Laurent JACOB : « Boursier.com est aujourd’hui le 1er site français de conseils boursiers ».

28 février 2002 à 00h00
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Laurent JACOB, PDG du groupe Boursier.com, présente le site de conseils boursiers dans l'environnement et le contexte financier actuel.

PU - Monsieur Laurent JACOB, bonjour. Pouvez-vous me parler brièvement de votre parcours et présenter le groupe Boursier.com ?

LJ - Boursier.com existe depuis maintenant 10 ans, nous avons lancé en 1991 une lettre confidentielle de conseils boursiers, "Opportunités ", qui compte près de 4000 abonnés aujourd'hui. En 1998, nous avons pris le virage Internet avec la création du site Boursier.com qui est aujourd'hui le 1er site français de conseils boursiers. Nous avons également en parallèle une activité dédiée au monde du recrutement via une filiale que nous détenons à 100% depuis 1997.

PU - Pouvez-vous me parler plus en détail du site Boursier.com et communiquer quelques résultats ?

LJ - Boursier.com a pour vocation de conseiller les investisseurs au quotidien ; à la différence de nombreux sites boursiers, nous n'agrégeons aucun contenu extérieur sur Boursier.com, toute l'information publiée est intégralement réalisée par notre équipe de rédaction. Nous sommes dans une logique de pur média, c'est totalement différent d'une logique de portail. En terme de chiffres, nous sommes lus par plus de 150.000 personnes chaque mois, cela représente plus de 500.000 visites mensuelles. Nous avons été bénéficiaires depuis notre création en 1991.

PU - Sur un marché largement dominé par et ses 1,3 millions de visiteurs uniques par mois, quelle est votre valeur ajoutée et votre différenciation en terme d'offres et de cible ?

LJ - Je pense que ce sont deux offres fondamentalement différentes qui ne s'adressent pas au même public. Notre audience est exclusivement composée d'investisseurs actifs qui viennent chercher sur Boursier.com une information à valeur ajoutée. Notre lectorat est essentiellement composé d'internautes qualifiés CSP +, actifs en Bourse, avec un fort pouvoir d'achat, il se rapproche plus de celui d'un hebdomadaire financier du week-end.

Si vous me permettez une remarque concernant l'audience des sites financiers et certains chiffres qui sont avancés, le nombre d'investisseurs total en France est supérieur à 5 millions, mais si l'on tient compte des véritables actifs qui gèrent leur portefeuille et ne se contentent pas d'avoir quelques titres de privatisées " dans un coin ", ce chiffre ne dépasse pas les 500.000 aujourd'hui...

PU - Y a-t-il une corrélation entre les humeurs des marchés financiers et l'intérêt des investisseurs, donc un impact sur la fréquentation du site ?

LJ - Oui , elle est même très forte. Nous sommes depuis plus de 18 mois dans un marché baissier, cela dure même depuis deux ans pour les technologiques. Les investisseurs consomment moins d'information dans un marché qui chute, et ils passent d'ailleurs moins d'ordres en bourse. En 2001, il y a eu 28 % d'ordres de moins, la contraction est flagrante. A la faveur d'évolutions sur nos formats rédactionnels, notre site a réussi à maintenir son nombre de pages vues et à fortement accroître son nombre de visites, ce qui témoigne de l'intérêt du lectorat même si le moral sur le marché n'est pas aussi élevé que par le passé.

PU - En tant qu'observateur privilégié, quelles sont les perspectives des marchés financiers pour 2002, notamment pour les valeurs High-Tech qui ont été massacrées en 2001 ?

LJ - A court terme, on trouve des valeurs qui présentent de réelles perspectives de rebond, notamment quelques dossiers technologiques qui ont beaucoup trop baissé alors que les business et les structures financières sont solides. Dans le même temps, nous sommes persuadés qu'un certain nombre de valeurs high-tech auront du mal à " passer l'hiver ". Il faut aujourd'hui être sélectif, privilégier une approche " value " ; il y a encore de beaux rebonds à jouer.

PU - Pouvez-vous présenter direct-cv.com ? Et existe-t-il des synergies entre les deux sites ?

LJ - Direct-cv.com est un site de recrutement spécialisé sur les formations supérieures. Avec la diffusion large et le profil des lecteurs de Boursier.com, nous profitons de synergies évidentes en terme d'apports d'audience qualifiée. Il y a encore malgré la crise actuelle des besoins de recrutement sur des profils spécifiques et c'est une réponse que nous apportons à nos clients.

PU - Quelles sont les différentes sources de revenu de la société et leur répartition ? Qu'en est-il du chiffre d'affaires et de la rentabilité ? Quelle est la part de l'internet par rapport à vos activités off line ?

LJ - Les activités on et off ligne sont très imbriquées, ainsi de nombreux visiteurs de Boursier.com s'abonnent à notre lettre Boursière qui constitue en quelque sorte un service premium. Globalement nos recettes proviennent des abonnements et des services payants qui représentent plus de la moitié de nos facturations, de la cession de nos contenus et enfin à 20 % de la publicité. Je n'ai pas encore à ce jour les chiffres 2001 mais nous avons bouclé l'année 2000 avec un CA proche de 18 MF pour un résultat d'environ 3 millions. 2001 sera de toute évidence plus faible.

PU - La crise de l'Internet et notamment la morosité du marché publicitaire a-t-elle eu des retentissements sur la société ?

LJ - Nous avons souffert de la crise de la publicité mais la société n'en dépend pas vraiment, nous avons réactivé depuis le début de l'année dernière nos autres sources de CA. Aujourd'hui près de 30 sociétés nous achètent par exemple notre contenu, contre seulement 3 sur l'année 2000. Ceci étant, je suis persuadé de l'efficacité de la publicité online, nous avons lancé des produits en ne communiquant que sur notre site et le succès à été très rapide.
Actuellement, la publicité online doit digérer ses exagérations de 1999/2000. Mais je ne suis vraiment pas inquiet en ce qui concerne son avenir, dès lors que l'on est capable d'offrir comme c'est le cas sur Boursier.com un lectorat hyper-qualifié et qui dépasse en nombre celui des journaux boursiers traditionnels.

PU - La plupart des éditeurs de contenu réfléchissent au passage au modèle payant sur le net, envisagez-vous cette transition ?

LJ - Notre service " premium " à très forte valeur ajoutée- matérialisé par notre lettre boursière Opportunités (une seule recommandation par semaine qui nous paraît être la valeur à ne pas manquer) a toujours fonctionné sur un modèle payant. Nous avions un département " gestion des abonnements " avant même de nous lancer sur Internet... Dans tous les cas, nous pensons que sur Internet, les services payants doivent apporter un réel plus par rapport à des offres facilement duplicables.

PU - Envisagez-vous des développements vers le monde mobile ?

LJ - Via notre service vocal de conseils, le 0 899 701 801 , nous sommes présents sur le créneau depuis 1996 ! Ce dernier a connu un développement impressionnant ces derniers mois après la mise en place d'un nouveau format qui répondait là encore à la demande de nos lecteurs. La forte valeur ajoutée du service en fait un vecteur de croissance non négligeable pour notre société, nous sommes d'ailleurs entrain de le déployer chez plusieurs clients.

PU - Monsieur Laurent JACOB, je vous remercie.

Propos recueillis par Pascale Ulmo
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