Cydia, le tout premier app store sur iOS, porte plainte contre Apple pour pratiques anticoncurrentielles

Benjamin Bruel
Publié le 11 décembre 2020 à 17h15
Cydia

C'était l'App Store avant l'App Store. En 2007, Jay Freeman crée le tout premier magasin d'applications disponible sur iOS, nommé Cydia, relégué aujourd'hui au rang de plateforme alternative pour les amateurs de tweaks.

Jay Freeman vient de porter plainte contre Apple, l'accusant d'exercer un monopole anticoncurrentiel sur la distribution des applications sur iOS, rejoignant ainsi le mouvement initié par Epic Games.

L'App Store originel ne venait pas d'Apple

En 2007, Jay « Saurik » Freeman crée Cydia, le premier magasin d'applications disponible sur le système d'exploitation iOS. Cet App Store non officiel était disponible uniquement pour les utilisateurs ayant jailbreakés leur mobile (un débridage des limites imposées par l'OS). Il permettait alors d'installer différentes applications. Selon Freeman, en 2010, Cydia était encore utilisé par 4,5 millions d'utilisateurs.

En juillet 2008, avec le lancement de l'App Store, Cydia commença toutefois à perdre de sa superbe auprès des utilisateurs, devenant un marché de niche pour ceux continuant à pratiquer le jailbreak et à utiliser des tweaks.

Pour Jay Freeman, Apple a fait d'iOS un espace anticoncurrentiel pour la distribution d'applications. « Ce procès vise à ouvrir les marchés de la distribution des applications iOS et du traitement des paiements des applications iOS à ceux qui souhaitent concurrencer équitablement Apple » explique-t-il dans son dépôt de plainte, rapporté par le Washington Post.

La fronde contre le monopole d'Apple

Cela semble assez évident : Jay Freeman prend le train de la critique contre Apple en marche. Un train mis en mouvement par Epic Games, développeur de Fortnite et géant du jeu vidéo, il y a maintenant quatre mois. Pour rappel, Epic Games accuse également Apple de pratiques anticompétitives en prenant une commission de 30 % sur les jeux vendus sur l'App Store, entre autres sujets de discordes. Apple a depuis réduit cette commission à 15 % pour certains développeurs.

Jay Freeman a abondé dans ce sens lors de son audition devant les
juges : « Si Apple n'avait pas acquis et maintenu ce monopole (…), les utilisateurs pourraient aujourd'hui choisir comment et où obtenir des applications iOS et les développeurs pourraient utiliser le distributeur de leur choix. »

De son côté, Apple a fait savoir au Washington Post que l'entreprise ne détenait pas de monopole sur ce marché, arguant qu'il existait la concurrence proposée par Android.

Source : Vice

Benjamin Bruel
Par Benjamin Bruel

Journaliste spécialisé dans le numérique, l'espace, la technologie et l'innovation, je me passionne par tout ce qui a trait au futur et à la compréhension du monde de demain. J'exerce ce métier depuis quatre ans, souvent devant mon ordinateur et parfois en vadrouille entre deux pays d'Asie. Amateur de bande dessinées, de paranormal et de dark tourism, je voue aussi un culte aux œuvres de Philip Pullman et de Yoko Taro.

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Commentaires (10)
wannted

Le simple fait que Cydia existait avant l’AppStore, ça ne prouve pas que c’est justement possible d’avoir un store alternatif sans le bon vouloir d’Apple ?

geek

Attention, le tout 1er store alternatif n’était pas Cydia mais « Installer.app », titre à revoir.

Duben

Non car cet app store n’était pas « légalement » disponible sur l’iPhone. C’est à dire que sur un iPhone normal, il n’était pas possible d’y accéder. C’est en le jailbreakant, et donc en faisant sauter certains verrous et limitations, qu’on pouvait installer cet app store alternatif. Du coup, c’était bien contre la volonté de Apple

Mais bon, personellement, je ne comprend pas ces plaintes

cloomcloom

Avec un iphone jailbreaké ce qui va/allait à l’encontre des règles d’utilisation de l’iphone je pense.

