David Axmark, MySQL AB : "Nous sommes une société OpenSource de seconde génération"

24 novembre 2003 à 00h00
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JB - David Axmark, bonjour. En quelques mots, pourriez vous présenter votre parcours ?

DA - Bonjour. J'ai crée ma première compagnie à la sortie du lycée, en 1983, afin de pouvoir travailler sur des technologies comme Unix ou le langage C avant que cela ne se démocratise. Cela m'a tout de même pris quelques années avant de pouvoir acheter le matériel dont j'avais besoin et j'ai donc également travaillé comme consultant au sein d'une société suédoise spécialisée dans la microinformatique, avec des ordinateurs qui atteignaient péniblement 32 ko de RAM à l'époque ! C'est à ce moment là que j'ai rencontré mes futurs associés de MySQL AB. Je n'ai toujours voulu travailler que dans des sociétés que j'avais cofondées.

JB - Quelle est la position de MySQL sur le marché de la base de données ?

DA - Nous visons avant tout des utilisateurs à la recherche de logiciels de bases de données performants, fiables et faciles à utiliser. Nous avons voulu créer la base de données avec le plus bas coût d'utilisateur total (TCO). Cette facilité d'installation faisait d'ailleurs partie de notre modèle économique initial. Jusqu'à présent, MySQL compte plus de 4 millions d'installations et nous observons plus d'un million de téléchargements mensuels, démontrant comment nous réussissons notre expansion partout sur la planète.

JB - , Oracle ou encore Microsoft proposent des infrastructures logicielles complètes avec base de données et serveur d'applications. Est-ce pour faire face à cet environnement concurrentiel que a décidé de faire appel à vous ?

DA - Je ne peux pas répondre à la place de SAP. Mais depuis que la base de données s'est démocratisée, nous ne voyons pas beaucoup de valeur dans cette "infrastructure complète" mais plutôt une volonté de vérouiller le marché. Nous croyons au contraire à un monde offrant une série d'outils avec le meilleur TCO pour leurs utilisateurs.

JB - On oppose souvent .NET et J2EE dans l'informatique d'entreprise mais doit-on également évoquer l'environnement L.A.M.P. ?

DA - Tout à fait, d'autant que LAMP est une solution web complète, ce que ne sont pas .NET ou J2EE. Je ne tiens donc pas à les comparer directement mais simplement préciser que MySQL est compatible avec Java et .Net.

JB - Face à des vaches à lait comme Microsoft et Oracle, n'estimez vous pas que le logiciel libre est un modèle trop difficile pour un société privée ?

DA - Nous sommes une société OpenSource de seconde génération et nous avons démontré que notre modèle de double licence fonctionne très bien ! Grâce à ce double modèle, nous pouvons tout à la fois respecter les principes du logiciel libre tout en construisant des modèles commerciaux profitables. Cette stratégie nous permet de bénéficier de l'aide de la communauté opensource pour enrichir notre produit, rêgler les bugs, tester le logiciel, profiter du bouche à oreille de la communauté. En échange nous fournissons une version sous licence GPL.

JB - Peut-on comparer le logiciel libre avec une forme de communisme électronique ?

DA - Le logiciel libre parle avant tout de liberté et pas de communisme ! Le logiciel libre fonctionne d'ailleurs en parfaite harmonie avec le système capitaliste. Comment pourrions nous être plus individualistes et libéraux que ça ?

Nous sommes alignés sur les objectifs du logiciel libre et de l'opensource et nous sommes également une entreprise privée avec des objectifs de profitabilité et de grands noms du capitalisme sont à notre conseil de surveillance. Des gens comme Benchmark Capital (qui ont également investi dans RedHat et eBay) n'auraient pas investi chez nous si nous n'avions pas ces objectifs commerciaux.

Le modèle opensource / logiciel libre permet
- Pas de limites artificielles à la connaissance : Avec un produit "propriétaire", on ne peut connaitre que ce à quoi son auteur donne accès. Avec l'opensource, on peut tout découvrir, dès lors qu'on dispose d'un cerveau, d'un ordinateur et d'une connexion internet.
- L'argent reste dans l'économie locale et ne part pas en dehors des frontières : Alors que nous parlions de questions relatives à la sécurité, nous avons comparé le logiciel libre à une démocratie, où les choses sont ouvertes, et le logiciel propriétaire, à une dictature, où un petit groupe décide et vous dit que les choses sont sécurisées. Les deux ont des problèmes mais un seul d'entre eux a pu démontré qu'il était le meilleur pour le genre humain !

JB - David Axmark, je vous remercie.
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