Test Sony ULT Wear : un casque Bluetooth très convaincant, aux basses ajustables

Premier casque Bluetooth de la nouvelle gamme ULT (prononcez "oulte"), le Sony ULT Wear remplace l'ancien WH-XB910N. La formule est en apparence la même qu'auparavant : un casque de milieu de gamme assez proche des WH-1000X techniquement, mais avec une forme moins premium et une partie sonore très portée sur les basses. Mais cet appareil cache également quelques atouts.

Vendu à 200 euros, ce casque Bluetooth s'attaque à un milieu de gamme en même temps concurrentiel et relativement ouvert, où se disputent Sennheiser (Accentum et Accentum Plus), JBL (770NC) et d'autres constructeurs comme Edifier (WH-950N). L'atout de Sony vient notamment de l'utilisation du processeur maison V1, déjà présent sur le haut de gamme WH-1000Xm5. S'il n'est pas aussi ambitieux que ce dernier, le petit nouveau se pose comme l'un des meilleurs rapports qualité-prix du marché, tout en développant une spécificité très intéressante. En effet, la série ULT dispose d'une modulation des basses, représentée par un bouton éponyme à trois positions : normal (signature de base), ULT 1 (basses amplifiées), ULT 2 (amplification maximale des basses).

Confort haut de gamme, construction simplifiée

Malgré quelques éléments différenciants, le casque ULT Wear est dans la lignée d'anciens modèles WH-XB. La forme est ici très classique, assez typique des casques Bluetooth de Sony. L'ensemble est ainsi très consensuel, avec des coques ovales à fond plat, et un revêtement pas trop réfléchissant. En s'approchant un peu, on peut remarquer la présence d'une grille cerclant la partie haute de chaque coque, ainsi qu'un petit bouton ULT aux reflets irisés.

La structure du casque est, sans surprise, entièrement en plastique. Si le poids du produit est identique (253 g) à ceux des WH-1000Xm4 et WH-1000Xm5, ces modèles se démarquent par des revêtements plus agréables, et par quelques éléments plus denses.

Ainsi les coques du Sony sonnent-elles un peu creux. Rien n'est vraiment mal conçu (la structure ne grince pas), mais tout est assez simple, plus fonctionnel que beau ou premium. On peut également noter que ce casque Bluetooth est pliable, et les coques rabattables à plat, ce qui est un bon point selon nous. Ainsi l'ULT Wear peut-il facilement se placer dans sa housse de transport rigide, laquelle n'a rien à envier à celle des casques plus haut de gamme.

Mais le Sony brille avant tout par son sens du confort, facilité par la grande légèreté de la structure, par les coussinets doux et enveloppants, par son repose-tête très rembourré. Ni trop lâche ni trop serré, le casque est parfaitement équilibré, bien adapté à toutes les morphologies de têtes, et parfaitement supportable sur les longues sessions. Sans atteindre la perfection d'un Bose QC45, il fait clairement partie du haut du panier.

Commandes complètes, application toujours riche

Là aussi dans la droite lignée des précédents appareils, l'ULT Wear bénéficie d'excellents contrôles, avec une alliance réussie entre tactile et boutons. Une zone tactile, placée sur la coque droite, assure ainsi les actions de navigation via des tapotements (lecture/pause, et appel à l'assistant), ainsi que des balayages verticaux (volume) et horizontaux (passage de piste). Côté gauche, on retrouve les deux boutons principaux : On/off/appairage/indicateur de batterie et sélection du type de réduction de bruit active. Enfin, et cela constitue la nouveauté de cette gamme ULT, un bouton dédié, placé sur le chanfrein de la coque, permet de basculer entre les différents modes d'accentuation des basses : normal, Deep Bass (ULT 1), Attack Bass (ULT 2). Les différents niveaux ne sont pas, contrairement à la réduction de bruit, indiqué par une aide vocale, mais par une indication sonore.

En bref, le casque n'a rien à envier au WH-1000Xm5 concernant les commandes, d'autant plus qu'il dispose lui aussi d'un capteur de port (désactivable), permettant de couper la musique une fois retiré.

Comme toujours, l'application Sony Headphones se pose comme un allié précieux, puisque vient encore enrichir les réglages et ajustements, ergonomiques comme sonores.

