Dispositifs de contrôle innovants pour les handicapés

L'utilisation d'un ordinateur, d'un téléphone ou de tout autre dispositif électronique courant est une chose qui parait aisée et naturelle à la plupart d'entre nous. Réservée à une marge de la population il y a encore quelques années, l'informatique, désormais omniprésente, est aujourd'hui à la portée de tous... ou presque ! En effet, comment font les handicapés moteurs ? Les personnes qui n'ont plus l'usage des mains ou qui sont paralysés disposent de quelques solutions pour le contrôle de leur ordinateur ou de leur chaise roulante.

Il existe ainsi la technique dite de sip and puff, consistant à souffler ou aspirer dans un dispositif pour effectuer des mouvements, ou bien des dispositifs qui mesurent les mouvements de la tête ou des yeux. Tous sont limités à un petit nombre de commandes, sont fatigants et très coûteux. Aussi les recherches vont bon train dans le domaine des interfaces homme machine à destination des invalides et dans l'optique de trouver une solution à la fois pratique et accessible, deux nouvelles techniques ont récemment émergé.

Des chercheurs de l'université Georgia Tech travaillent sur une technologie utilisant la langue et des aimants comme dispositif de contrôle. La langue, qui est proportionnellement le muscle le plus puissant du corps humain, présente l'avantage d'être plus précis et plus sensible tout en étant moins sujet à la fatigue que les autres muscles impliqués dans les autres méthodes de contrôle. Cette technologie utilise un minuscule aimant de 3 mm de large placé sous la langue, deux détecteurs placés sur les joues et un imposant récepteur qui analyse les mouvements et les transforme en signaux à destination d'un dispositif électronique.

Il est d'ores et déjà possible de se déplacer en chaise roulante en utilisant cette technologie et Justin Cochran, l'étudiant tétraplégique de 26 ans qui a testé la technologie trouve la technologie très prometteuse. Les chercheurs envisagent d'ajouter de nombreuses commandes, il serait ainsi envisagé de transformer les dents en une sorte de clavier, ce qui permettrait à terme de contrôler n'importe quel dispositif. Reste à ces derniers à miniaturiser leur dispositif, à améliorer le logiciel de reconnaissance et à maintenir un prix attractif, entre les quelques centaines de dollars d'un système sip and puff et les milliers de dollars de systèmes plus complexes comme le suivi des yeux.

De son côté Jon Malkin, diplômé de l'Université de Washington, travaille sur un projet de contrôle vocal qui viendrait compléter les technologies de reconnaissance vocale déjà existantes. Son logiciel de reconnaissance permet de déplacer le pointeur de la souris en prononçant des sons. Il faut prononcer le ee de feet, pour déplacer le pointeur vers la gauche, le u de but pour cliquer, etc. La technologie est déjà parfaitement fonctionnelle.

De quoi grandement améliorer la vie des handicapés ! De nombreux testeurs se disent déjà prêt à changer leurs habitudes pour ce type de méthodes de contrôle. Les chercheurs quant à eux sont attirés par les sommes attractives offertes par la National Science Foundation ou de la Christopher and Dana Reeve Foundation, respectivement de 120 000 et 150 000 dollars.