont déjà lieu sur la forme que pourrait prendre un tel système. La Chine, elle, a fait état de ses inquiétudes quant à la présence potentielle de backdoors dans les puces H20, qui pourront être à nouveau exportées sur le pays, et a demandé à NVIDIA de s'expliquer.