Avec sa nouvelle version, MySpace ne sera plus "out"

Antoine Duvauchelle
Publié le 10 mars 2010 à 18h30
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A nouveaux enjeux, nouvelle version. C'est la logique qui préside au remaniement de Myspace, dont une nouvelle mouture sera présentée dans les mois à venir.

Lorsque le groupe de pop-rock Arctic Monkeys commence à connaître un succès phénoménal au début de l'année 2005, le monde découvre les vertus du web social. Le quatuor, refusé par un bon nombre de labels, est très vite courtisé après le succès de sa page Myspace. Même pas créé par eux, mais par des fans. A l'époque, Mark Zuckerberg n'a pas encore enlevé le « the » devant Facebook, et n'a pas acheté le nom de domaine définitif de ce qui deviendra le premier réseau social mondial.

Autre image le 6 mars 2010, les Nantais de Pony Pony Run Run vont aux Victoires de la musique. Ils remporteront le prix « Révélation du public », et leur page Myspace totalise 55 944 amis. Leur page Facebook, elle, compte 65 222 fans.

Pour les dirigeants de Myspace, il ne faut pas en déduire pour autant que leur site est « out ». Pour son co-président Jason Hirschhorn, « le pouls de la culture pop se prend encore sur Myspace ». Et afin de mieux se démarquer de Facebook, le réseau social musical veut se recentrer sur la musique. Foin de pages blog-lolistiques, Myspace veut reprendre sa place de prescripteur en matière de tendances musicales.

Dans une interview accordée au magazine en ligne américain Mashable, Jason Hirschhorn et son co-président Mike Jones donnent un aperçu de la future version du site. La plateforme, recentrée sur les médias et la musique, devrait être déployée au fur et à mesure des prochains mois.

Mike Jones regrette qu'à un moment donné, « Myspace a perdu son chemin. Il faut revenir aux sources. » En clair, la découverte musicale en donnant accès aux groupes, qu'ils soient courtisés par les grands médias ou totalement inconnus.

Quant à Facebook et Twitter, les deux co-présidents voient plus de la « coopétition » qu'une réelle concurrence. « Les gens peuvent être présents sur plusieurs réseaux sociaux », estime Hirschhorn, qui rappelle que « lorsque le partenariat a été conclu avec Twitter pour synchroniser les deux comptes, Myspace a vu des utilisateurs revenir ». La symbiose, pas la guerre, en somme. Avec Facebook également, les co-présidents veulent faire tomber les barrières. « Vous pouvez très bien découvrir et manager votre musique sur Myspace, publier ce que vous écoutez ou produisez sur Twitter, et partager vos listes de lecture sur Facebook. »

Du côté de l'interface, Hirschhorn et Jones ont tenté de recentrer les projets après le départ de leur prédécesseur Owen Van Natta. Des idées d'intégration de la météo, l'horoscope, les annonces classées, et l'emploi ont été abandonnées, jugées « très bien traitées par les portails comme Yahoo ». La nouvelle interface dépendra de la nouvelle ligne, plus axée sur les 13-34 ans. Elle intègrera notamment des concepts venus de Facebook, comme les actualités. Les nouvelles publiées par les contacts seront ainsi toutes regroupées au même endroit. Une barre de Super Post permettra également de publier des liens, des vidéos ou des mises à jour sur Myspace, Twitter et Facebook à la fois.

Signe d'un temps qui change : Tom ne sera plus votre tout premier ami sur Myspace. Pour guider les nouveaux arrivants, ce sympathique jeune homme dans son éternel t-shirt blanc a opportunément été remplacé par un profil appelé Aujourd'hui sur Myspace (Today On Myspace - TOM), qui proposera de nouveaux clips, des chansons ou des actualités de la communauté.

Les deux co-présidents espèrent que cette nouvelle impulsion sera de taille à lutter contre Facebook, et à redresser la barre d'un site qui, avec 119,6 millions de visiteurs uniques en janvier 2010, a perdu 7,4% de son audience en seulement un an. Facebook, lui, compte 400 millions de visiteurs actifs dans le monde et poursuit sa croissance. Objectif fixé par les deux co-présidents de Myspace : 200 à 300 millions de visiteurs avec la nouvelle version. Il faudra convaincre les internautes et Google, dont l'arrangement publicitaire de 660 millions d'euros prendra fin en août 2010.

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Antoine Duvauchelle
Par Antoine Duvauchelle

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