La professionnalisation de la blogosphère se confirme

Les blogueurs en France seraient de plus en plus nombreux à vouloir monétiser leurs contenus par le biais de liens sponsorisés, parrainages, bannières publicitaires, affiliation et commissions sur les ventes, selon une étude réalisée par Seprem pour l'agence Via Nova Spheeris auprès de 266 blogueurs en décembre 2007.

38,2% des blogueurs interrogés déclarent tirer des revenus, « même succincts », de leur activité. Par ailleurs, ils sont 32% à souhaiter développer significativement leurs revenus pour en vivre. Pas si simple : en France, l'écrasante majorité des blogueurs « actifs » ne touche pas un centime. Seuls 0,4% d'entre eux parviendraient aujourd'hui à en vivre. Opérateur de la plate-forme publicitaire AdSense, Google ne fournit aucune donnée sur le nombre de comptes créés dans l'hexagone et sur les montants reversés. En revanche, Zlio déclare que certains de ses membres touchent jusqu'à 750 dollars par mois de commissions. Enfin, Influence, régie du groupe Heaven, estime que plusieurs dizaines de blogueurs toucheraient plus de 1000 euros/mois HT, des revenus encaissés via des sociétés, voire des associations, et soumis aux charges sociales et impôts divers.

Une bonne nouvelle pour les annonceurs : 42,5% des blogueurs interrogés par Seprem se sont déclarés favorables à la publicité sur les blogs, mais ils sont 25,6% à ne pas se prononcer. Plus encourageant encore pour la sphère publicitaire et marketing, 88,7% des blogueurs concernés par cette étude affirment parler de marques et de produits « au moins de temps en temps ». Ils sont prêts de 47% à affirmer en parler « très souvent » et à ne pas être hostiles à la communication des marques ou de leurs agences.

« Tout n'est pas rose cependant », soulignent les auteurs de l'étude. Plus de la moitié des blogueurs interrogés déclarent être contactés au moins une fois par mois par les marques. Très sollicités, ils sont plus nombreux à remettre en cause les pratiques actuelles. Les blogueurs reprochent notamment aux marques et à leurs agences le manque de personnalisation des campagnes menées. « Des informations concrètes, des expériences uniques, des produits pour se faire leurs propres opinions, voilà ce que recherchent les blogueurs », souligne Stéphane Allard, directeur de l'agence de relations publiques interactives Via Nova Spheeris. Avant de conclure : « toute communication... trop orientée, trop commerciale est jugée négativement ».