Netflix : le nombre estimé de comptes partagés est affolant (et c’est pour ça qu’ils cherchent une solution)

Samir Rahmoune
Publié le 09 février 2023 à 10h35
© Souvik Banerjee / Unsplash
© Souvik Banerjee / Unsplash

Netflix fait état d'un nombre particulièrement élevé de comptes partagés.

La plateforme veut mettre en place de nouvelles mesures pour empêcher le partage de comptes, une décision pas particulièrement populaire parmi ses abonnés. Alors, pour tenter de plaider sa cause, le service de streaming partage des chiffres assez impressionnants.

Un nombre qui donne le tournis

Netflix fait-il un mauvais choix en cherchant à appliquer de nouvelles règles très strictes sur le partage des comptes en dehors des foyers ? Bon nombre de ses abonnés sont de cet avis et mettent en avant les obligations intrusives de géolocalisation ou de connexion à un rythme régulier à des fins d'identification.

La plateforme de streaming elle-même comprend que la situation n'est pas des plus agréables, comme on a pu le voir avec l'imbroglio sur des règles mises en ligne par erreur, que les clients n'auraient pas dû voir. Pour autant, il semblerait que le partage de compte soit maintenant devenu un phénomène abusif, si l'on en croit le nombre que le groupe américain vient de donner. En effet, selon lui, ce ne seraient pas loin de 100 millions de comptes qui seraient échangés en mépris des règles !

Une moitié d'illégaux ?

Pour comprendre l'ampleur de la chose, il suffit de la rapporter au nombre d'abonnés total au service de streaming numéro 1 dans le monde. Le géant compte ainsi un peu plus de 230 millions de personnes ayant souscrit une offre chez lui. En somme, c'est donc un peu moins de la moitié des clients appliquent la formule partagée à l'époque, « Love is sharing a password ».

Un slogan que ne reconnaît plus vraiment Netflix. L'entreprise a ainsi déjà appliqué sa nouvelle politique en Amérique latine et va continuer à la déployer dans les prochains mois dans d'autres zones. Sont nommément ciblés pour le moment le Canada, la Nouvelle-Zélande, le Portugal et l'Espagne. Et bientôt la France ?

Source : Netflix

Samir Rahmoune
Par Samir Rahmoune

Journaliste tech, spécialisé dans l'impact des hautes technologies sur les relations internationales. Je suis passionné par toutes les nouveautés dans le domaine (Blockchain, IA, quantique...), les questions énergétiques, et l'astronomie. Souvent un pied en Asie, et toujours prêt à enfiler les gants.

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bennj

C’est un peu facile de chialer comme ils le font, alors qu’ils mettaient bien en avant la possibilité de partager son compte quand ça les arrangeait, comme l’illustre le tweet de l’article.

superjoy

Je ne veux pas céder à l’esprit complotiste, mais comment faire confiance aux chiffres donnés par Netflix lui même pour justifier d’un changement de politique? C’est comme les chiffres du piratage donnés par la SACEM pour justifier des taxes mises en place pour compenser la perte induite. Les chiffres, on peut leur faire dire tout ce qu’on veut. S’il n’y a pas de transparence sur la méthodo, ils doivent être contestés. Comment Netflix trouve 100M de comptes partagés?

ayaredone

Ils n’ont qu’à refaire leurs offres.

10 euros pour 1 accès 4K
7 euros 1080P

Ca m’évitera de devoir payer 18 euros par mois pour 4 accès donc 3 ne servent finalement à rien.

Alors oui, je partage mon accès pour rentabiliser (gratuitement, avec des amis proches et des personnes qui ne peuvent financièrement pas se permettre de payer un abonnement)

louchi

Ca peut être une stratégie aussi: pendant quelques années on vous donne accès à Netflix gratis (compte partagé) et ensuite on arrête tout :slight_smile: on crée une dépendance et ensuite on gagne plus de tune. Comme les chaînes offertes pendant 1 mois.

