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Laurent DUGIMONT, Microsoft : "La mobilité doit adopter les standards de l'internet"

05 mars 2002 à 00h00
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Chef de produit mobilité chez Mcrosoft France, Laurent DUGIMONT, explique la stratégie de l'éditeur dans ce secteur et souligne la rivalité naissante avec Nokia

JB - Laurent DUGIMONT, bonjour. En quelques mots, pourriez vous présenter votre parcours ?

LD - Bonjour. Avant Microsoft, j'ai travaillé quatre ans chez au Marketing Grands Comptes puis en tant que chef de produit PC. Je suis chez Microsoft depuis 5 ans où j'ai travaillé sur les solutions métiers, en partenariat avec des éditeurs spécialisés et sur des terminaux dédiés, avant de prendre en chargé la mobilité début 2000, tant au niveau des terminaux (PocketPC, SmartPhone) que des architectures logicielles pour fournir des services mobiles.

JB - Associé au monde du PC, Microsoft a fait une entrée remarquée dans le monde du mobile avec PocketPC PhoneEdition et SmartPhone2002 lors du 3GSM. quelles ont été les réactions des opérateurs et des équipementiers ?

LD - Ces annonces ont été faites dans la continuité de notre stratégie et n'ont donc pas été des surprises pour nos partenaires opérateurs et constructeurs. Ils voient d'une manière favorable l'émergence d'un environnement permettant la mise en place d'une nouvelle génération de services mobiles, des services complémentaires à la voix, centrés sur les données. Ces produits sont en mesure de les aider à séduire de nouveaux clients, à fidéliser leurs clients existants tout en générant de nouveaux revenus.

C'est l'esprit de notre annonce commune avec Intel : proposer des technologies standard pour les terminaux mobiles, basées sur les Processeurs Xscale, et les systèmes d'exploitation PocketPC 2002 Phone Edition ou SmartPhone2002. Des plate-formes standard permettent de réduire les coûts de R&D et donc de proposer, à des prix compétitifs, des terminaux de nouvelle génération.

JB - Microsoft teste la voix sur IP depuis déjà quelques années avec des logiciels comme NetMeeting. Pensez vous que les réseaux WiFi pourraient un jour se substituer au GSM ou à l'UMTS, y compris pour la voix ?

LD - Il n'y aura pas de substitution mais plutôt une complémentarité entre ces réseaux. Des processeurs plus puissants et une faible consommation permettent en effet un traitement des données et de la voix, sur les réseaux GSM, GPRS mais aussi WiFi. Mais il faudrait 100 fois plus de bornes WiFi pour disposer de la même couverture que le GSM.

L'important, tant pour les opérateurs que les constructeurs, et de permettre aux utilisateurs une accessibilité maximale pour les web services. Ce dernier peut consulter un web service "état du trafic" depuis son PC avec une connexion ADSL, puis y accéder sur son SmartPhone via GPRS et enfin sur PocketPC via Wifi dans un café.

Dans les entreprises, le haut débit permet le transfert de la voix mais ne concurrence pas pour autant, pour des raisons pratiques, la ligne téléphonique de .

JB - Les opérateurs cellulaires misent beaucoup sur le MMS et java pour prendre le relais du SMS. Quelle est la position de Microsoft ?

LD - Aujourd'hui, notre politique est de proposer les technologies adoptées par nos clients, basées sur les standard de l'Internet et pas forcément celles proposées par Nokia si celles-ci s'écartent des standard marché. Si nos clients les réclament, nous les intègreront soit nous même, soit via des partenaires car nous proposons de nombreux kits de développement. Mais franchement, à quoi sert le MMS ? Pourquoi ne pas proposer tout simplement des technologies existantes comme le courrier électronique, le SMS, la messagerie instantanée ou le navigateur web ?

Contrairement aux premières années de l'informatique, où tout était à inventer, Microsoft soutient désormais les standards de l'internet comme XML, UDDI, POP3, IMAP4 et où nous entendons devenir les meilleurs au moyen de notre plate-forme .Net de développement de web services.

Le consommateur ne veut pas séparer le monde internet et le monde de la mobilité. Il faut une continuité dans l'accès au service, que ce soit depuis un PC, un ordinateur de poche, un téléphone, une console de jeu ou encore une télévison interactive. C'est le meilleur moyen de démocratiser ces technologies.

