Samsung : De l'utile au futile

29 mars 2004 à 00h00
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Exemple à suivre pour les industriels européens ? Longtemps dans l'ombre des groupes japonais qui lui servaient de modèle, le groupe coréen Samsung a réussi sa mue de conglomérat industriel diversifié en champion mondial des technologies de l'information.

Fondée dans les années 30 en tant que société de commerce agricole par l'homme d'affaires Byung-chull Lee dans une Corée alors sous occupation militaire japonaise, Samsung est devenu, après le départ des troupes nippones en 1945 et la guerre de Corée de 1950 à 1953, l'un des fleurons de l'économie sud-coréenne. Organisé sur le modèle des keiretsu japonais, Samsung est un chaebol, c'est-à-dire un conglomérat industriel présent dans des secteurs aussi diversifiés que la chimie, l'aéronautique, l'industrie lourde, les services financiers et bien sûr l'électronique grand public depuis la création de la filiale Samsung Electronics en 1969.

Mais bousculé par la crise économique qui frappe l'Asie en général et la Corée du Sud en particulier à la fin des années 90, le groupe opère un spectaculaire recentrage sur les seules technologies de l'information faisant de Samsung Electronics la principale filiale du groupe et n'hésitant pas à revendre ses actifs dans l'automobile à un groupe étranger comme Renault. Présent initialement dans la fabrication de téléviseurs et de semi-conducteurs, Samsung Electronics s'engage dans la fabrication de téléphones mobiles, dont il est désormais le numéro trois mondial derrière Nokia et , ou encore dans la fabrication d'écrans plats TFT-LCD, dont il est l'un des principaux acteurs aux côtés de son frère ennemi LG, allié au néerlandais Philips. Le groupe affiche également de grandes ambitions dans l'informatique, la photo numérique ou encore les Processeurs mais également dans la notoriété de sa marque classée au 25e rang mondial selon le classement Interbrand.

Samsung symbolise non seulement la réussite d'une politique industrielle ambitieuse mais également la revanche de la Corée du Sud sur un Japon dont le puissant Sony semble ne plus être en mesure de rivaliser avec l'incroyable dynamisme de son concurrent coréen. A l'heure où la France et plus généralement l'Europe s'interrogent sur leur modèle industriel, Samsung dispose de laboratoires de recherche capables de rivaliser avec leurs homologues japonais ou américaines et parvient même à devenir une marque "fun" capable de séduire sur les cinq continents. Le volontarisme est-il la meilleure réponse face aux questions soulevées par la mondialisation ?
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