Les Furtifs, le dernier livre phénomène d'Alain Damasio, sort aujourd'hui

Kevin Gainche
Spécialiste gaming
18 avril 2019 à 13h55
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Les Furtifs

Quinze années. Quinze longues années. C'est le temps qu'il aura fallu attendre pour découvrir le nouveau roman d'Alain Damasio. Intitulé Les Furtifs, il succède à La Horde du Contrevent, une épopée aux frontières de la fantasy et à la langue fabuleuse, flirtant allègrement avec la prouesse littéraire oulipienne.

Une démarche que Damasio a poussée encore plus loin avec Les Furtifs, qui propose non seulement une langue recherchée et tranchante (comme à son habitude), mais aussi une proposition syntaxique hors norme.

Un troisième roman extrêmement attendu

Avec Les Furtifs, Alain Damasio signe son troisième roman après La Zone du dehors et La Horde du Contrevent. L'auteur lyonnais, porte-étendard moderne d'une science-fiction à la française, livre un récit qui mêle anticipation et grandes thématiques sociétales, le tout mâtiné de la poésie qui lui est si chère. Comme dans La Zone, il brosse ici le portrait d'une société de contrôle telle que théorisée par Foucault et Deleuze, dans laquelle les réseaux sociaux, le besoin de reconnaissance et les multinationales règnent en maîtres.

Dans ce futur dystopique, où les grandes sociétés ont racheté des villes et où les citoyens payent un forfait pour vivre leur vie dans l'une ou l'autre de ces villes en fonction de leurs moyens, Damasio dresse le portrait de plusieurs personnages qui cherchent à en apprendre plus sur les Furtifs, ces êtres quasi-invisibles circulant à la périphérie de notre champ de vision. « Des êtres de chair et de sons, à la vitalité hors norme, qui métabolisent dans leur trajet aussi bien pierre, déchet, animal ou plante pour alimenter leurs métamorphoses incessantes », et qui se pétrifient dès qu'on les capte du regard.

Une véritable prouesse littéraire

Si vous avez déjà lu un roman d'Alain Damasio, vous savez déjà que l'auteur voue une véritable passion à la langue française. Dans ses deux précédents romans, comme dans les nouvelles issues de Aucun souvenir assez solide, Damasio accorde une importance capitale aux mots utilisés et au rythme de ses phrases, jouant autant qu'il le peut avec les mots et leurs sens.

Les Furtifs ne fait pas exception à la règle, et si 15 années le séparent de La Horde du Contrevent, ce n'est pas pour rien. L'auteur a en effet raffiné son style à l'extrême pour l'occasion, en ciselant son vocabulaire et ses phrases.

Au-delà de ce travail purement littéraire, Damasio a aussi cherché à pousser encore plus loin les limites de l'exploration syntaxique déjà expérimentée dans La Horde. Chaque personnage de ce roman à plusieurs voix s'exprime différemment des autres par son vocabulaire, usant de champs lexicaux propres et d'un phrasé distinctif. Pour aller plus loin, l'auteur est même allé jusqu'à jouer avec la ponctuation et les symboles, les détournant de leur usage premier pour enrichir sa narration.

Une prouesse confinant à l'expérimentation qui renouvelle l'expérience de lecture et invite à découvrir un monde autre, neuf, et excitant en diable.

Les Furtifs est disponible dès aujourd'hui aux éditions La Volte, pour 25€.
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Commentaires (3)

Wen84
Jamais adhéré à cet auteur, pourtant gros fan de SF.
pxm92
Idem,<br /> J’ai acheté les Hordes et je me suis arrêté au bout de 10 pages, fatigué du style qui prend le pas sur le fond, un peu comme j’ai passé à toute allure les poèmes parsemant Le seigneur des anneaux
tmtisfree
Contrairement au 2 commentateurs précédents, j’ai vraiment adoré son écriture et son style. Sa langue est belle, vivante, relevée, active, inventive et toujours au service de la narration. C’est un régal pour qui aime ce qui est bien écrit, et pourtant, Dieu (S’Il existe) sait que je hais, j’exècre, je vomis les indécrottables collectivistes comme Damasio et ne leur pardonne rien !<br /> La Horde est une vraie prouesse, avec une langue gracieuse qui chante, s’envole sans jamais être trop lourde ; mais est possiblement d’un abord assez difficile pour qui cherche à lire pour se reposer. Damasio, lui, reprose ! La fin du livre est elle-même une espèce de contre-pied aux idées développées tout au long du livre (et de son œuvre), ce qui en fait un objet et un auteur rare.<br /> Le seul reproche à lui faire est d’ordre intellectuel : le premier roman (La Zone du dehors) et certaines des nouvelles du recueil passent complètement au-dessus de l’aspect économique pour développer ses idées (collectivistes). Il est évident que cela avait été abordé, aucune de ces/ses idées n’auraient pu être développées. Il est donc difficile de lui en vouloir, d’un point de vue strictement littéraire.<br /> Je n’ai pas lu l’article pour éviter d’être spoilée…
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