Nous sommes ici en terrain connu. L'application est un peu complexe à prendre en main tant elle propose de choses, ce qui lui confère un côté « usine à gaz ». Outre les très nombreuses fonctions activables et désactivables (multipoint, commandes tactiles, assistant vocal, retour de la voix en appel, extinction, capteur de port), Sony Headphones offre à l'ULT Wear des ajustements sonores, comme un égaliseur personnalisable, avec fonction Clear Bass (sorte de bass-boost). Seul regret pour nous, il est impossible de dissocier le réglage sonore de base des réglages ULT1 et ULT 2. Ainsi, s'il est possible, par exemple, d'abaisser le niveau de basses par défaut, afin d'équilibrer vraiment l'écoute mode normal, le même degré d'abaissement s'applique aux deux modes extra bass.

Connectivité éprouvée

À défaut d'être révolutionnaire, la connectivité du ULT s'inscrit très bien dans le côté moderne des récents Sony, sans pourtant être qualifiée d'innovante. Ainsi, aucune compatibilité LE Audio n'est mise en avant, cette fonction est pour le moment réservée aux seuls écouteurs WF-1000Xm5.

Compatible multipoint, le casque prend également en charge les appairages rapides Google Fast Pair (Android), ainsi que le Swift Pair (Windows 10 et 11). Pour les codecs, nous avons du Sony typique : SBC, AAC, et bien sûr LDAC, codec qui force la désactivation du multipoint (pour garder de la stabilité).

Sans surprise, le Sony ULT Wear affiche une grande stabilité de connexion et une excellente portée. Nous n'avons expérimenté aucun décrochage en condition normale.

Isolation active : pas loin de l'excellence

Le discours de Sony a beau évoquer la présence de la puce de traitement V1 déjà présente sur son fer de lance WH-1000Xm5, nous restons évidemment prudents.  Dans les faits, nous avons entre les oreilles un produit franchement performant, en tous cas pour un produit de milieu de gamme.

C'est simple, la réduction de bruit du ULT Wear est efficace dès les basses fréquences, le traitement est suffisamment poussé pour annihiler la plupart des sons très ronronnants. Les 20 dB sont atteints sans problème, ce qui rapproche sensiblement le produit de la gamme WH-1000X, qui parvient à dépasser les 25 dB, voire 30 dB. Cette bonne performance se poursuit dans les médiums, ce qui donne presque une approche « bulle silencieuse » au casque). Seule la transition haut-médiums/aigus, autour des 1 kHz – 2 kHz, pourrait être améliorée, puisque nous assistons à une légère stagnation (voix pas complètement atténuées). Pour le reste, les coussinets (isolation passive) font un très bon travail.

 Ces derniers apportent la dernière petite touche isolante, dans les hautes fréquences. Ici le résultat est à la hauteur d'un bon casque fermé, peu de sons vraiment agressifs percent le bouclier créé par les coussinets. Dans bien des conditions, désactiver la réduction de bruit active n'est pas gênant. Notons que l'ANC n'est pas ajustable en intensité dans l'application, ce qui marque une différence avec le WH-1000Xm5.

De son côté, le mode Son Ambiant (retour sonore) du Sony ULT Wear se permet d'être étonnamment bon, d'autant plus pour une référence de milieu de gamme. Le casque parvient à être très naturel des basses jusqu'aux haut-médiums, ce qui permet de suivre parfaitement une conversation. Au-delà, une baisse apparaît, mais celle-ci n'est vraiment importante que dans les très hautes fréquences. Ainsi, la sensation d'environnement sonore est bien là, cohérente, ce mode est parfaitement utilisable à défaut d'égaler ce que fait Apple sur son Airpods Max. Sony prouve là aussi que de réels progrès ont été effectués depuis quelques années.

Le kit mains libres, talon d'Achille habituel des appareils Sony, est ici assez correct. En environnement calme, la voix est un peu étouffée et sujette à quelques artefacts, mais parfaitement compréhensible. En milieu bruyant, la réduction des sons environnants n'est pas extrêmement forte, mais cela permet de conserver une certaine intelligibilité. L'ULT Wear, contrairement à son prédécesseur, reste utilisable en toutes circonstances.

