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Christophe PARCOT, Overture : « Redevenir un portail serait suicidaire »

30 avril 2003 à 00h00
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JB - Christophe Parcot, bonjour. En quelques mots, pourriez vous présenter votre parcours personnel ?

CP - Bonjour. Diplôme de l'ESSEC en 1990, j'ai travaillé au sein du groupe Hachette puis du groupe Bertelsmann, sous la responsabilité d'Axel GANZ dans son équipe internationale. J'ai ensuite rejoint le groupe LVMH pour occuper des fonctions financières et de business developpement, notamment dans la distribution spécialisée. Suite à ma rencontre avec Chahram BECHARAT, juste avant la création de la holding Europe@web, j'ai rejoins Pierre BESNAINOU pour créer LibertySurf. J'ai mené plusieurs opérations dont le rachat de Nomade.fr, l'introduction en bourse de LibertySurf ainsi que la mise en oeuvre de la cession à Tiscali.

J'ai rejoins Overture en avril 2002 pour prendre la direction générale de la filiale française dont l'ouverture a eu lieu en septembre dernier. Je m'occupe également des lancements d'Overture en Espagne et Belgique.

JB - Quel est le métier d'Overture ? Estimez vous appartenir au monde du référencement, du commerce ou de la publicité ?

CP - Nous considérons que notre métier est de mettre en relation des annonceurs et des clients qualifiés. Nos clients sont des annonceurs qui investissent une part grandissante de leur budget marketing, dont la publicité fait partie, dans des services à la performance comme Overture.

JB - En quelques chiffres, que représente Overture ? annonceurs, partenaires, contacts, CA, résultat ?

CP - Aujourd'hui, Overture c'est 80.000 annonceurs dans le monde, un chiffre d'affaires de 668 M$ en 2002 - dont 12% à l'international- pour un résultat opérationnel supérieur à 100 M$. Nous pensons passer le cap du milliard de dollars de revenus dès 2003.

Overture France ne communique pas ses performances financières mais nous touchons 89% des internautes français actifs grâce à des partenariats avec les principaux portails comme Wanadoo, Voila, MSN, AOL, Lycos, Tiscali, Club-Internet, Netscape, , M6 ou encore Copernic et ZDNet.

Nous sommes à la fois le média le plus puissant du Web tricolore tout en offrant des capacités de ciblage incomparables puisque c'est l'internaute qui s'autoqualifie en précisant lui-même ce qu'il recherche. L'annonceur ne paye que la visite. La visibilité dans les pages de réponse est gratuite tant que l'internaute n'a pas cliqué !

JB - Le concept du "paiement à la performance" se limite t'il au "clic" ou pourrait-il s'élargir à un intéressement aux ventes chez les e-marchands ?

CP - Notre modèle intègre cette logique d'intéressement en amont, lors de la définition du prix du clic. Les annonceurs ont ainsi la possibilité de fixer leur coût d'acquisition eux-mêmes et si la loi de l'offre et de la demande s'applique, le prix du clic évolue en conséquence. Nous sommes donc de facto déjà dans une logique d'intéressement aux ventes.

Des clients comme Aquarelle, Anyway ou encore Houra ont ainsi observé des performances largement supérieures aux autres formes de publicité en matière de création de trafic et de retour sur investissement avec des taux de transformation significatifs. Nous travaillons d'ailleurs sur de nouveaux outils de tracking avec la société Keyline Software que nous avons acquise aux EtatsUnis pour aider nos annonceurs à mieux mesurer et donc maîtriser leur coût d'acquisition.

JB - Estimez vous être concurrent des comparateurs de prix ?

CP - Avec Overture, l'annonceur peut décider lui-même du coût d'acquisition des internautes. Nous ne "revendons pas" de trafic et ne fixons pas le prix du clic. Par contre, nous ne fournissons pas d'informations sur les prix des produits, les modalités de livraison, ... Notre modèle est complémentaire des autres formes de communication sur Internet . Les portails par exemple sont probablement plus efficaces que nous pour d'autres formes de publicité comme la création de marque ou la création d'image.

JB - On vous compare à Google ou eSpotting. Comment vous différenciez vous de ces concurrents ?

CP - eSpotting a eu en effet l'idée de copier le modèle d'Overture avant que nous ne nous lancions en Europe, ce qui a eu pour mérite d'évangéliser le marché. Société cotée en bourse, Overture est une société financièrement très solide et bénéficie de partenariats à long terme, en règle générale exclusifs, avec les principaux portails du marché. Par ailleurs, nous gardons une vraie longueur d'avance dans les outils de gestion de campagne pour nos annonceurs.

