Accoona.eu : un domaine européen, une marque africaine, des capitaux chinois…

29 juin 2006 à 00h00
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Le web réserve encore parfois des surprises. Face à la suprématie américaine dans le domaine de la recherche sur le web avec des champions globaux comme Google, , Microsoft ou désormais Ask.com, un nouvel entrant baptisé Accoona mise sur la carte altermondialiste pour s'imposer auprès des internautes.

Une marque africaine

Même si le "OO" sonne comme une marque internet, Accoona est en fait dérivé de l'expression en langue swahili "hakuna matata", popularisée il y a dix ans par le film "Le Roi Lion" des studios Disney, et dont la traduction la plus proche est "Tout va bien".

Une technologie américaine et norvégienne

La marque est dérivée d'une expression africaine mais la technologie ed'Accoona est apparemment américaine. Développée depuis 1994, elle s'appuie sur des briques d'intelligence artificielle optimisées par le champion d'échec russe Anatoli Karpov.

"La technologie de l'intelligence artificielle d'Accoona rend la recherche plus agréable. Grâce aux performances du moteur de recherche Accoona, l'utilisateur garde une maîtrise complète sur ses requêtes, via une recherche affinée, pertinente et cohérente," explique Eckhard Pfeiffer, Président d'Accoona et ancien PDG de Compaq.

L'index pour sa part est fourni par Fast, une société norvégienne dont les spiders continuent de surveiller le web. A l'usage, le moteur est d'ailleurs assez surprenant. A la requête "Accoona", le moteur ne retrouve que son propre URL américain (.com) sur le web et n'identifie que des articles remontant au mois d'avril pour son index sur l'actualité.

Un nom de domaine européen

Société américaine basée près de New-York n'hésitant pas à solliciter Bill Clinton, ex-Président des Etats-Unis, pour vanter ses mérites dans une vidéo promotionnelle (NDRL : la rumeur évoque une enveloppe de 250.000 $), Accoona a réussi un parfait coup de bluff en se présentant à la presse comme le "premier moteur de recherche européen", en étant effectivement le premier moteur américain à adopter un nom de domaine européen (.eu) et en se lançant en sept langues : anglais, français, hollandais, allemand, italien, espagnol et portugais. Cette subtilité avait d'ailleurs échappé à André Santini, député européen et Maire d'Issy les Moulineaux, qui était venu cautionner ce positionnement en participant à la soirée de lancement organisée mercredi soir au palais de la découverte à Paris.

Des capitaux chinois

Marque africaine, technologie américaine optimisée par un russe, index norvégien, domaine européen... cela fait déjà beaucoup pour un nouvel entrant mais Accoona s'offre également la particularité d'être détenu par des capitaux chinois. "10% de notre capital appartient au gouvernement chinois et nous avons développé notre portail asiatique en partenariat avec China Daily (NDLR :Un quotidien pro-gouvernemental)" explique en toute décontraction Nicolas goldstein, en charge du développement stratégique d'Accoona Europe.

Une ambition globale

Véritable OVNI dans le paysage des moteurs de recherche, Accoona affiche en tout cas des ambitions globales pour ses portails européens, américains et asiatiques. Mais au-delà de l'esbroufe, le moteur devra toutefois sérieusement améliorer ses algorithmes de recherche et son index si il souhaite, comme il l'affirme, entrer en bourse puis devenir un jour le numéro 4 mondial derrière Google, Yahoo et Microsoft.
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