Nokia France a acté la suppression de 421 postes entre Lannion et Paris-Saclay. L'accord, officialisé lundi, qui a été signé avec deux syndicats, entérine une restructuration qui touche près d'un salarié sur cinq.

Le géant finlandais des télécoms passe à l'acte. Plus d'un mois après les premières annonces, Nokia France a conclu un accord syndical qui scelle le sort de centaines d'emplois. La restructuration, déjà amorcée en 2023 et 2024, divise cette fois les partenaires sociaux. Si la CFDT et la CFE-CGC ont paraphé le document, la CGT claque la porte et dénonce une stratégie qui sacrifie l'emploi, sans interroger l'avenir industriel du groupe.
Un plan de réduction qui frappe deux gros sites de Nokia en France
Le couperet est tombé sur 421 collaborateurs répartis entre deux sites de l'équipementier Nokia. Comme l'a appris Ouest-France via l'AFP lundi 22 décembre, Paris-Saclay absorbe le gros du choc, avec 343 départs programmés, tandis que Lannion, en Bretagne, voit 78 postes disparaître. Cette saignée représente plus de 18% des effectifs hexagonaux de Nokia, qui compte actuellement quelque 2 300 salariés. Soit environ 300 employés de moins qu'au début de l'année 2024, année de la dernière coupe.
L'accord, négocié avec la CFDT et la CFE-CGC, mise sur le mécanisme des ruptures conventionnelles collectives. Ce dispositif permet aux salariés de quitter l'entreprise sur la base du volontariat, sans avoir à justifier de difficultés économiques. Les candidats au départ pourront se manifester dès le mois de janvier, pour une sortie effective au plus tard fin juin 2026.
Pour Olivier Marcé, délégué syndical central CFE-CGC, l'opération vise notamment à « rajeunir la moyenne d'âge de la société ». Le représentant du personnel y voit « une opportunité » pour les collaborateurs les plus anciens, tout en admettant que « les suppressions d'emplois ne sont jamais une bonne nouvelle ». L'accord reste soumis à validation par la direction du travail.
La CGT rompt avec Nokia après trois ans de plans sociaux
Cette fois, la CGT ne veut pas jouer le jeu. Dès ce week-end, la branche de Lannion avait prévenu qu'elle ne signerait pas le dispositif. Contrairement aux deux précédentes RCC (ruptures conventionnelles collectives) qu'elle avait validées en 2023 et 2024, l'organisation a refusé d'apposer sa signature. Dans un tract diffusé lundi, elle fustige « une stratégie de démantèlement qui sacrifie l'emploi ».
La rupture conventionnelle collective est devenue, selon la CGT, « un outil presque routinier de gestion des effectifs, permettant d'enchaîner les réductions sans jamais interroger la stratégie industrielle ». L'organisation syndicale critique une approche qui, selon elle, justifie les plans sociaux sans questionnement de fond. Un délégué syndical central affirme qu'« on ne peut plus accompagner ce genre de procédés ».
Du côté de Nokia France, aucune réaction immédiate n'a été communiquée à l'AFP. L'équipementier finlandais poursuit ainsi une politique de réductions d'effectifs déjà mise en œuvre en 2023 et 2024. Les salariés concernés disposent maintenant de plusieurs mois, jusqu'à fin juin 2026, pour décider.