Un an après le vidéaste américain Marques Brownlee, le cabinet d'analyse Counterpoint Research nous fournit des explications détaillées relatives aux différents procédés employés, par Apple, pour tester la durabilité de ses différents produits avant leur commercialisation.

À défaut de pouvoir tous les tester un à un, Apple sélectionne à chaque lancement de nouveaux produits un large échantillon d'appareils (plus de 10 000 iPhone en amont de chaque nouvelle commercialisation, par exemple) qu'il soumet à une batterie de tests, afin de vérifier que leur résistance et leur durabilité est bien en adéquation avec les standards promis. Un procédé sur lequel la marque est, comme souvent, assez pudique, mais qu'elle avait tout de même dévoilé en quasi exclusivité aux YouTuber américain Marques Brownlee l'année dernière.
Cette fois, c'est au tour de Counterpoint Research de se pencher sur la question, pour nous fournir des explications plus détaillées sur les différents tests conduits, dans ce contexte, par le géant de Cupertino à l'écart de ses chaînes de production.
Apple communique sur les mauvais traitement infligés (pour la bonne cause) à ses appareils
C'est en marge de la dernière WWDC qu'Apple a tenu une réunion en compagnie d'une petite sélection d'interlocuteurs dont le cabinet d'analyse faisait partie.
La firme a proposé à ces participants une visite d'un de ses 200 laboratoires d'essai, dont les tests contribue d'après Counterpoint à la relative longévité des appareils Apple et au fait qu'un iPhone conserve en moyenne 40% plus de valeur qu'un appareil Android sur le marché de l'occasion et du reconditionné. Toujours selon Counterpoint, les iPhone représentent d'ailleurs à eux seuls 56% des smartphones reconditionnés vendus dans le monde.
Ces différents tests de durabilité sont divisés en quatre grandes catégories : la résistance aux facteurs environnementaux (pensez aux importantes différences climatiques d'un continent à l'autre), à l'eau, aux chutes, et aux vibrations.
Un panel complet de tests…
- Les tests environnementaux sont employés pour répliquer le plus fidèlement possibles les défis auxquels les appareils Apple devront faire face en étant distribués dans pas moins de 175 pays à travers le monde. Apple intègre également à cette catégorie certains tests visant à simuler certaines salissures auxquelles ses produits seront confrontés… comme le cérumen dans le cas des AirPods. Voici ce que décrit le cabinet d'analyse à leurs propos :
« Nous avons assisté à des tests d'exposition au sel pendant 100 heures, à une exposition à une forte intensité lumineuse et à une exposition à la poussière du désert de l'Arizona pour analyser ce qui se passe lorsque de fines particules de sable pénètrent dans les haut-parleurs de l'iPhone, ou dans le port de charge », explique Counterpoint Research dans son article.
« Dans le cas des AirPods, certains tests impliquent la production de versions artificielles de sueur et de cérumen. Ces tests sont encore modifiés pour tenir compte de certaines données d'utilisation des appareils auxquelles Apple a accès, ce qui met en évidence les efforts complexes déployés par les laboratoires pour s'adapter à des environnements changeants ».
- Les tests de résistance à l'eau permettent quant à eux de vérifier que les appareils répondent bien à la certification IP qui leur a été attribuée. L'iPhone 16 dispose par exemple d'une certification IP68 nécessitant qu'Apple vérifie non seulement sa résistance à la poussière, mais aussi et surtout sa capacité à rester parfaitement fonctionnel après une immersion prolongée. Et fait intéressant… la firme ne fait pas trempette avec ses iPhone pour simuler ce cas de figure. Voyez plutôt :
« Le test en chambre IPX commence par un test de base au plafond pour simuler la pluie et la pénétration de l'eau. Il est suivi d'une simulation de pression d'eau par des jets dans tous les angles du produit. Une fois que le produit a réussi ce test, il peut prétendre à l'indice IPX5 », lit-on. « Enfin, un réservoir pressurisé simulant la profondeur de l'eau confère au produit les indices IPX7 et IPX8 en cas d'immersion réussie jusqu'à un mètre et six mètres, respectivement ».
On apprend enfin qu'Apple simule l'exposition de ses appareils à d'autres liquides, comme des sodas, des jus de fruit, du parfum ou même de la crème solaire.

- Les tests de résistance aux chutes sont quant à eux réalisés de manière plus rigoureuse que ce que l'on peut régulièrement voir sur YouTube. Apple cherche pour sa part à répliquer fidèlement différents cas de chutes, à différents angles, différentes hauteurs et avec impact sur divers matériaux. Voici ce que nous explique Counterpoint :
« Pour se rapprocher des scénarios de la vie réelle, Apple a mis au point un robot qui laisse tomber des appareils sous différents angles et même sur différentes surfaces, dont des panneaux de particules, des plaques de granit ou d'asphalte. En outre, chaque chute est analysée au moyen d'une application accessible aux ingénieurs d'Apple », apprend-on.
- Les tests de résistance aux vibrations permettent enfin à Apple d'attester de la solidité de ses appareils, et de la robustesse de leurs composants internes (on pense notamment à leurs capteurs photo stabilisés), lorsqu'ils sont généreusement secoués. Ce cas de figure est peut-être moins fréquent au quotidien que ceux détaillés plus haut, mais un iPhone peut par exemple être allègrement chahuté lorsqu'il est logés dans la sacoche d'une moto circulant sur un terrain accidenté. Voici comment Apple s'y prend pour simuler ce genre de situations :
« Ces secousses sont simulées à l'aide d'une table de vibration, afin de créer différents contextes de tremblements et d'impacts qu'un produit peut subir pendant le transport ou dans d'autres conditions réelles (….). Les produits sont attachés sur cette table de vibration pendant une période prolongée et sont soumis à différentes intensités de vibrations ».
Source : Counterpoint Research / 9to5Mac