AB - Bonjour Madame ROUSSEL. Les technologies utilisées par CertiNomis pour sécuriser les échanges électroniques ont-elles beaucoup évolué depuis votre première interview pour NetEconomie en juillet 2002 ?
SR - Ce qui a surtout évolué depuis juillet 2002 touche à la mise en application des technologies utilisées par CertiNomis.
Les applications intégrant la signature électronique se sont multipliées et se mettent progressivement en place dans les domaines financiers, dans les diverses applications métiers mais surtout dans le domaine des téléprocédures administratives.
Ce processus de dématérialisation se développe du fait de la prise de conscience de ses apports : simplification des procédures, amélioration de la qualité de service et gains de productivité.
Si de nombreux projets et réalisations existent déjà, il s'agit néanmoins d'un processus qui se fera progressivement et dans la durée car les implications et enjeux sont nombreux : humains et sociologiques, organisationnels, techniques, réglementaires et financiers.
AB - Quels sont les principaux projets sur lesquels CertiNomis travaille actuellement ?
SR - CertiNomis participe au développement de plusieurs projets en faveur de la dématérialisation des données.
Dans l'administration, CertiNomis travaille avec les ministères et organismes publics concernés - MINEFI, ministère de l'Intérieur, collectivités territoriales, etc. - ainsi qu'avec divers partenaires afin de mettre en place des solutions "clés en main".
On peut citer les projets suivants pour lesquels la validité et la valeur légale des informations dématérialisées sont apportées par une signature électronique CertiNomis : Télé-déclaration de l'URSSAF, avec une généralisation au niveau national depuis début 2003 ; Avis de mentions d'état civil, dont une expérimentation avec ARPEGE dans la région de Nantes ; Dématérialisation des marchés publics, plusieurs expérimentations ont été réalisées depuis début 2003 notamment à Niort, à Boulogne-Billancourt et dans une demi-douzaine de Conseils généraux.
CertiNomis travaille également avec diverses banques et sociétés d'assurance : La Fédération Continentale filiale du groupe Generali a par exemple lancé cette année la gestion des contrats d'assurance vie entièrement dématérialisée grâce à notre certificat de signature électronique pour le particulier, Person@Poste.
AB - La dématérialisation des échanges dans les administrations a fait un grand pas en un an. Quelles sont, d'après vous, les illustrations les plus remarquables en la matière ?
SR - On assiste depuis quelques années à un bouillonnement de groupes de travail, de rapports et d'initiatives relatifs à la dématérialisation des échanges dans l'administration.
Depuis fin 2002, nous avons atteint une nouvelle étape avec la mise en place de l'Agence pour le Développement de l'Administration Electronique (ADAE) ainsi que de nouveaux grands chantiers "e-administration" dont celui de la Carte de Vie Quotidienne et du portail personnalisé "mon.service-public.fr".
Des chantiers en cours tels que le projet Copernic progressent également et l'illustration la plus médiatique concerne les impôts en ligne . En 2003, plus de 600 000 contribuables ont déclaré leurs revenus en ligne en 2003.
AB - La signature électronique est-elle enfin crédible ?
SR - Les premiers projets impliquant la signature électronique, par exemple TéléTVA, ont dû être revus à la baisse et le rythme du déploiement de la signature électronique se fait plus lentement qu'initialement prévu.
Ceci n'est pas surprenant : la bulle Internet a éclaté ! Néanmoins le mouvement vers la dématérialisation des échanges est bien en marche et la signature électronique est là pour rester ! Ce qui reste à définir est le détail de sa mise en œuvre notamment les aspects organisationnels, techniques, et réglementaires.
AB - CertiNomis est-elle impliquée dans les débats qui agitent les autorités nationale et européenne à propos du vote électronique ? Quel est votre point de vue sur ce sujet ?
SR - CertiNomis participe aux débats mais également aux expérimentations notamment dans le cadre du projet officiel Européen True Vote.
Dans la mesure où les systèmes de vote électronique sont opérationnels et qu'ils permettent de garantir les principes démocratiques de confidentialité et d'anonymat des votes, les autorités ont tout intérêt à les utiliser.
La démocratie directe pourrait en effet reprendre un peu de vitalité si l'on ouvrait certaines consultations locales au vote électronique : organisation de la circulation dans un Centre-Ville, horaires d'ouverture de la mairie ou de ses annexes, organisation des horaires ou vacances scolaires, etc.
AB - Stéphanie ROUSSEL, je vous remercie pour ces éclaircissements.
Stéphanie ROUSSEL de Certinomis : "La dématérialisation des échanges est en marche et la e-signature
Par Ariane Beky
Publié le 25 août 2003 à 00h00
Par Ariane Beky
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