Après 45 ans de présence continue sur le marché des disques optiques, Pioneer met un terme à la production de ses lecteurs et graveurs pour PC. Un retrait discret, mais lourd de sens.

Largement connu du grand public pour ses autoradios, Pioneer se retire d'un marché en perte de vitesse. © SiljeAO / Shutterstock
Largement connu du grand public pour ses autoradios, Pioneer se retire d'un marché en perte de vitesse. © SiljeAO / Shutterstock

Pioneer a récemment annoncé, dans un communiqué peu relayé hors du Japon, l’arrêt définitif de son activité de fabrication de lecteurs optiques pour PC. Cette décision concerne les modèles capables de lire et graver des CD, DVD et Blu-ray, y compris les versions haute capacité comme le BDXL ou l’Ultra HD Blu-ray. Si la marque reste encore associée dans l’imaginaire collectif aux LaserDisc, autoradios CD et lecteurs Blu-ray haut de gamme, cette annonce marque une rupture historique.

Un retrait plus symbolique qu'économique

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, Pioneer ne quitte pas le marché du Blu-ray de salon (qu’il avait déjà mis en pause depuis la pandémie), ni celui des lecteurs multimédia grand public. Ce retrait concerne uniquement les lecteurs optiques pour ordinateurs, un segment devenu marginal face à la montée en puissance du stockage dématérialisé et des solutions SSD.

L’évolution est logique : la gravure de CD ou DVD est devenue rare, supplantée par les disques durs externes, les clés USB, puis par le cloud. L’usage des disques optiques, autrefois au cœur du stockage de données personnelles, est aujourd’hui réduit à quelques usages spécifiques – archivage, rétrocompatibilité ou passionnés de support physique.

Le reflet d’une transformation plus large

Cette décision illustre un phénomène plus large : la disparition progressive du stockage physique dans le quotidien numérique. Déjà en 2020, la production de lecteurs Blu-ray haut de gamme chez Pioneer avait cessé sans tambour ni trompette, en raison des pénuries liées à la pandémie. L’arrêt récent vient donc entériner un recul amorcé depuis plusieurs années.

D’autres géants ont suivi le même chemin : Sony a arrêté ses supports vierges, Oppo a quitté le marché des lecteurs Blu-ray, et Philips, Toshiba ou JVC se sont eux aussi retirés de segments entiers. À l’heure où les fichiers s’échangent via plateformes, réseaux et serveurs distants, les disques physiques n'ont plus le même rôle — ni la même nécessité.

Une marque pionnière qui se réinvente

Si l’entreprise japonaise abandonne ce pan de son histoire, elle n’a pas disparu pour autant. Aujourd’hui, Pioneer concentre ses efforts sur des solutions automobiles (audio et display), le matériel DJ, ou encore les amplis audio home-cinéma. Et si des téléviseurs arborent encore le logo Pioneer, ils sont en réalité fabriqués sous licence, notamment par TCL.

La fin des lecteurs optiques chez Pioneer ne signifie donc pas la fin de la marque, mais elle incarne un tournant technologique clair. L’époque où l’on gravait des disques à la chaîne est bel et bien révolue ! Et vous, ça vous arrive encore ?

Source : Flatpanelshd