Liquidation chez Disney+ : des dizaines de programmes pourraient quitter la plateforme dans quelques jours

Mathieu Grumiaux

17 mai 2023 à 15h00

Le service de streaming vidéo cherche à faire des économies et n'hésiterait pas à tailler dans son catalogue pour y arriver.

L'heure n'est pas à la fête au Royaume enchanté. Le groupe Disney traverse une période de turbulences, et si la fréquentation de ses parcs d'attractions reste importante et maintient la tête de l'entreprise hors de l'eau, la branche consacrée au streaming montre quelques signes de faiblesse.

Disney contrainte à des économies après les pertes abyssales rencontrées par Disney+

Disney+ a perdu durant le premier trimestre 2023 près de 4 millions d'abonnés, avec 157,8 millions d'utilisateurs payants au total. Les recrutements en Amérique du Nord et en Europe se poursuivent, même si la croissance stagne. Disney a particulièrement souffert en Inde, où l'exode des abonnés se poursuit après que le groupe a perdu les droits du cricket, le sport national du deuxième pays le plus peuplé au monde.

Pire encore, Disney+ fait perdre énormément d'argent au groupe de divertissement. En novembre 2022, la plateforme affichait une perte de 1,5 milliard de dollars.

Bob Iger, l'ancien président de Disney revenu en catastrophe après le départ de son successeur Bob Chapek, avait annoncé un grand plan d'économies estimé à plus de 5 milliards de dollars par an. Pour atteindre ses objectifs, l'entreprise va tailler dans le catalogue en supprimant de nombreuses productions.

De nombreux programmes pourraient être revendus ou tout simplement disparaître

Selon plusieurs bruits de couloir, Disney pourrait supprimer une cinquantaine de ses productions originales avec une date de départ programmée pour le 26 mai prochain.

Parmi les programmes concernés, on peut retrouver la saison 1 de Willow, sortie en 2022 et annulée récemment, ainsi que son making-of. La plupart des premiers films originaux Disney+ pourraient passer à la moulinette du studio, de même que le remake de Treize à la douzaine, sorti l'année dernière, ou encore Artemis Fowl.

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Pour le moment, Disney n'a pas confirmé cette information ni donné de liste précise des contenus qui pourraient disparaître. Il faudra donc attendre le 27 mai pour en avoir le cœur net. Si ces retraits se réalisent, ils permettront néanmoins à Disney de gagner de l'argent sous la forme de remises d'impôts, mais aussi de revendre certains de ces programmes à d'autres diffuseurs.

La directrice financière du groupe, Christine McCarthy, a annoncé il y a quelques jours attendre une économie comprise entre 1,5 et 1,8 milliard de dollars faite par la simple suppression de programmes. Disney va également réduire le nombre de productions mises en chantier à destination de la plateforme.

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Il était très attendu et ne déçoit pas. Disney+ n'est pas un rival de Netflix, mais une offre complémentaire, tournée particulièrement vers les enfants (petits et grands) et plus largement vers la famille. L'univers Star, quant à lui, commence à porter ses fruits en proposant de plus en plus de séries originales ou exclusives. Dommage en revanche que le service ne cesse de perdre des fonctionnalités et de gagner des contraintes.

Source : Twitter

Mathieu Grumiaux

Grand maître des aspirateurs robots et de la domotique qui vit dans une "maison du futur". J'aime aussi parler films et séries sur les internets. Éternel padawan, curieux de tout ce qui concerne les n...

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Commentaires (17)

darkkanga

Bonjour, Je ne parviens pas à comprendre comment la suppression de contenus originaux (donc uniquement diffusés sur Disney+) fera faire des économies? Des contenus « loués » sur une période donnée je peux comprendre mais les derniers Disney, je ne vois pas. Peut-être que des royalties doivent être payées à chaque diffusion (auteur, réalisateurs, acteurs, …)

Doss

Lol, il y a même des trucs ressent qui seront suprimmé. Et franchement leur catalogue n’est déjà pas énorme donc en supprimant des programmes et produisant moins comment ils vont attirer des nouveaux abonnés ?

Yorgmald

Je ne comprends pas non plus comment ils vont gagner autant en supprimant leurs propres contenus. Faut croire que leur service est très mal construit comme à l’image qu’il renvoi (le service): payer plus (car le prix va augmenter) pour avoir moins. En même temps c’est un peu partout la même pratique, que ça soit en HT ou au resto pour l’exemple.

