Microsoft France va supprimer environ 200 postes par le biais d'une rupture conventionnelle collective, qui touchera donc 10% de ses effectifs. Une restructuration qui fait suite au plan de restructuration globale de la firme, pour laquelle l'entreprise a plusieurs explications.

L'heure des choix difficiles a sonné chez Microsoft France. Ce lundi 1er septembre, l'entreprise confirme la suppression de 200 postes sur ses 2 000 salariés hexagonaux, comme le rapporte l'Informé. Un séisme contrôlé qui fait tout de même écho aux 15 000 suppressions mondiales annoncées depuis mai. Le géant américain invoque une réorganisation nécessaire face aux mutations technologiques, notamment l'essor de l'intelligence artificielle dans ses processus internes.
Microsoft enchaîne les plans sociaux à l'échelle planétaire
La machine à restructurer tourne à plein régime chez Microsoft. En mai, ce fut la première salve, avec 6 000 postes supprimés. Début juillet, rebelote avec 9 000 suppressions supplémentaires. Au total, cela concerne moins de 4% des 228 000 salariés mondiaux, mais le message est clair sur les mutations en cours.
Côté français, la pilule passe (un peu) mieux grâce à la rupture conventionnelle collective (RCC). Un dispositif négocié qui, selon les syndicats, s'avère « plus protecteur que ce qui peut être fait dans d'autres pays ». Les volontaires ont jusqu'à fin octobre pour sauter dans le train des départs, après des discussions entamées début juin avec leur direction.
Il y a comme un air de déjà-vu pour les équipes tricolores puisqu'en 2023, une RCC identique avait déjà écrémé 10% des effectifs. Le campus d'Issy-les-Moulineaux, navire amiral de Microsoft France, concentre la majorité des départs. Les agences régionales ne sont pas épargnées, mais elles sont touchées dans une moindre mesure.
L'intelligence artificielle, la raison officielle qui rebat les cartes de l'organisation
Officiellement, Microsoft veut « réduire les échelons hiérarchiques » et éliminer les « doublons ». L'intelligence artificielle bouleverserait un peu trop certains métiers. On se souvient que Satya Nadella lâchait en avril dernier qu'entre 20 et 30% du code Microsoft était désormais pondu par l'IA.
L'entreprise promet que ses salariés pourront « passer plus de temps à des tâches utiles grâce aux nouvelles technologies ». Il faut comprendre que l'IA s'occupe du répétitif, et que l'humain garde le créatif et le stratégique. Un pari sur l'avenir qui passe par des coupes dans le présent, même si Microsoft essaie de rester diplomatique sur le sujet.
L'ironie du sort, c'est qu'avec 228 000 employés fin 2024, Microsoft n'a jamais été aussi gros, en affichant +63% dans ses effectifs totaux depuis 2019. Ces restructurations ressemblent donc moins à une diète forcée qu'à un remodelage stratégique. Le géant se prépare visiblement à un monde où humains et algorithmes devront apprendre à composer ensemble.