Nicolas_Croizier

Le principe d’Apple, c’est d’utiliser un environnement fermé !
Celui qui n’est pas content peut acheter une autre marque…

nathakzra35

Apple est une entreprise qui crée ses produits. Ça a tellement bien marché que des millions de personnes en sont équipés aujourd’hui. Mais ça reste des produits Apple et donc ils en font ce qu’ils veulent. Je ne comprends pas pourquoi les gens se plaignent qu’on ne puisse pas faire ceci ou cela avec un de leur produit. J’ai l’impression qu’on inverse les choses. Apple ne nous doit rien et si nous ne sommes pas d’accord avec leur politique sur leurs produits , c’est à nous d’aller voir ailleurs non?
Si epic game n’est pas content, pourquoi ils ne retirent pas leur jeux de l’app store ? Parce qu’ils sont tout de même bien content de faire de l’argent sur cette plateforme même si ils touchent 70% des ventes.

cirdan

Il n’y a pas que le client qui doit décider, il y a quand même des règles générales à respecter par les entreprises qui commercent.
Si l’environnement est aussi fermé pour la concurrence, alors ça n’est pas équitable. C’est l’enjeu de cette plainte.

MisterDams

Le problème est plus compliqué qu’une question d’environnement fermé ou ouvert, c’est une mécanique de cage dorée dont l’espace se réduit progressivement car Apple joue sur les deux tableaux : côté utilisateurs et côté développeurs.

Pour développer déjà, il faut un Mac. Pour publier sur l’AppStore, il faut payer 99$/an. Pour chaque achat, il faut verser 30%. Jusque là OK, t’as plutôt signé pour ça dès le départ, admettons en 2017, et tu t’es lancé.

Bill, ton client, a acheté ton application en 2018, il a payé 9,99€, il en est RAVI et te fais même des achats in-app de temps en temps.

Un jour de 2019, Apple lance « Sign-in with Apple ». Surprise, c’est obligatoire sur toutes les applis du Store qui proposent des SSO (Facebook, Google…), question de confidentialité disent-il. Ha tiens, t’as pas signé pour ça et c’est pas vraiment prévu dans ton budget !
D’ailleurs… Bill non plus ? Il a acheté son iPhone et ton appli en 2018. Un matin, il a fait sa mise à jour et hop, c’est apparu : Sign-in with Apple. Mais Bill s’en fout, il ne s’en sert pas.

Sauf que pour toi, ça reste obligatoire. Tu dois la développer, la tester, la maintenir. A tes frais. La sanction sinon ? Ben tu quittes le Store. Alors OK, on peut se dire que tu choisis d’abdiquer pour continuer à vendre… ou pas, tu préfères contester la politique et arrêter là. Mais Bill en 2020, il veut réinitialiser son iPhone et réinstaller ses applis. Sauf que toi, t’es rayé de la carte. Bill est pas content, il comprend pas. Il contacte Apple, qui lui répond que ton application a été rejetée « ne respecte pas les règles de développement en vigueur », éventuellement avec un lien qui indique que les règles d’Apple, elles sont là pour sa sécurité, les performances de son iPhone…

Bill il a les boules, il l’aimait bien ton appli et les équivalents sont mauvais ET payants. Bill envisage de passer sur Android du coup. Sauf qu’entre temps, Bill a acheté une dizaine d’autres super applis, en plus sa licence marche sur l’iPhone et sur son tout nouveau MacBook Air sous M1.

D’ailleurs, l’une d’entre elle a été faite par un petit développeur, il avait peu de budget pour la faire, alors pour la connexion, il a limité les solutions, c’est Sign-in with Apple ou rien. Alors Bill, il s’est connecté avec ce bouton.

ypub

C’est pas de bol que le développeur qui est pourtant du métier n’était pas au courant qu’il se moquait de la vie privée de son client en l’offrant en pâture aux gafas. Pauvre développeur déconnecté des réalités de son monde. C’est triste comme histoire.

Dahita

Et puis c’est bien la raison pour laquelle je deteste les produits Apple, a savoir le verrouillage de leurs appareils et la volonte de tout controler /facturer. Par la-meme, on peut difficilement leur reprocher de bloquer les app-stores tiers.