JB - Malgré le risque d'être à nouveau attaqué pour abus de position dominante, Microsoft livre l'ensemble de ses terminaux avec le logiciel WindowsMedia Player. Pensez vous que les applications 3G peuvent décoller dès maintenant ?

LD - Les progrès de nos codecs de compression et la petite taille des écrans des terminaux mobiles permettent en effet de regarder un journal TV ou un clip vidéo, avec des débits inférieurs à 30 kb/s. Ce sera mieux en UMTS ou en WiFi mais on peut déjà faire des choses intéressantes.

JB - Nokia, Ericsson, , Psion, SonyEricsson et Panasonic collaborent sur le développement de Symbian, un système d'exploitation dédié aux terminaux mobiles. Craignez vous cette concurrence ?

LD - Ce sont effectivement des concurrents sur les technologies logicielles pour les terminaux mais nous ne les craignons pas vraiment. Le véritable acteur de Symbian, c'est Nokia. Motorola ou Ericsson doivent donc se poser la question stratégique de l'intégration dans leurs terminaux, d'un système d'exploitation développé par une société qui contrôle déjà plus d'un tiers du marché. A l'inverse, Microsoft n'est pas partie prenante dans l'activité des constructeurs.

Depuis deux ans, il y a eu peu de nouveautés dans le secteur des terminaux et le marché s'est tassé. Malgré sa domination du marché, Nokia n'a pas su proposer de nouvelles capacités dans le traitement de la données, dans le logiciel ou la messagerie instantanée.

JB - Après , Netscape ou AOL, Nokia, est le futur grand rival de Microsoft ?

LD - Nokia est clairement le grand rival de microsoft dans le domaine de la mobilité. Ils ne souhaitent pas d'interférance entre les technologies internet et celles de la mobilité. Mais quelle que soit la taille de l'acteur, il a intérêt à adopter les technologies issues de l'internet. C'est tout l'esprit de l'annonce de Microsoft et Intel visant à banaliser ces technologies. A l'inverse, Nokia préfère se rabattre sur Symbian ou encore le MMS.

JB - Palm a dévoilé la version 5 de son OS, désormais multitâches et multimédia. Y voyez vous un alignement sur vos choix technologiques?

LD - L'analyse de Palm était bonne il y a quelques années mais doit effectivement évoluer. Ces choix sont la reconnaissance du concept de "PC de poche", avec une continuité des applications du PC pour l'utilisateur nomade.

JB - Le PocketPC ne peut-être qu'un complément au PC ? Peut-il devenir autonome ?

LD - Pour le moment, la synchronisation se fait via le PC, connecté à internet. Mais avec des produits comme PocketPC Phone Edition, l'ordinateur de poche va en effet devenir indépendant.

JB - Palm proposait Palm.net, un "portail" multi-accès permettant une synchronisation par les airs. Prévoyez vous ce type de services pour MSN ?

LD - Palm.net était dans l'optique des web services : une synchronisation de l'agenda ou du carnet d'adresses, via un site web sur internet. C'est l'origine du concept des web services, basés sur XML et UDDI, et permettant ainsi une synchronisation et une accessibilité permanente du service, quel que soit le terminal utilisé. Nous proposerons prochainement via .Net "My Services", un bouquet de services qui comprendra par exemple myCalendar, un calendrier flottant, accessible depuis n'importe quel terminal, que l'on peut partager avec ses collaborateurs. Son lancement est prévu courant 2002.

JB - Outre les logiciels, Microsoft est très actif dans les contenus avec son portail MSN, disponible en version web, mais aussi PpocketPC ou SmartPhone. Ne craignez vous pas de fâcher les opérateurs mobiles avec ce type d'initiatives ?

LD - Notre métier n'est pas de nous substituer aux opérateurs mais plutôt de fournir un service en ligne "minimum" aux clients qui adoptent des terminaux disposant de notre plate-forme, pour que leurs premières expériences de navigation soient plus riche. Notre politique est d'offrir les outils de développement aux opérateurs et aux groupes de communications pour qu'ils s'approprient ces environnements. Un groupe comme Vivendi, pourra ainsi proposer des services "maison", issus de ses contenus, sur ses tuyaux. Ils le feront mieux que nous.

JB - Monsieur Dugimont, je vous remercie.
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