Bombing_Basta

Allez, ferme tes portes disney+, et loue tes droits à une vraie plateforme de streaming…

norwy

Je ne vais pas tarder à annuler mon abonnement (gratuit ? il faut que je regarde…) vu qu’il y a encore moins de programmes intéressants à mater…

Mimi9

Il ne faut pas oublier tout ce qui sert à produire les séries et ce qui gravite autour : plateaux de tournage, personnel, les locations diverses…etc

inconnu_de_passage

C’est comme Warner Bros qui avait annulé l’an dernier deux films qui avait été presque entièrement réalisé. J’ai pas compris le fonctionnement exact, mais apparemment ils peuvent faire un genre de montage financier pour récupérer (ou économiser sur les suivants ?) de l’argent des impôts/taxes. Je suppose que le but original des lois qui permettent ça est de favoriser l’innovation en encourageant des investissements risqués (qui seraient remboursés en cas d’échec), mais je trouve ça abject que ça puisse être utilisé sur des produits déjà commercialisés et qui ont déjà rapporté de l’argent, en particulier pour le dématérialisé qui coûte quasiment rien à stocker et distribuer en comparaison d’un produit physique.

LeToi

Catalogue pas assez fourni → baisse du nombre d’abonnés → on allège le catalogue ->… C’est pas la définition du cercle vicieux ??

Bombing_Basta

Non mais ça tu ne le paye qu’une fois hein, une fois produit.e ton film/ta série, et sur les serveurs, ça te coûte juste en électricité et espace de stockage… Si la prod est 100% à eux. Sinon royalties à payer à un tiers à chaque visionnage comme dit plus haut.

Laurent_SFN

Je ne comprends pas la stratégie. On augmente le prix et on supprime les « Originals » ? Et là pour le coup on parle de vrais contenus originaux, pas de licences de distributions comme peuvent l’être certains contenus Netflix labellisés « N rouge ».

Olivier22

Ok, revendre certains programmes pour faire entrer des liquidités, je peux comprendre sur du très court terme. Mais en quoi la réduction du catalogue est elle capable d’attirer de nouveaux clients?

Gh0st_D0g

Ils en sont venu à produire du contenu éphémère maintenant… Ca risque très certainement d’ébranler la confiance, aussi bien des investisseurs/réalisateurs/acteurs/équipes techniques, que des consommateurs au final. Heureusement, le piratage permet encore de tout conserver

frigolu

La réduction d’un catalogue allège les finances grâce à l’annulation de contenus en cours de pré-production (séries et films), la vente de droits de diffusion de certains contenus à d’autres diffuseurs, l’arrêt du paiement des redevances de diffusion (redistribués en partie aux ayants droits). Tout cela représente beaucoup d’argent. Produire un film ou une série coûte très cher, avant même qu’on ait commencé à tourner la moindre image. On parle vite de millions, dizaines de millions d’euros voire davantage. Ça monte vite car il y a beaucoup d’aspects auxquels le public, profane, ne pense pas du tout. Une production professionnelle n’a aucun rapport avec une production amateur, ce n’est pas qu’une question de qualité, c’est aussi une question légale, on a pas le droit de faire n’importe quoi, tout comme votre patron n’a pas le droit de vous payer en dessous du SMIC. Par exemple les décors, il faut les concevoir bien en amont du tournage (plusieurs semaines avant), les construire, les monter sur le lieu de tournage (que ce soit en studio ou en extérieur), l’équipe en charge des décors est primordiale dans un film. Mais bien d’autres postes commencent à travailler sur le film bien avant que le tournage ne commence, ce n’est pas uniquement le cas du ou des scénaristes. Et pour vous donner une idée, le salaire hebdomadaire (39h) minimum réglementé d’un directeur de la photographie débutant est équivalent à 2 SMIC mensuels (un peu plus de 2700€). Un réalisateur en France est rémunéré, en moyenne (c’est très variable), entre 100 et 200 000€ pour un long métrage (série ou film, de la pré-production à la promotion), ce à quoi il faut rajouter un intéressement sur les entrées et/ou les ventes et des royalties (« droits d’auteur ») à chaque diffusion. Cela peut paraitre beaucoup, mais ce n’est pas le cas au regard de ce que ça peut rapporter à la production et au temps investi (un réalisateur ne compte pas ses heures, il peut travailler 80 heures par semaine, y compris les week-end, jours fériés etc, sous la pression, devoir prendre des dizaines de décisions chaque jour, gérer toutes les équipes, tout en restant créatif pour offrir des solutions aux mille problèmes qui se posent lors de la fabrication d’un film, il faut tenir le coup) et de la précarité du métier. Donc oui, il vont faire des économies.

