Michael CROWLEY, Sun : "L’e-administration place la gestion de l’identité numérique au coeur de ses

24 janvier 2005 à 00h00
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Membre exécutif du Liberty Alliance Project, M. CROWLEY est chargé de la stratégie "secteur public" du groupe informatique France.

AB - Michael P. CROWLEY, bonjour. Quels sont les challenges à relever pour Sun dans le secteur public ?


MPC - Faire valoir notre proposition de valeur adaptée aux enjeux, à savoir :


Rendre la société de l'information accessible pour tous et par tous ; Penser et agir pour la convergence, des réseaux aux terminaux fixes et mobiles, tout en assurant la confidentialité des données.

La convergence passe par l'adoption de standards ouverts (XML, Java...) Les progrès qui ont été réalisés en ce sens ces sept dernières années sont impressionnants. Sun fait partie des acteurs qui participent à cette "révolution".


AB - L'Agence de développement de l'administration électronique (ADAE) et le Réseau Echangeur ont signé un accord fin 2004. Pensez-vous que ce partenariat dynamise la relation entre secteur public et secteur privé ?


MPC - Tout dépend de la façon dont l'Administration française va adresser les entreprises pour les "grosses" applications.


Prenons un exemple intéressant : Au Royaume-Uni, les partenariats public - privé (PPP) impliquent le partage des risques, et ça fonctionne !


Les travaux d'évaluation, de volumétrie, le pilote, la simulation de charges ne peuvent être à la charge des seuls industriels. Toutes ces problématiques doivent être réglées de façon transparente afin de dynamiser la relation entre secteurs public et privé.


Quant à l'ADAE, elle a adopté une politique de rapprochement et de collaboration avec les industriels à travers plusieurs initiatives dont sa participation à la Liberty Alliance et la signature d'un accord avec le Réseau Echangeur. J'ajoute que la Caisse des dépôts et consignations (CDC) est elle-même membre de l'alliance...

On ne peut que s'en féliciter.


AB - Le FAE des 15 et 16 décembre 2004 a été l'occasion pour Sun et pour l'équipementier français Alcatel de sceller un partenariat technologique dans le domaine de la gestion électronique des identités. Pouvez-vous en dire plus ?


MPC - Il s'agit d'une démarche exploratoire, "corporate". L'édition 2004 du Forum européen de l'administration électronique a été pour nous l'occasion d'en amorcer la première phase.


AB - Pouvez-vous définir brièvement le projet Liberty Alliance ? Quels sont les grands chantiers sur lesquels travaille le groupe e-government de l'Alliance ?


MPC - Le projet de la Liberty Alliance (www.projectliberty.org) regroupe 160 acteurs internationaux : industriels - dont Sun, France Télécom et Vodafone - administrations et associations.


Ces structures travaillent au développement de spécifications ouvertes et de standards qui facilitent les transactions tout en garantissant la confidentialité des informations. C'est le concept de l'identité fédérée en réseau.


En bref, il s'agit de proposer et de valider un modèle de gestion de la confiance sur Internet, et d'assurer la conformité des produits proposés par les membres de l'Alliance.


De son côté, le groupe e-government du Liberty Alliance Project travaille sur d'importants chantiers dont les applications liées à la santé, la confidentialité des données, la gestion des relations entre Administration et citoyens.


AB - L'identité numérique à l'heure de la convergence, cela donne quoi ?


MPC - Il faut avoir une vision. La technologie permet beaucoup de choses, bonnes ou mauvaises, tout dépend de ce que l'on en fait...


Aujourd'hui, nous avons les moyens de mettre en œuvre une identité numérique sécurisée. L'objectif est à la fois de fluidifier les échanges de données, d'éviter les collusions et d'assurer leur confidentialité. Ensuite, c'est une question de choix.


Prenons quelques exemples : La religion est inscrite sur la carte d'identité des Malais, ce qui ne saurait être appliqué en France pour des raisons à la fois culturelles et politiques.


La problématique de la géolocalisation par le biais des téléphones mobiles est pensée de façon différente en Europe et aux Etats-Unis : Le premier, plutôt réfractaire, ne fait pas de différence entre le propriétaire et le dispositif, le second, plutôt favorable, différencie l'utilisateur du terminal.


Ces questions de gestion de l'identité (identité numérique, données biométriques, lecture, diffusion et stockage des données, protection des données et de la vie privée, etc.) sont au cœur des préoccupations de l'Administration. C'est à elle de régler des questions politiques, déontologiques, juridiques... La Liberty Alliance de son côté est un espace de réflexion voire de formation.

AB - Michael P. CROWLEY, je vous remercie.
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