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Directeur du social Media Group, Christophe LABEDAN présente sa société spécialisée dans l'édition de blogs et partage sa vision sur la presse en ligne
JB - Comment doit-on présenter "The Social Media Group" ? Un groupe de média "low cost" sans journalistes ?
CL - En travaillant au sein de groupes de médias traditionnels comme VNU ou Silicon, j'ai constaté qu'il était plus facile de transformer un technicien en journaliste que l'inverse. TheSocialMedia Group n'emploie donc pas de journalistes mais édite des contenus de qualité grâce à des passionnés qui alimentent des blogs sur des thématiques aussi diverses que l'automobile, les gadgets, la santé, la puériculture, l'art, le luxe ou encore le jardinage, etc... Un tel réseau n'aurait pu exister avec des rédactions de journalistes salariés sans investissements extérieurs, nous avons fait le pari de donner la parole à des gens qui voulaient partager leur passion plus que rechercher un emploi rémunéré et au final c'est cette passion qui se ressent dans le contenu et fait le succès de nos blogs.
JB - Comment rémunérez vous vos bloggeurs ?
CL - Nous avons étudié plusieurs modèles (partage des revenus, revenu en fonction du trafic d'un article) et finalement opté pour rémunérer chaque auteur au nombre de posts de façon à ne pas les pénaliser pendant les débuts souvent difficiles, inhérents au lancement d'un blog ou, dans le second cas, pour éviter qu'un blogueur ne fasse volontairement du sensationnel pour booster les statistiques de son article. Chaque Bloggeur touche 5 euros par brève, sous forme de droits d'auteur. Ces bloggeurs peuvent être de simples passionnés ou des pigistes. Dans tous les cas, c'est un simple revenu d'appoint, qui peut toutefois atteindre plusieurs centaines d'euros par mois pour les plus actifs.
JB - Quelle est l'audience de vos blogs ?
CL - Aujourd'hui, TheSocialMediaGroup édite une vingtaine de blogs, collabore avec une trentaine de bloggeurs, et touche une audience de plus de 2 millions de visiteurs uniques dont près d'un million pour le seul blog auto. Le format blog et la fréquence des commentaires des internautes nous ont permis d'avoir un excellent référencement sur les moteurs de recherche, ce qui explique une partie de notre trafic. Le coté participatif du blog est ce qui fidélise en grande partie son audience mais in fine, le succès est intimement lié à la qualité et la fréquence du contenu qui sont notre cheval de bataille.
JB - Avec le succès, comptez vous adopter un modèle de média plus "traditionnel", avec une rédaction interne par exemple ?
CL - Non, nous ne comptons pas renier un modèle qui fait notre succès. Nous avons simplement investi dans la technologie et nous réfléchissons au lancement d'un portail reprenant les titres de tous nos blogs et de services transversaux complémentaires de notre contenu éditorial. Nous comptons également conserver le même modèle pour nos bloggeurs dont certains, dont le talent ne pouvait rester inaperçu, ont bénéficié de la visibilité de nos blogs pour devenir de "vrais" journalistes. Nous préférons continuer à recruter nos éléments en fonction de leur passion de la thématique abordée et de leur capacité à retranscrire cette passion, avec un modèle le moins contraignant possible pour eux : une liberté d'expression importante dans le ton et la forme, pas de pression de production.
JB - La presse écrite est en crise. Selon vous, votre société incarne t'elle le futur du secteur ?
CL - Beaucoup de webzines se rapprochent déjà du modèle participatif et autorisent les internautes à poster des commentaires sous les articles de leurs journalistes. Cela dit, les blogs ne vont pas remplacer les webzines et les webzines ne vont pas remplacer les journaux. Un leader comme TimeWarner a racheté WebLogs Inc sans lui imposer un mode de fonctionnement établi... Du coup, les deux modèles continuent de coexister et l'avenir décidera ou non de la convergence des genres de medias.
