Niel : le prix du triple play montera à cause de l'UFC

23 mars 2010 à 14h07
0
Pour Xavier Niel, vice-président du groupe Iliad, les actions à répétition engagées à l'encontre des fournisseurs d'accès à Internet par les associations de consommateurs telles que l'UFC Que Choisir, associées aux projets de taxe du gouvernement, entraineront d'ici quelques mois une hausse des prix des forfaits triple play chez les principaux acteurs du marché français de l'ADSL. Interrogé mardi matin, à l'occasion de la présentation des résultats financiers 2009 d'Iliad, l'homme d'affaires a tout particulièrement stigmatisé la politique de l'UFC.

Selon lui, l'association verrait d'un mauvais oeil la montée en puissance d'un acteur « consumériste » venant réduire la portée de son engagement. Il a notamment tenu à rappeler que si les procédures lancées à l'encontre de Free étaient souvent les plus médiatisées, le contentieux lié aux abus remarqués dans les conditions générales de vente ne concernaient que deux des clauses du contrat Free, contre « dix ou cinquante » chez certains des concurrents de l'opérateur.

Egalement pointée du doigt, la volonté manifestée par l'UFC d'obtenir le maintien de la facture mensuelle papier. « Ça n'est rien, quelques centaines de milliers d'arbre tout au plus, pour envoyer tous les mois cinq millions de factures dont les abonnés ne veulent pas », a ironisé X. Niel.

« Le travail de l'UFC fait que le prix du triple play va monter en France », a-t-il finalement lancé. La hausse pourrait atteindre 5 euros chez certains opérateurs, interviendrait « d'ici quelques mois » et se concentrerait plus sur les nouveaux accès que sur les abonnements déjà commercialisés. Il a en revanche refusé de préciser si un réajustement des tarifs était justement prévu chez Free ou Alice.

015E000003030084-photo-maxime-lombardini-xavier-niel-thomas-reynaud.jpg
Maxime Lombardini, Xavier Niel, Thomas Reynaud, mardi matin

« Dire au consommateur qu'il va payer moins cher et lui faire subir des pratiques commerciales qui peuvent se révéler contestables n'est peut être pas la meilleure chose à faire », rétorque Edouard Barreiro, chargé de mission sur les technologies de l'information auprès de l'UFC Que Choisir, interrogé par téléphone mardi midi. « Xavier Niel devrait arrêter le jeu de la communication et passer aux actes, avec des CGV parfaitement claires, il n'entendrait plus parler de l'UFC ». Au sujet des factures papier, il estime que ceux qui le souhaitent devraient être en mesure de continuer à les recevoir, notamment les gens qui souscrivent un forfait triple play sans forcément détenir un ordinateur.

Parmi les différents reproches formulés par l'association à l'encontre de Free, on trouve notamment l'incitation au prélèvement automatique du montant de l'abonnement qui, s'il n'est pas sélectionné, entraine un surcoût de 4 euros par mois ainsi qu'un dépôt de garantie. Elle affirme également avoir constaté que l'option dite « Service Plus » était cochée par défaut, lors de la souscription d'un abonnement en ligne, sans que son montant ne soit répercuté sur le montant prévisionnel de l'abonnement. « Les actions que nous engageons ne sont pas le fruit de décisions arbitraires. Elles sont la conséquence des courrier que nous recevons massivement de la part d'abonnés Free mécontents », conclut Edouard Barreiro.

« Aujourd'hui, les tribunaux comprennent le sujet, ils renvoient vers des médiations », balaie pour sa part Xavier Niel. C'est effectivement le cas pour les procédures en cours, pour lesquelles le tribunal de grande instance de Paris a nommé début mars un médiateur, chargé de faire parvenir les deux parties à un accord. Reste à savoir si ces procédures finiront effectivement par entrainer une hausse du prix final des abonnements triple play en France, chez Free comme chez ses concurrents.
Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ? Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
google-news

A découvrir en vidéo

Haut de page