Gonzague de la Tournelle, Nokia Interactive : « Nous sommes confiants pour la publicité mobile »

18 avril 2008 à 15h36
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Directeur de la régie Nokia Interactive France, Gonzague de la Tournelle revient sur la stratégie du géant finlandais dans les services en ligne et la publicité et son positionnement vis à vis des opérateurs.

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Gonzague de la Tournelle
JB - Gonzague de la Tournelle, bonjour. Pourquoi une société comme Nokia a t'elle décidé d'entrer sur le marché de la publicité mobile ?

GT - Nokia est convaincue que la valeur ajoutée ne se limite plus aux réseaux ou aux terminaux mais migre également dans les services. Nous avons donc décidé d'investir massivement dans ce secteur avec notre nouveau musicstore, notre plate-forme de jeux N-Gage, le partage de vidéos avec MoSh, les flux de contenus Widsets, la cartographie Nokia Maps sous oublier le nouveau portail mobile OVI, ouvert non seulement à nos services mais également à ceux de partenaires comme Facebook ou Flickr.

En fonction du marché, la monétisation de ces services peut se faire par de la vente de contenus mais également par la publicité, un marché estimé à 10 milliards de dollars par l'institut Forrester à l'horizon 2011 et sur lequel nous sommes particulièrement bien positionnés avec notre part de marché de 40%, la vente d'un million de nouveaux combinés par jour et un parc potentiel de plus d'un milliard de mobinautes.

JB - Vous ne craignez pas de cannibaliser vos clients opérateurs qui affichent également leurs ambitions dans les services ou la publicité ?

GT - Non car après les réseaux ou les terminaux, ces services correspondent tout simplement aux nouveaux besoins de nos clients opérateurs qui misent précisément sur l'internet mobile pour augmenter leurs revenus. En Europe, des discussions sont en-cours avec les principaux Opérateurs afin d'envisager la coexistence des services OVI : Nokia Music Store, Maps,N-Gage à coté des services internet des opérateurs accessibles via leur portail. Chaque opérateur peut adopter les briques de services dont il a besoin et nous partageons avec eux les revenus, générés par la vente de contenus ou la publicité.

JB - Concrètement, que proposez vous en tant que régie ?

GT - Nokia Interactive commercialise un inventaire composé tout d'abord du portail Nokia.mobi, dont le signet est présent sur certains téléphones , ou encore de nos nouveaux services en ligne comme Widsets , Mosh ou OVI. Mais afin de satisfaire les besoins des annonceurs qui veulent cibler des publics très différents, nous avons également décidé de devenir une régie externe, en agrégeant d'autres médias.

Sur le marché français, nous travaillons par exemple avec des groupes média établis comme l'AFP ou Mandadori (Biba, Closer , TéléPoche ) mais également avec de pure players comme AlloCiné, Belisama.net , Football365 ou le groupe Texom (i-Gloo, TrucDeNaNa). Au total, ces partenaires représentent 90% de l'audience de notre inventaire en France , que nous estimons à 2 million de visites par mois et à près de 20 millions de pages vues. Ces chiffres ne sont toutefois qu'une estimation basée sur les données des éditeurs et nous travaillons avec l'IAB entre autres afin de mettre en place de véritables outils de mesure d'audience communs à l'ensemble du marché.

JB - Quels formats publicitaires proposez vous ? Réfléchissez vous à de nouvelles formes de ciblage ?

GT - Grâce au rachat de la société Enpocket, Nokia dispose désormais de son propre serveur de bannières publicitaires capable d'afficher une grande variété de formats, allant de liens textes aux bilboard vidéo en passant par les classiques bannières graphiques ou les SMS. Notre solution permet d'afficher des bannières sur une grande variété de terminaux, y compris ceux n'acceptant pas les cookies, et constitue par ailleurs un formidable outil de mediaplanning pour nos clients agences et annonceurs.

Nous proposons effectivement plusieurs types de ciblages : géographique national, horaire, par terminal, opérateur ou éditorial avec les contenus de nos partenaires mais également socio-démographique grâce à une segmentation très fine de notre parc de terminaux, qui nous a permis de définir 12 segments de clientèle, allant du technophile adepte de smartphones dernier cri, au sénior à la recherche d'un terminal simplifié. A plus long terme, nous envisageons également un ciblage géographique local grâce au GPS, après accord explicite du mobinaute.

Pour résumer, nous nous voyons comme une place de marché mettant en relation annonceurs et éditeurs, avec des briques de services améliorant le ciblage des premiers ou dopant l'audience des seconds.

JB - Les annonceurs sont ils satisfaits par les performances de la publicité mobile ?

GT - Oui, nous observons des taux de clic très élevés, de 3 à 10% selon les campagnes, mais qui se traduisent également par d'excellents taux de transformation. Pour un client comme Ford, le téléphone mobile a par exemple était le média le plus efficace pour renvoyer des prospects en concession. Même satisfaction pour un annonceur comme BNP Paribas, pour qui nous avons généré de dizaines de milliers de visites sur un site événementiel.

Ces bonnes performances nous permettent en outre de proposer des tarifs relativement élevés, de 15 à 40 euros du CPM, ce qui constitue un cercle vertueux à même de motiver les éditeurs pour proposer toujours plus de contenus attrayants.

JB - Après le faux départ du WAP en 2000, peut-on dire que 2008 marque enfin le décollage de l'internet mobile ?

GT - Oui, ces derniers mois ont vu la conjonction de plusieurs facteurs favorables avec d'une part la démocratisation des réseaux cellulaires à haut débit, d'autre part l'arrivée de nouveaux terminaux multimédia comme le N95 et bien entendu le lancement de nouveaux forfaits internet mobile illimités par les opérateurs.

Avec le concours des agences média qui font également un véritable effort d'évangélisation auprès des annonceurs, nous sommes donc très confiants quand à l'avenir de la publicité mobile (display) , un marché que nous estimons à 10 millions d'euros en France en 2007 mais pour lequel nous pronostiquons une croissance d'au moins 50% en 2008.

JB - Gonzague de la Tournelle, je vous remercie !
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