ayaredone

On prend aussi le risque que les gens laissent tomber et que le payeur descendre d’un cran dans son abonnement.
Seul l’avenir nous le dira :wink:

vVD

C’est inhérent a leur business model …
Ils viennent de le découvrir.
Ils ne sont plus en phase de croissance, ça sature et il y a la concurrence : modifier le mode de gestion en bon père de famille !
Joke…
S’ils veulent plus d’abonnés, il y a Zuc qui les invite dans son metavers ;-))) 0 abonné pour le moment ;-))) il y a une place a prendre ;-)))

Loposo

Peut être combien de compte payent et combien de localisations regardeny en même temps avec le même compte. Si j ai un compte à Paris et que 1h après le même id apparaît à Bordeaux il y a peu de chance que ce soit la même personne.
Le piratage c est difficilement chiffrable car on le voit pas.
La Netflix sait combien de TV ou autres streaming au moment t, et chaque stream lui demande de la puissance donc consommation donc argent.
Bref comment couper quelque chose qui de base servait à attirer les gens mais pas rentable

Ccts

C’est clairement ce qui va se passer.

Roger_Pimpon

« PEUR ETRE » ?
C’est le mode nominal d’installation de tout business de la tech (Amazon, Uber …). Vendre à perte pendant des années, soutenu par les marchers financiers, pour s’accaparer le marcher, tuer la concurrence. Ensuite, les prix montent … parce qu’il faut bien un jour lorgner vers la rentabilité.
Et là le consommateur qui a bien profité du système (en toute naiveté bien sûr : ) ) s’insurge.
Mais avant lui, ce sont tous les acteurs déjà installés qui se sont pris une claque.
Des entreprises (qui elles parfois payaient leur impôt) à terre, des emplois souvent plus juste en droit et rémunération qui se sont volatilisés.
Je ne comprends pas, peut être quelqu’un pourrait me l’expliquer ici, pourquoi dans le monde du business, dés lors qu’il bascule vers le numérique, la vente à perte n’est pas interdite (au delà d’une durée raisonnable d’installation parce qu’on ne peut pas certes arriver à la rentabilité du jour au lendemain)?

MattS32

Déjà, un tweet « marketing », ça n’a pas la valeur des CGU hein… C’est comme la campagne pub de Canal+ où Maxime Saada donne ses codes à Kad, qui ensuite les donne à tout le monde autour de lui, ça ne peut pas être considéré comme une autorisation à partager les comptes, c’est juste de l’humour basé sur une pratique courante mais interdite…

Ensuite, « love is sharing a password », si on peut le prendre comme une incitation, c’est uniquement du coup comme une incitation à partager avec les gens qu’on aime, et au sens anglais de ce terme, beaucoup plus fort qu’en français, ça se limite quasiment au conjoints et aux enfants, à la limite les parents. Du coup dans l’écrasante majorité des cas, des gens du même foyer. Donc des gens avec qui les CGU autorisent de partager le compte (mais pas le mot de passe normalement…). Quand c’est avec un collègue ou un inconnu via une plateforme de partage, on ne peut pas parler de « love » hein…

Sans doute en calculant avec les règles qu’ils vont appliquer…

D’abord, la vente à perte n’est pas interdite. C’est la REvente à pertes qui est interdite.

Par exemple, Renault a le droit de vendre des voitures moins cher que leur coût de fabrication dans ses concessions (il peut tout de même être poursuivi, pour pratiques commerciales déloyales, mais une vente à perte ne sera pas automatiquement qualifiée comme telle, loin de là). Par contre un revendeur indépendant, qui donc achète les voitures à Renault pour les revendre à ses clients, n’a pas le droit de revendre au client moins cher que ce qu’il a payé à Renault.

Ensuite, même dans le cas de la revente à pertes, ce n’est que le coût d’acquisition et le prix de vente qui sont pris en compte, pas le coût de revient total (par exemple, si un commerçant prend sa camionnette pour aller chercher de la marchandise 5€ pièce à 500 km, puis expose cette marchandise dans son magasin, dont il paye un loyer, pour lequel il a acheté des étagères et où il emploi un salarié, il a le droit de vendre cette marchandise à partir de 5€ pièce, même si en pratique vendre à ce prix revient bien à perdre de l’argent (le coût du transport, du magasin, des meubles, du salarié…).