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Jean-Noël Reinhardt, VirginMega : "La loi DADVSI a le grand mérite d'écarter la licence globale"

21 mars 2006 à 00h00
Président de Virgin Megastore, Jean-Noël Reinhardt revient sur la loi DADVSI et évoque le développement du marché du téléchargement audiovisuel sur internet

JB - Jean-Noël Reinhardt, bonjour. Qu'avez-vous pensé des débats sur le projet de loi DADVSI et de l'hypothèse d'une licence globale ?

JNR - La loi rappelle que le téléchargement sur les réseaux P2P est un acte illégal pouvant être sanctionné mais reste un peu floue sur la question des amendes aux internautes. Ce texte a également le grand mérite d'écarter la licence globale, dont l'ambition était non seulement de légaliser le P2P mais également d'instaurer un système de rémunération collectif des artistes. Faute de DRM et d'outils de mesure précis, la part de chaque artiste aurait été calculée en fonction de sa popularité, ce qui n'aurait certainement pas été en faveur des indépendants ou des jeunes artistes.

JB - Quelle est votre position vis-à-vis des dispositifs de protection des contenus (DPC ou DRM) ?

JNR - La loi développe des arguments qui m'apparaissent contradictoires. D'un côté elle recommande l'usage de ces dispositifs, de l'autre elle autorise implicitement leur contournement au nom de l'interopérabilité. Nous comptons en tout cas profiter de la prochaine promulgation de la loi DADVSI pour demander une seconde fois à de pouvoir exploiter leur technologie FAIRplay et ainsi pouvoir toucher tous les consommateurs, qu'ils soient équipés de iPod ou de baladeurs Windows Media Audio.

JB - Même si la licence globale est enterrée, le concept d'un forfait illimité reste possible. Comptez vous le proposer ?

JNR - Ce type de forfaits répond sans doute à une demande des consommateurs mais malheureusement, ils ne sont économiquement pas viables compte tenu des conditions tarifaires imposées par les ayants-droits. Aux Etats-Unis, un pionnier comme Napster perd près de 15 à 20 millions de dollars chaque trimestre car il doit reverser un revenu fixe aux majors pour chaque téléchargement effectué par un internaute.

JB - En matière de téléchargement unitaire, avez-vous amélioré votre marge de 1 centime d'euro ?

JNR - Nous avions communiqué début 2005 sur une marge d'environ 1% sur un fichier vendu 99 centimes d'euro. Les choses évoluent doucement mais il est clair que les maisons de disque doivent comprendre qu'on ne peut pas investir plus de 10 millions d'euros dans une plate-forme comme VirginMega et se satisfaire d'une marge aussi faible sur chaque téléchargement.

JB - Depuis 5 ans, les ventes de disques ont chuté de 25% dans vos magasins et vous misez de plus en plus sur le livre. Vous ne craignez pas que ce marché se dématérialise à son tour ?

JNR - Oui, nous avons augmenté les surfaces consacrées aux livres de 10% dans les Virgin MegaStore et la librairie sera notre premier métier en 2006, devant le disque ou le DVD. Nous étudions la question de la dématérialisation du livre, pour l'information scolaire, l'information pratique ou encore les romans. Notre actionnaire, Hachette Distribution Service, devrait d'ailleurs lancer dans un quelques mois un kiosque de "Digital Publishing". VirginMega sera prêt quand ce marché décollera.

JB - Jean-Noël Reinhardt, je vous remercie.
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