Laurent_SFN

Ok sur tout, sauf que là on ne parle pas d’annuler des projets en cours, mais d’en supprimer des qui sont déjà sortis… Franchement, Disney aurait mieux fait de s’en tenir à son postulat de départ, une plate forme regroupant quasiment tout le catalogue du groupe, mais n’aurait jamais dû se lancer dans des productions originales exclusives

frigolu

Il faut attendre les annonces officielles, là ce ne sont que des suppositions. Il y aura forcément des annulations de programmes en cours dans le lot. Tout comme il est écrit : « Disney va également réduire le nombre de productions mises en chantier à destination de la plateforme. »

Mimi9

Certes, mais faut quand même allonger les biftons. Moins de séries produites se traduit mécaniquement par moins de frais déboursés

ullbach

Plusieurs raisons et prévisibles : -les gens ne vont pas s’abonner à plusieurs plateformes pour plusieurs contenus, ça commence à faire beaucoup -la reprise post covid fait que les gens ont moins le temps à consacrer à des séries . C’est mon cas, je consommais un peu de netflix mais là, je n’ouvre quasiement plus par manque de temps. A peine si on peut se faire un cinéma en couple en week-end (et encore parfois on est lessivés) -Enfin, tenir compte de l’inquiétude du parent sur le contenu de la chaine essentiellement destinée aux enfants. J’ai vu dans mon entourrage des personnes se désabonner en chaine car ils ont perdu confiance dans le contenu de dysney proposé à leur petit. Les gens sont tolérants mais n’ont pas nécessairement envie de sexualiser tout surtout ce qui a attrait à leurs enfants. Ce n’est pas une question d’intolérance, loin de là. Mais d’activisme. Si demain, mon sportif préféré commence à m’expliquer pourquoi manger du poisson me rend un meutrier (ce qui est une forme d’activisme), je prend ça comme une atteinte à nos libertés fondamentales qui ne peuvent survenir que via des institutions légitimes. Il pourra m’oublier. Il y a d’autres façon de faire évoluer harmonieusement une société. Sans la cliver Je pense que ces plateformes ne devraient pas être activistes et se focaliser sur le divertissement. Et tout le monde sera content. On ne peut pas être activiste et journaliste ou activiste et propriétaire d’une grande plateforme d’influence. Quand on fait de l’activisme, il faut accepter qu’on risque de perdre 50% de sa base aussi. ça reste une société privée et libre, elle en assumera les conséquences Dysney ont été banni dans plusieurs pays dans le monde (blocus asie et moyen orient, mais aussi amérique latine et en intra occident, notamment en entrant en conflit avec des états comme la floride). Dysney a perdu 123milliards en valeur boursière en 2022 ils se prennent littéralement un rejet massif pourtant ils ont des titres interessants. Ces groupes sont en train de dévisser. Ils devraient revenir à leur recettes anciennes et se concentrer à leur coeur de métier. La société est déjà tolérante. Certains changements doivent remonter du bas pour passer à la loi. Pas l’inverse. C’est même le fondement du common law de la démocratie britannique. A terme, sur la partie contenu, ça serait bien si ces plateformes fusionnaient et proposaient avec un seul abonnement plusieurs type de contenu. Et chacun y trouvera son compte

Laurent_SFN

Je suis le seul lorsque je regarde un film ou une série à ne JAMAIS voir le côté militant, même si le héros est black et homo, et me concentrer sur le côté divertissement ?

Bombing_Basta

Non mais là il est question d’enlever des trucs déjà produits… Bref c’est incompréhensible leur com à disney là…

Bombing_Basta

Si tu considères le 7ème art uniquement comme un support de divertissement, c’est que tu n’as pas compris ce qu’est de l’art, ni appréhendé à quel point il a été un support idéologique depuis sa création. Et c’était déjà le cas avec son ancêtre le théatre.

Blackalf

Laurent_SFN: Je suis le seul lorsque je regarde un film ou une série à ne JAMAIS voir le côté militant, même si le héros est black et homo, et me concentrer sur le côté divertissement ? Non. Ou plus exactement, je ne dis pas que je ne le vois jamais, il y a des cas dont je me dis que ce n’était pas vraiment nécessaire dans l’histoire…mais je ne vais pas pour autant me mettre à hurler « Woke » dans chaque sujet sur un film ou une série, comme certains le font ici. ^^

Laurent_SFN

L’information semble se confirmer… Premiere.fr – 19 May 23 Disney+ : Willow va quitter la plateforme avec Y : The Last Man, Pistol,... Avec Y : The Last Man, Pistol, Artemis Fowl, Turner & Hooch, The World according to Jeff Goldblum... Effectivement Warner fait la même chose avec HBO. Mais ça ne donne clairement pas envie de s’abonner à ces plate-formes si il n’y a même plus de garantie d’avoir un catalogue exclusif disponible de maniere pérenne…

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