Olivier Soury : "Humaterra.net est classé parmi les incontournables des magazines spécialisés web"

12 décembre 2005 à 00h00
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O. Soury, précise les défis à relever lorsque l'on associe passion, conception multimédia, photographie et rédaction en chef d'une revue nature et vie sauvage.

AB - Bonjour Olivier Soury. Comment conciliez-vous vos différents métiers : la conception multimédia à travers le studio "La souris décampe", la photographie, la direction de l'association RAIN, éditrice de Humaterra.net, dont vous êtes le fondateur et le rédacteur en chef ?

OS - Bonjour Ariane. Je vous réponds : "difficilement". Ou plutôt, avec des journées de 30 heures !

Depuis longtemps, je suis un passionné et un boulimique de textes et d'images. J'en suis arrivé aujourd'hui à faire ce que je voulais, à savoir répartir mon activité - et donc mes revenus - sur un ensemble d'activités conjuguant mon métier initial et mes passions pour le monde animal, la photographie animalière et l'environnement.

J'ai même trouvé le temps d'écrire un livre qui paraîtra au printemps chez Fleurus, "La terre en danger".

Clairement, je répartis mon temps entre la production multimédia et l'animation du magazine Humaterra. La gestion de l'association se fait pour le moment de façon annexe, jusqu'à ce qu'on monte des projets de conservation et de protection.

Quant à la photographie, j'ai un stock d'images en agence, et j'essaie de voyager le plus possible. Dans ce domaine, j'ai quelque peu changé mon fusil d'épaule au fil du temps. D'une photographie purement animalière et très spécialisée - animaux tropicaux, reptiles et amphibiens -, j'en suis venu à réaliser des reportages environnementaux, comme le suivi d'une équipe de scientifiques au Ghana ou le massacre des ours en Roumanie.

Pour finir, le magazine en lui-même : Vaste sujet ! Je l'ai lancé en 2001, après plus d'un an de montage du dossier. Le jour de son lancement, j'étais avec deux stagiaires et un ami graphiste - tous m'ont donné un sérieux coup de main, et nous avons mis en ligne près de 1000 pages, toutes en html ! Les retours ont été énormes, en tous cas bien au-delà de nos prévisions.

Des photographes de renom comme Alain Pons ont souhaité participer au site. D'autres, parmi les plus intouchables, ont accepté de nous confier leurs images ou de se prêter à des interviews.

La presse, magazine et radio, au terme d'un dossier pourtant maigre, s'est faite l'écho de notre action et nous avons fini par être classés dans les "incontournables", rubrique "Nature", de magazines spécialisés web. Le meilleur témoignage du succès de notre revue en ligne est venu des éditeurs, qui nous ont, au fil du temps, agréé en service presse pour toutes leurs nouvelles parutions nature, beaux-livres et environnement.

AB - Combien de personnes collaborent au bon fonctionnement de Humaterra.net ? Quels sont leurs profils ?

OS - Question difficile... Au quotidien, deux : Karine Descamps et moi. Mais sur une année complète et de manières très différentes, des dizaines de personnes participent à l'écriture d'articles.

Les profils sont assez disparates, même s'ils gravitent autour de la nature et de la protection : journalistes, scientifiques et photographes parmi notre réseau de relations nous font l'honneur d'un article, d'un Portfolio ou d'une brève.

En dehors de cela, de nombreuses associations, des ONG ou des offices de tourisme, partout dans le monde, nous font confiance pour relayer leurs informations, si bien qu'Humaterra est exactement comme je voulais qu'il soit : pluriel et riche, comme l'est la nature!

AB - Quid de l'audience de Humaterra.net ?

OS - Notre audience est assez modeste. Le magazine seul cumule entre 200 et 250.000 visiteurs uniques par an. Je dis modeste parce que nous communiquons peu. En même temps, en l'absence de communication, je trouve ce chiffre plutôt flatteur.

Mais mon plus grand plaisir, au delà de la quantité, vient du résultat qualitatif des fréquentations. Chaque visite dure, selon les périodes, entre 8 et 12 minutes, ce qui prouve que le site est riche et que les lecteurs s'y attardent.

AB - Quel est le modèle économique de Humaterra.net ? Quels partenaires institutionnels soutiennent vos projets ?

OS - Humaterra est géré depuis août 2005 par RAIN, l'association que nous avons créée pour le gérer. Ce système n'est pas nécessairement définitif, mais il a l'avantage de donner un statut au magazine.

Par contre, celui-ci n'a pas - encore - de modèle économique. Il est gratuit et ne rapporte pas d'argent directement. Nous invitons les gens à adopter une démarche éthique et solidaire en nous confiant leurs projets à travers "La souris décampe".

Nous réalisons via le studio des sites, des cd-rom, des traductions ou de l'édition papier. Nous utilisons une partie de l'argent collecté à l'association, ce qui nous permettra de programmer début 2006 des manifestations (conférences, expositions, événements) liées à l'écologie ou la nature à destination des comités d'entreprises, des collectivités locales ou du grand public.

Ultérieurement, l'association proposera des projets de conservation ou d'assistance aux populations. Nous aurons vraiment besoin de partenaires à ce moment-là !

À ce jour, aucun partenaire institutionnel ne soutient notre action. Il est vrai que nous n'en avons sollicité aucun pour le moment. Un ou plusieurs sponsors ou mécènes seraient bien-sûr les bienvenus. L'idéal étant que leurs idées ou leurs produits gravitent dans les mêmes sphères d'intérêt que les nôtres.

AB - Pour conclure, la "NetEcologie" et la "NetEconomie" font-elles bon ménage ?

OS - Oui et non. Oui pour les aspects de communication et d'information liés à l'Internet. Non pour les finances, c'est clair. Mais devant le nombre croissant de courriels d'étudiants, d'ados ou d'enfants qui nous demandent des conseils, des stages ou des orientations, on ne peut pas baisser les bras.

Au-delà de la recherche d'un modèle économique, la planète, et donc l'humanité, a vraiment besoin de toutes les initiatives possibles, et rien ne nous arrêtera, même si le prix personnel à payer pour cela est assez élevé !

AB - Olivier Soury, merci pour vos commentaires.
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