Ceatec : QI Wireless veut fédérer autour de la recharge sans fil

Alexandre Laurent
Publié le 07 octobre 2011 à 03h14
L'induction magnétique s'imposera-t-elle bientôt comme le nouveau standard de la recharge pour nos appareils électroniques ? C'est ce qu'espère le Wireless Power Consortium qui, au Ceatec, assure la promotion de la technologie Qi Wireless.

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Un socle pour les recharger tous ? Au Ceatec de Tokyo, les démonstrations liées à la recharge par induction magnétique, qui permet d'alimenter en courant un appareil sans le moindre fil électrique, se multiplient. Pour le Wireless Power Consortium, qui tente de fédérer l'industrie autour d'un standard unique, la technologie ne peut que s'imposer. Les fabricants de téléphones et autres gadgets semblent toutefois encore un brin réticents.

La recharge par induction consiste à faire circuler du courant entre deux bobines électriques. Lorsque cette technique est appliquée à l'univers de l'électronique grand public, la première est placée dans un socle plat en forme de tapis, tandis que la seconde est reliée à l'appareil que l'on souhaite recharger. Lorsqu'il s'agit d'un téléphone mobile, on passe généralement pas une coque externe, reliée au connecteur de recharge filaire.

Connu depuis plus d'un siècle, le principe de l'induction électromagnétique est exploité depuis plusieurs années dans l'univers de la téléphonie mobile par les accessoiristes. Bien que le principe soit rodé, la technologie est encore loin d'être entrée dans les moeurs.

Pour le Wireless Power Consortium, qui cette année expose au salon Ceatec, l'absence d'adhésion du public et des fabricants tient au fait que plusieurs implémentations de l'induction magnétique cohabitent sur le marché. Il milite donc pour l'adoption d'un standard garantissant l'interopérabilité entre tous les équipements proposés et, tant qu'à faire, propose que ce soit la sienne, baptisée Qi Wireless, que le marché retienne. Ses efforts ont de bonnes chances de ne pas rester vain, puisqu'une soixantaine de fabricants de téléphones, producteurs de puces, opérateurs de téléphonie mobile et accessoiristes ont déjà adhéré au Consortium.

Quoi qu'il en soit, les produits estampillés Qi Wireless sont encore rares sur le marché, et rares sont les téléphones qui implémentent directement les composants nécessaires à la recharge par induction, même si HP avait défriché le terrain avec son smartphone Palm.

Le procédé donne pourtant satisfaction, avec des rendements qui selon le Wireless Power Consortium, approcheraient ceux qu'il est possible d'obtenir par le biais de la recharge sans fil, même si dans les faits les choses se révèlent un brin plus complexes. Selon le tapis utilisé pour la charge, l'efficacité peut en effet varier du simple au double.

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Pour un rendement optimal, il faut que les bobines soient de taille réduite et, surtout, qu'elles soient placées le plus proche possible l'une de l'autre. Ainsi, certains tapis de recharge affichent un emplacement dédié au téléphone, afin que l'utilisateur place ce dernier directement sur la bobine de recharge. D'autres se montrent moins scrupuleux en proposant des tapis de grande taille, sur lesquels on est invité à poser son appareil sans se soucier d'un emplacement exact. Ce confort laissé à l'usager se paie alors par une efficacité moindre, qui peut décevoir, d'autant que les fabricants se gardent bien de communiquer des valeurs précises.

« Selon le modèle employé, l'efficacité énergétique variera de 50 à 95% », nous explique un représentant du Consortium interrogé sur le Ceatec, ce qui signifie que la recharge sans fil délivrera 50 à 95% de la recharge qu'on est en droit d'attendre d'une liaison filaire à alimentation électrique comparable, le reste étant « perdu ». « Pour l'instant, nous nous concentrons sur la recharge d'appareils de taille modeste, qui vont du téléphone portable à la tablette en passant par le baladeur ou l'appareil photo », ajoute-t-il.

Pour convaincre, les défenseurs de Qi Wireless montrent que la recharge sans fil peut facilement s'inscrire dans le quotidien des utilisateurs. Ils prennent l'exemple d'un intérieur de voiture, dont les rangements ont été équipés d'un système d'alimentation par induction (prototype ici réalisé par Philips et Lite-on). En s'installant dans sa voiture, le conducteur n'a donc qu'à poser son téléphone sur la console centrale pour que celui-ci soit rechargé pendant la conduite.

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Le tapis qui permettrait de recharger indifféremment tous les appareils électroniques du quotidien n'est donc pas encore au programme, et les possesseurs d'ordinateurs portables devront encore attendre pour passer à l'alimentation sans fil. Certains planchent toutefois sur la question. Au Ceatec, on a ainsi pu voir chez Rohm ou Murata des prototypes de chargeur par induction faisant appel non pas à des bobines mais à des électrodes de cuivre plates, permettant d'atteindre une puissance maximale de 100 Watts. Il devient alors envisageable de recharger un ordinateur portable, mais le procédé n'est pas encore ni suffisamment rodé, ni suffisamment économique pour envisager la commercialisation. Chez Murata, on parle ainsi d'une efficacité constatée de 70%, mais avec des prototypes que les coûts de production rendent encore impossible à transformer en produits commerciaux.

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