Une endurance solide mais en baisse

Annoncée à 30 h avec ANC (sans doute sous codec AAC), l'autonomie du Sony ULT Wear est sur le papier très importante, mais ce chiffre n'est plus aussi impressionnant qu'il y a quelques années. Le JBL Live 770NC dépasse les 60 h dans les mêmes conditions, et le Sennheiser Accentum se hisse sans trop de problèmes autour des 48 h. Surtout, nous assistons à une régression par rapport au WH-XB910N.

En pratique, les 30 h sont tenus, puisque nous sommes parvenus autour des 32 h à volume normal, sans les fonctions ULT. Celles-ci, en tapant davantage dans les basses fréquences, sollicitent plus de puissance (plus de débattement pour le haut-parleur), et vont par conséquent abaisser l'autonomie.

Une grande puissance à peu près maîtrisée

Contrairement au WH-1000Xm5, qui dispose très étrangement d'un petit haut-parleur de 30 mm, certes optimisé, le casque ULT Wear s'impose un très classique modèle de 40 mm, visiblement développé pour l'occasion (et non réutilisé d'un ancien modèle).

Par défaut, la signature du casque est assez intéressante, puisque portée sur les basses, mais pas déraisonnable comme cela était plutôt le cas sur le WH-XB910N. Le son est très puissant, mais pas mou, ce qui offre une certaine polyvalence à l'écoute. Bien sûr, nous n'avons pas sur les oreilles un produit hifi ou d'un sens de la nuance extraordinaire. Les graves sont amples, enveloppants, tout en étant percutants. Il ne manque peut-être qu'un brin de réactivité à l'ensemble.

En revanche, cette accentuation dans le bas du spectre est suffisamment importante pour rendre l'écoute légèrement lourde suivant les styles. Au moins, rien n'est complètement phagocyté. Lorsque les basses sont timides dans un mix, le Sony ULT Wear est assez mesuré, bien que jamais d'une immense clarté.

À ce titre, il adopte en partie les caractéristiques de ses grands frères de la série WH-1000Xm, avec un creux audible dans une partie des aigus (léger voile), et quelques brillances au-delà. Cette signature apporte un son rond, très puissant et assez percutant, avec suffisamment d'aération pour assurer un bon niveau de détail.  Les aigus ne sont jamais agressifs, même sur des morceaux mal mixés. Techniquement les modèles WH-1000X restent au-dessus, mais l'ULT Wear n'est pas à un univers d'écart. Les problèmes des anciennes versions Extra Bass sont en grande partie corrigés.

Mis à part ce trait de personnalité clivant, la partie technique est plutôt réussie. L'écoute est assez détaillée, la scène sonore bien projetée vers l'avant à défaut d'être extrêmement ample, le tout avec une bonne séparation des différents instruments. En réhaussant un peu les aigus via l'égaliseur de l'application, il est possible de gagner en qualité, ou plutôt en ouverture, sans perturber les qualités techniques du transducteur. Certes, on sent que ce modèle est plus à l'aise dans les basses que dans les aigus, mais cela reste une quasi-généralité pour les casques Bluetooth. Pour faire simple, le WH-1000Xm5 est techniquement supérieur, mais ne propose pas une démonstration audiophile en comparaison.

Aussi perfectible soit le casque, il reste un bon produit pour un tel prix. Avec un peu plus de nuances et une signature plus linéaire dans les aigus, il se détacherait même davantage.

La gamme ULT n'étant toutefois pas là pour faire dans la discrétion, l'ajout des modes ULT exacerbe le caractère déjà batailleur de l'ULT Wear, en poussant encore le niveau dans les très basses fréquences. Si le mode ULT 1 reste utilisable dans un cadre classique, puisque ne fait qu'accentuer un plateau de basses (plus d'impact, plus d'ampleur, etc.), l'ULT 2 est plus récréatif qu'autre chose. À moins d'être amateur de son déraisonnablement basseux, difficile de ne pas remarquer les immenses débordements sur le reste du spectre. Amusant, pas complètement en roue libre, mais vite fatigant.

Le casque Sony est également utilisable éteint (avec son câble jack). Ce mode a le défaut de la plupart des produits Bluetooth dans cette configuration, sa signature sonore est totalement déséquilibrée. Au moins, à part des aigus particulièrement voilés, l'écoute est à peu près correcte.

 Sony ULT Wear : l'avis de Clubic