Free/FSF et la GPL : la réponse de Xavier Niel

03 novembre 2006 à 13h08
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La Free Software Foundation (FSF), association de défense et de promotion du logiciel libre, accusait la semaine dernière par l'intermédiaire d'un entretien accordé aux Echos le fournisseur d'accès à Internet Free de ne pas respecter les termes de la licence publique générale GNU (GPL) en équipant ses Freebox d'un micrologiciel basé sur un noyau Linux modifié dont le code source n'est pas redistribué. Xavier Niel, vice-président et directeur de la stratégie d'Iliad, vient de répondre indirectement à ces accusations. Pour lui, Free respecte à la lettre les exigences de la version 2 de la GPL.

L'objectif de la FSF serait plus, selon lui, de profiter de la notoriété de Free pour faire valoir son point de vue quant à la version 3 de la licence GPL, actuellement en cours d'élaboration. Rappelons que cette dernière suscite une controverse entre certains développeurs du noyau Linux, emmenés par Linus Torvald, et les membres de la FSF. Les premiers refusent les vues de la seconde quant à certains points de cette version 3, prévue pour début 2007. Dans une intervention retranscrite sur le blog de J. Berrebi, Xavier Niel assure, avec une certaine véhémence, que Free respecte la GPL v2, mais que la FSF « se bat pour la GPL v3, qui est d'une bétise rare, à tel point que Linus refuse que Linux passe dessous... alors là ils font parler d'eux... super de la pub gratuite...un peu normal quand on a une cause désespérée... ».

« Pour mémoire la Freebox est proposé (en prêt) aux abonnés depuis 4 ans (et non 2 ans), Free aide/héberge/finance un nombre incalculable de projets libres, il y a un nombre de geeks libriste au m2 dans les locaux de Free imbattable en France, quelqu'un croit-il vraiment que ces 10aines de personnes se permettraient de faire quelque chose de contraire à la GPL v2 alors qu'ils sont probablement les premiers contributeurs du libre en France ? ».

« Pour la Freebox : le noyau Linux est celui de Broadcom ou de Sigma Designs, Busybox est en version standard non modifiée, alors que légalement on aurait rien à discloser , tout est dit et est présent sur FTP.free.fr (qui d'ailleurs est probablement la première source de téléchargement de distribution Linux en France !) ».

« La GPL ne se discute pas, elle se respecte, et Free la respecte ! », martèle Xavier Niel. « La FSF semble avoir oublié la GPL v2, si on les écoutait Google ou Amazon devrait discloser leurs sources, ce qui est le sens de la GPL v3. Autre exemple : j'ai une machine dans un datacenter, avec un noyau Linux modifié, je suis obligé de filer les sources de ce qu'il y a sur ma machine au propriétaire du datacenter ? ». « La GPL v3 est un sale truc, purement politique, qui tuera le libre, il ne faut pas essayer d'utiliser Free pour la faire accepter : c'est non et ce n'est pas négociable ! », assène-t-il encore.

Sûr de son fait, Xavier Niel en profite pour mettre en cause l'impartialité du journaliste des Echos responsable de cette polémique et rappelle que l'article en question est justement paru le jour de l'introduction en bourse du principal concurrent de Free, . « Tout est déclenché par un article dans le journal Les Echos, le jour même de l'introduction en bourse d'un concurrent de Free (Neuf Cegetel); sous la plume d'un journaliste pas vraiment considéré pour son "objectivité" vis à vis de Free; qui dans le même article délivre un bon point à Neuf Cegetel pour un de ses produits vis à vis du libre », explique le fondateur de Free, avant de conclure par un « le hasard, c'est fou ».
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