Alexandre GIRAUD : Soundicate.com, la chaîne des musiques actuelles

Jérôme Bouteiller
Publié le 27 septembre 2000 à 00h00
Fondé par Alexandre GIRAUD et Clément SOUCHIER, Soundicate.com se définit comme le "canal+ des musiques actuelles" et veut devenir l'un des premiers médias français à inaugurer le principe de l'abonnement payant pour l'accès à sa radio à la carte.

JB - Messieurs GIRAUD et SOUCHIER, Pourriez vous vous présenter ?

AG - Bonjour. J'ai 25 ans. Je suis diplômé de l'université Paris Dauphine et du 3e Cycle "Nouveaux médias" à l'institut français de Presse de Paris Assas. Après avoir travaillé dans un cabinet spécialisé dans les levées de fonds (MGT), j'ai décidé de créer Soundicate.com en septembre 1999 avec des amis dont Clément Souchier.

CS - Bonjour. J'ai 24 ans. Moi aussi diplômé de Dauphine, j'ai crée une entreprise production et d'édition musicale dénommée "madame je vous aime". Dans le cadre du développement de cette entreprise, je me suis intéressé à internet et j'ai décidé de m'investir dans Soundicate avec Alexandre GIRAUD.

JB - Pourriez vous présenter votre "jeune pousse" ?

AG - Soundicate.com est une "chaîne des nouvelles musiques". Nous produisons du contenu lié à l'univers de la musique électronique, du hip-hop et du rap. Ce contenu se présente sous forme de brèves d'actualités, de chroniques de disques, d'interviews exclusives, d'un bouquet de radios mais aussi sous forme de vidéos. Nous formatons ce contenu pour une exploitation sur le web mais bientôt en WAP et pour la télévision interactive.

JB - Quelle est la Cible commerciale de votre chaîne ?

CS - Nous visons principallement les amateurs de musiques actuelles : Hip-Hop, Electro, Funk, Rap, etc... Sur le plan démographique, ce sont des jeunes, urbains, de 18 à 30 ans et plutôt CSP + compte tenu de leur utilisation des nouvelles technologies. Notre audience est proche de celle de radios comme Nova.

JB - Quel est le modèle économique de Soundicate.com ?

AG - Notre objectif est de devenir le "canal + des musiques actuelles ". Nous avons identifié 3 sources de revenus. D'une part, la vente d'espaces publicitaires sur le web, la radio et bientôt le wap ou les vidéo . D'autre part, l'affiliation commerciale sur la vente de produits dérivés comme les places de concert, les vidéos ou encore les vêtements. Mais nous comptons baser l'essentiel de nos revenus sur la vente d'abonnements à notre service "VIP", un peu comme pour Canal +. En termes financiers, nous pensons pouvoir séduire 10.000 personnes dans les 12 prochains mois et réaliser un chiffre d'affaire prévisionnel de 4 millions de francs en 2001.

JB - La norme est la gratuité. Pensez vous vraiment réussir à faire payer vos visiteurs.

CS - Tout comme canal +, nos programmes seront partiellement gratuits. Mais nous reserverons l'écoute illimitée de fichiers à la demande et tous nos scoops à nos abonnés payants. Nous pensons demander une forfait de l'ordre de 20 francs par mois, ce qui est comparable au prix de n'importe quel mensuel vendu en kiosque. Ces abonnements nous permettront d'établir de bonnes relations avec l'industrie du disque et des principaux acteurs du Net. Personne n'a intérêt à ce que cette industrie soit entièrement financée par la pub.

JB - Justement, en proposant l'écoute à la demande illimitée, vous ne craignez pas d'apparaître comme un nouveau Napster ?

AG - Nous n'avons rien à voir avec Napster puisqu'il n'y aura pas de téléchargement des fichiers. Nous proposerons juste une écoute illimitée en veillant, tout comme n'importe quelle radio, à reverser les droits à la SACEM et autres organismes de gestion de droits. Dans Napster, la plupart des gens cherchent des morceaux mais ne veulent pas partager leur disque dur. Soudicate.com proposera l'accès à une sélection de morceaux pour les abonnés et se chargera elle-même de l'alimentation du serveur. Nous essaierons d'avoir une véritable plus value en proposant des morceaux inédits ou en avant première à nos abonnés.

JB - Quelle est votre stratégie dans le domaine des mobiles ?

CS - Aujourd'hui, le monde de l'internet mobile est essentiellement assimilé au WAP. C'est pourquoi nous proposerons nos news et nos chroniques sous ce format d'ici peu. Mais nous voyons avant tout les terminaux de poche comme des lecteurs pour notre radio à la carte. Regardez l'expérience de Sagem avec ses Walkphones. Ils sont en train de créer le reflexe d'écouter de la musique avec un téléphone, c'est très positif ! Dès cet hiver, nous espérons pouvoir diffuser notre radio via ces terminaux, en exploitant la technologie GPRS et le streaming.

JB - Quelles sont vos relations avec les nouveaux géants de la distribution numérique ?

AG - Des groupes comme , Vivendi, AOL ou ont une forte expérience sur le Net mais manquent singulièrement de légitimité pour appréhender des marchés de niche comme le hip-hop ou les musiques électroniques. Face aux nouveaux portails multi accès comme Vizzavi, nous allons essayer d'être des fournisseurs multi-formats.La complémentarité me semble être évidente et nous sommes déjà en discussions avec certains d'entre eux.

JB - Soundicate.com n'a pas encore levé de fonds. Avez vous été victimes du mini krack du printemps ?

CS - Soundicate fait parti des start-up de troisième génération. Après les infrastructures, après les outils ou les cybermarchands, vient l'époque des start-up de "contenu". Qu'il s'agisse du web mais demain du wap, du Palm ou de la TVI, la valeur est dans le contenu et les méga opérations entre AOL/TimeWarner ou encore Vivendi / Universal tendent à confirmer mes propos. Nous aimerions que les investisseurs comprennent cette nouvelle réalité et qu'ils soutiennent notre développement. Pour le moment, nous avons mis en place notre équipe, notre site et nos technologies et nous espérons pouvoir trouver un financement de 3 millions de francs d'ici Noël pour professionnaliser la structure.

JB - Messieurs Giraud et Souchier, je vous remercie.
Entretien réalisé en Septembre 2000 par Jérôme BOUTEILLER
Jérôme Bouteiller
Par Jérôme Bouteiller

Aucun résumé disponible

Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ?
Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
Commentaires (0)
Rejoignez la communauté Clubic
Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.