Des années à courir après la compatibilité, et un virage enfin amorcé. Selon ARM, plus de 90 % du temps d’usage sur Windows serait désormais consacré à des applications natives. Un chiffre à prendre avec mesure, mais qui pourrait quand même traduire une vraie dynamique.

Windows sur ARM : pour 90% du temps passé sur leur PC, les utilisateurs n'ont plus besoin d'émulation x86. © Microsoft
Windows sur ARM : pour 90% du temps passé sur leur PC, les utilisateurs n'ont plus besoin d'émulation x86. © Microsoft
L'info en 3 points
  • ARM affirme que 90 % du temps sur Windows est passé sur des applications natives, marquant un tournant significatif.
  • Des applications populaires comme Chrome et Zoom ont des versions ARM64 natives, améliorant performances et autonomie.
  • La transition vers ARM n'est pas complète, certaines applications et périphériques nécessitent encore l'émulation pour fonctionner.

Pendant longtemps, l’architecture ARM sur PC portable a surtout rimé avec promesses non tenues. Autonomie record, refroidissement passif, silence total… sur le papier, les avantages ne manquaient pas. Mais côté logiciel, c’était une autre histoire. L’absence d’applications compatibles et les performances plus que moyennes de l’émulation x86 et x64 ont longtemps freiné les usages. Aujourd’hui, la situation semble évoluer. D’après ARM, plus de 100 applications Windows populaires disposent désormais d’une version native, et les utilisatrices et utilisateurs passeraient plus de 90 % de leur temps dessus. Un chiffre à forte valeur symbolique, mais dont la portée reste malgré tout difficile à évaluer.

Le natif gagne du terrain, mais pas le match

L’arrivée et l’adoption progressive des PC Copilot+ dopés au Snapdragon X n’y est sans doute pas étrangère. À en croire ARM, les performances sont enfin au rendez-vous, et l’exécution des applications longtemps cantonnées au x86 et au x64 n’a plus grand-chose d’un exploit. Pourquoi ? Parce que des poids lourds comme Chrome, Microsoft Office, WhatsApp, Slack, DaVinci Resolve ou Zoom disposent désormais de versions ARM64 natives, et n’ont donc plus besoin de passer par l’émulation.

Selon l’entreprise, cette transition s’accompagne d’une meilleure réactivité, d’une autonomie renforcée, et d’une gestion plus fluide des fonctionnalités récentes, notamment celles liées à l’IA embarquée. Sur Chrome, les tests internes menés avec Speedometer 3.0 font état de performances multipliées par trois par rapport à la version émulée. Du côté de Zoom, la version native améliorerait la fluidité des appels et réduirait la consommation énergétique, en particulier lorsque les fonctions d’IA sont activées.

Alors, pari gagné ? Pas si vite. Si la promesse Windows sur ARM semble enfin tenir la route, il reste difficile de mesurer ce que ce virage change concrètement dans les usages. Les chiffres avancés par ARM donnent une idée du temps passé dans les applications natives, mais pas de la couverture réelle du parc logiciel, ni de l’état d'avancement des portages. On peut très bien passer 90 % de son temps sur une seule application ARM64, et dépendre, pour les 10 % restants, d’une multitude de programmes non natifs tout aussi essentiels.

Tout n’est donc pas qu’une affaire de performance. La transition réussie vers ARM suppose aussi que les éditeurs suivent durablement le mouvement, que Microsoft continue de pousser Windows sur ARM, et que les utilisateurs et utilisatrices retrouvent dans cet environnement tout ce qu’ils attendent d’un PC. Sur ce point, l’élan donné par les PC Copilot+ est encourageant, mais il faudra encore du temps pour que l’écosystème ARM soit perçu comme pleinement abouti.

Pour qu'ARM opère une transition réussie, il faudra que les éditeurs suivent, que Microsoft continue à pousser dans le bon sens, et que les utilisateurs et utilisatrices y trouvent leur compte. © Nathan Le Gohlisse pour Clubic
Pour qu'ARM opère une transition réussie, il faudra que les éditeurs suivent, que Microsoft continue à pousser dans le bon sens, et que les utilisateurs et utilisatrices y trouvent leur compte. © Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Une émulation en retrait… mais pas inutile

On rappellera aussi que si la compatibilité ARM progresse – c’est indéniable –, elle n’est pas encore universelle. Certaines applications populaires, notamment au sein de la suite Adobe, ne disposent toujours pas de version native et doivent nécessairement se rabattre sur l’émulation. Plusieurs jeux restent incompatibles, et des périphériques un peu anciens – imprimantes, accessoires USB, pilotes spécialisés – peuvent poser problème.

Même chez Microsoft, tout n’a pas entièrement été recompilé. La suite Office repose sur ARM64EC, une approche hybride qui permet de combiner du code natif avec des modules x64 si nécessaire. L’application fonctionne donc en natif sur les puces ARM, mais peut s’appuyer ponctuellement sur des composants x64 émulés, principalement pour garantir la compatibilité avec certains plug-ins. Une démarche pragmatique, efficace dans les faits, mais qui n’est pas encore celle d’un portage intégral.

Sources : Arm, Windows Central

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