Google a une approche un peu différente puisque Adwords est complètement automatisé, sans intervention humaine. Dans le modèle d'Overture, notre équipe éditoriale valide le fait que l'annonce est pertinente pour le mot clef acheté et vérifie que l'annonceur respecte la législation française. Sur Google, il peut arriver que des marques soient vendues à des annonceurs concurrents et cela pose de gros problèmes juridiques. Enfin, Google dispose de son propre portail Google.com qui le place en concurrence frontale avec ses partenaires potentiels. Cela fait partie des raisons qui pousse par exemple Wanadoo à travailler avec Overture.

JB - Comment doit-on interpréter les rachats de FAST et d'AltaVista ? Est-ce un retour aux sources (GoTo) ou un moyen d'offrir une solution complète aux portails ?

CP - Redevenir un portail serait suicidaire pour Overture car 95% de notre chiffre d'affaire est réalisé avec nos partenaires. Si des acteurs comme Wanadoo ou MSN ont décidé de travailler avec nous, c'est bien parce que nous ne sommes pas concurrents et que nos deux métiers sont totalement complémentaires.

Nous avons décidé de racheter ces deux sociétés pour plusieurs raisons : Premièrement, FAST et AltaVista sont en pointe dans le domaine de la recherche algorithmique, disposent de plus de 60 brevets dans ce secteur et vont nous permettre de lancer un moteur de recherche de nouvelle génération et d'améliorer notre service de base. Deuxièmement, nous allons effectivement pouvoir proposer un nouveau service à nos partenaires portails. FAST est considéré comme le "moteur qui monte", couvre 50 langues et a déjà été retenu par Club-Internet, Tiscali ou Lycos en France. Troisièmement, nous allons mettre en place des outils commerciaux complémentaires aux liens sponsorisés comme la soumission payante, mais bien-sûr sans garantie de positionnement. Enfin, les sites Web de ces deux moteurs de recherche seront des laboratoires et des vitrines technologiques du savoir-faire d'Overture. AltaVista gardera sa dimension grand public afin de tester en grandeur nature et en temps réel nos dernières innovations, ce qui est bien compris par nos partenaires.

JB - Il n'existe pratiquement plus de régie publicitaire "externe" et on prête à MSN et l'intention d'internaliser les liens sponsorisés. N'est-il pas pertinent de disposer de votre propre bassin d'audience ?

CP - Il s'agit de rumeurs. Yahoo a effectivement racheté Inktomi pour s'affranchir de l'outil de recherche de Google mais il n'est pas question pour eux de se passer d'Overture pour la partie commerciale.

Les portails partenaires d'Overture peuvent parfois se poser effectivement la question de l'internalisation. Mais le modèle est très difficile à copier. Nous avons d'une part des centaines d'années-homme d'avance en matière de développement technique et notre solution bénéficie également de l'effet du réseau Overture, qui touche près de 90% du marché français. Enfin, nous sommes capables de gérer des milliers de petits annonceurs, TPE et PME, des acteurs dont les régies traditionnelles ne soupçonnaient pas le potentiel publicitaire. Pour nos partenaires portails, c'est donc une solution clef en main qui leur offre de nouveaux revenus sans risque et sans investissement.

JB - Ne craignez vous pas que les liens sponsorisés finissent pas nuire à l'image de pertinence des outils de recherche ? Certains moteurs semblent en abuser...

CP - Certains acteurs du marché ont peut-être abusé du système. Ceci dit, les résultats restent très pertinents, en particulier pour les recherches de nature commerciale. Les liens sponsorisés n'apparaissent que quand ils sont en adéquation avec la recherche de l'internaute. Si vous tapez "voyage", vous aurez certainement une dizaine de liens sponsorisés de voyagistes car c'est probablement ce que vous recherchiez.

Quand notre proposons nos services aux portails, nous leur laissons le choix du nombre de liens sponsorisés par page de réponse. A ma connaissance, les internautes sont satisfaits et l'inclusion de liens sponsorisés n'a pas eu de conséquence négative sur l'audience de nos partenaires portails.

JB - L'internet mobile commence enfin à décoller en Europe. Etudiez vous le portage de votre service en WAP ou en VoiceXML ?

CP - Parmi les travaux de R&D 2003, il y a effectivement le portage de notre plate-forme de diffusion de résultats sur les supports mobiles. Nous pourrions par exemple utiliser le SMS ou encore nous appuyer sur la géolocalisation pour des résultats encore plus pertinents.

JB - Souhaitez vous ajouter quelque chose ?

CP - Je voudrais juste souligner que le marché des liens commerciaux devrait représenter près de 20% des 100 M€ du marché de la publicité en ligne en France. Il représente déjà près de 35% en Grande Bretagne. Ce type de publicité est très performant pour le recrutement de prospects qualifiés et très complémentaires des autres formes de publicité en ligne, notamment pour la création de marque.

JB - Christophe PARCOT, je vous remercie.
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