Affaire Yahoo.com : la morale pourrait ouvrir une autoroute à la censure

Jérôme Bouteiller
Publié le 25 juillet 2000 à 00h00
Le juge des référés, qui gère le conflit opposant .com (la maison mère américaine) et la Licra, a reporté au 11 Août sa décision au sujet du blocage du service d'enchères nazies du portail américain.

La Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (LICRA) et l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) devront attendre jusqu'au 11 Août pour connaître la décision définitive du juge des référés au sujet du Portail Yahoo.com et de ses enchères nazies. En effet, le juge souhaite procéder à de nouvelles expertises afin d'évaluer la faisabilité des procédés de censure, promus par les plaignants. Au delà du débat technique, qui devrait en effet autoriser un filtrage des adresses IP et rendre innaccessible ces pages délictueuses, c'est tout un débat sur la censure et les valeurs qui s'ouvre. En effet, le juge français risque de créer une délicate jurisprudence que l'on pourrait très bien appliquer à n'importe quel pays, et pour n'importe quel service en ligne, y compris un serveur téléphonique. En effet, n'importe quel français peut appeler un serveur vocal nazi avec son téléphone. De même, le gouvernement d'un pays autoritaire peut désormais officiellement réclamer l'impossibilité d'accès à ses ressortissants à tel ou tel site "subversif". Cette décision, appliquée aux objets nazis, est sûrement populaire. Mais elle ouvre une autoroute aux professionnels de la censure, réduisant du même coup cette fenêtre de liberté que représente le Web...
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