Anker suspend indéfiniment la vente de ses imprimantes 3D AnkerMake M5 et M5C. L'entreprise transforme son activité impression 3D en sous-marque EufyMake mais arrête la production de pièces essentielles.

- Anker suspend indéfiniment la vente de ses imprimantes 3D AnkerMake M5 et M5C, transformant l'activité en sous-marque EufyMake.
- Les utilisateurs actuels se retrouvent sans pièces de rechange essentielles, rendant leurs imprimantes potentiellement inutilisables.
- Le marché de l'impression 3D grand public continue sans Anker, dominé par des marques spécialisées comme Bambu Lab et Elegoo.
Anker a annoncé en mars la création d'EufyMake, présentée comme une « sous-marque indépendante » qui devait continuer à fournir un service client complet pour les imprimantes 3D.
Une annonce mi-figue, mi-raisin qui signifiait en fait un abandon progressif du secteur. Brett White, porte-parole d'Anker, a déclaré à nos confrères de The Verge que « les ventes sont suspendues » pour une durée indéterminée, sans pouvoir garantir un retour sur le marché.
Une sortie déguisée du marché de l'impression 3D
La section impression 3D du site EufyMake reste vide aujourd'hui. Seule la EufyMake UV1, l'imprimante UV qui crée des textures 3D sur matériaux plats y est commercialisée, celle-là même qu'on vous présentait au printemps dernier sur Clubic. Cette réorientation technique traduit l'échec du pari initial sur l'impression 3D traditionnelle.
Les utilisateurs actuels se retrouvent dans une impasse. Les pièces critiques comme les hotends du M5C, composants essentiels qui fondent et déposent le plastique, ne sont plus disponibles à l'achat. « Pour des raisons de stock, le hot end M5C a été retiré du site officiel », indique un email du support EufyMake transmis par un utilisateur sur Reddit. L'extrudeuse complète a également disparu du catalogue.
Brett White précise qu'« EufyMake n'exclut pas de créer de nouveaux modèles d'imprimantes 3D à l'avenir ». Cette formulation floue contraste avec l'arrêt effectif de toute production et vente. Quoi qu'il en soit, les clients peuvent encore contacter le service client à [email protected] pour obtenir des accessoires, mais la disponibilité reste incertaine.

Des défauts techniques fondamentaux depuis le lancement
En parallèle de ce lancement, Anker avait déjà engagé une autre transition. En mars 2025, l’entreprise avait annoncé que l’activité liée à ses imprimantes 3D serait transférée à une sous-marque distincte. Officiellement, la gamme AnkerMake, lancée en 2022, continuerait d’exister sous forme de support client et d’assistance technique. Dans les faits, il s’agissait d’un repli plus marqué.
L'AnkerMake M5 originale avait pour ambition de résoudre les principaux défauts de l'impression 3D grand public. Mais les tests révèlent de nombreux dysfonctionnements dès sa sortie. La M5C, version plus abordable et mieux accueillie par la communauté, sacrifie des fonctionnalités importantes comme l'écran dédié. Ces compromis techniques n'ont pas suffi à éviter les pannes récurrentes.
La comparaison avec Creality éclaire les difficultés spécifiques d'Anker. Cette entreprise concurrente a également rencontré des problèmes avec sa K1, conçue pour rivaliser avec l'AnkerMake M5. Mais Creality a rapidement proposé de nouveaux modèles corrigés, là où Anker choisit l'abandon.
Les alternatives recommandées aujourd'hui, notamment par The Verge, sont les Bambu P1S et P1P, ainsi que l'Elegoo Centauri Carbon. Cette dernière offre une qualité d'impression équivalente à la série P1 de Bambu avec un écran tactile et un prix de départ de 300 dollars. Des tests comparatifs montrent que ces modèles surpassent largement les AnkerMake en fiabilité et facilité d'usage.
Les utilisateurs qui ont investi dans ces imprimantes se retrouvent avec du matériel potentiellement inutilisable à moyen terme. L'absence de pièces de rechange transforme ces machines en « poubelles », selon l'expression d'un utilisateur frustré sur Reddit.
Mais la vie et le marché de l'impression 3D grand public continue sans Anker et confirme sa consolidation autour de marques spécialisées comme Bambu Lab et Elegoo. Ces entreprises bénéficient d'une expertise technique approfondie et d'un écosystème logiciel mature, avantages qu'Anker n'a jamais réussi à développer malgré ses ressources financières importantes.
Rappelons qu'en 2025, selon une étude publiée sur le site CONTEXT, plus d'un million d'imprimantes 3D grand public ont été expédiées dans le monde au premier trimestre. Une dynamique portée en grande majorité par les marques chinoises, loin des ambitions initiales d'Anker qui semble pour l'instant avoir raté le virage du marché grand public.