Une fissure "massive" découverte sur un réacteur d'une centrale nucléaire : quels sont les risques ?

Samir Rahmoune
Publié le 08 mars 2023 à 18h30
© Basar / Shutterstock
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EDF va devoir faire face à un nouveau problème : une nouvelle fissure vient d'être détectée sur un réacteur nucléaire.

Selon le groupe, il s'agit d'un « défaut significatif de corrosion sous contrainte » présent sur l'un des réacteurs de la centrale de Penly, en Seine-Maritime. Cette découverte pourrait avoir des conséquentes importantes pour EDF, qui a déjà subi des pertes records en 2022.

Une fissure d'une profondeur inédite

À l'heure où l'on parle de possiblement prolonger la durée de vie des réacteurs nucléaires français, la découverte que vient de faire EDF sur le site Penly ne devrait pas bien passer. Surtout que depuis 2021 et la découverte d'un phénomène de « corrosion sous contrainte » sur ses centrales, le géant de l'électricité mène un programme de contrôle qui a entraîné la fermeture de nombre de sites et les pertes records qu'on lui connaît.

Mais aujourd'hui, c'est un problème encore plus critique qui est observé sur le réacteur à l'arrêt Penly 1. Alors que les fissures précédentes détectées ne dépassaient pas les quelques millimètres de profondeur, celle-là « s'étend sur 155 mm, soit environ le quart de la circonférence de la tuyauterie, et sa profondeur maximale est de 23 mm, pour une épaisseur de tuyauterie de 27 mm », selon l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

Un risque de niveau 2

Cette fissure, présente au niveau d'un circuit de secours du réacteur, au sein de la zone radioactive, présenterait un risque de fuite. Le problème a ainsi été classé au niveau 2 sur l'échelle internationale des événements nucléaires (INES), qui correspond au stade de l'incident. L'ASN demande maintenant au fournisseur d'énergie de « tenir compte de ces nouvelles informations » dans les contrôles qu'il opère.

De son côté, EDF explique que le défaut aurait pour origine des « opérations ciblées de "double réparation" lors du premier montage des tuyauteries », à l'époque de la construction de la centrale, mise en service entre 1990 et 1992. Pour le moment, le groupe n'est pas en mesure de savoir si ce nouvel accroc est assez grave pour amener à la prolongation de la mise à l'arrêt du réacteur.

Samir Rahmoune
Par Samir Rahmoune

Journaliste tech, spécialisé dans l'impact des hautes technologies sur les relations internationales. Je suis passionné par toutes les nouveautés dans le domaine (Blockchain, IA, quantique...), les questions énergétiques, et l'astronomie. Souvent un pied en Asie, et toujours prêt à enfiler les gants.

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Commentaires (10)
Loposo

cool et on a un génie de president qui souhaite en faire plus

Mister_Georges

Un peu comme ITER et le projet JRH, au plus tu traines au plus ton projet rouille comme un vieux clou enfoncé dans de la glaise…:disappointed:

Ccts

Ça c’est un commentaire constructif. En aucun cas le président décide seul de ce genre de chose qu’il ne connaît pas. Mais tu as peut être une idée miracle pour gérer les problèmes énergétiques ? Le choix du nucléaire est d’après beaucoup d’experts le plus rationnel aujourd’hui… j’espère pas demain mais hélas aujourd’hui c’est celui qui répond le plus au besoins. Par contre on souffre d’un parc vieillissant et pas assez renouvelé. Heureusement le nucléaire français est sous une contrainte de contrôle et de réglementation colossale. Ce qui oblige EDF à un gros niveau de travaux et d’investissements.

Aero74

Toi qui doit être un « génie »,tu as de meilleurs alternatives à proposer ?

Baxter_X

Voilà un commentaire d’une très grande finesse intellectuelle. Le nucléaire est actuellement la seule énergie crédible pour éviter la catastrophe qui nous attend.

Loposo

Marée motrice car a ce que je sais ça fait des millions d’années qu’il y a la marée, géothermie, éolienne « classique » ou verticale, récupération de chaleur des data center et autres sites, énergie osmotique, récupération du méthane pour gaz naturel des déchets alimentaire récupération des herbes coupé (des jardins par exemples) bref énormément de chose bio dégradable et ça évite de rejeter du methane qui pollue… et on est indépendant car on va pas chercher de l’uranium aux niger
exemple, mais il y a de commune qui ne veulent pas car un bâtiment va gâcher le paysage qui n’est que des champs a perte de vue (donc il faut savoir ce qu’on souhaite)

Bref il y a pleins de solution sauf qu’on garde dans la tête qu’il faut 1 gros truc pour produire beaucoup (rendement 33% central nucléaire)

PsykotropyK

Quand un incident, qui nécessite un traitement, est déformé par tout un chacun, via un titre comme « fissure massive découverte sur un réacteur » alors qu’il s’agit d’une fissure de 15cm x 2cm, et qu’elle n’est pas sur le réacteur, mais sur un système de refroidissement de secours, et bien on arrive à des réactions comme le premier commentaire.

Et c’est bien dommage, car si cet incident est anormal, aurait du être identifié plus tôt, et en absence de traitement pose un problème de sécurité sur l’installation, il est important de comprendre plusieurs point :
1- c’est un système de secours, son utilité est critique certes, mais la fréquence d’utilisation est, bien heureusement, actuellement à 0 utilisation
2- tous les systèmes critiques sont redondant. Cela signifie qu’il ne s’agit pas de la seule voie possible pour refroidir le combustible dans le cas d’un incident empêchant l’utilisation du circuit primaire de refroidissement

D’ailleurs, le classement en niveau 2, qui n’est pas anodin, permet de mieux comprendre la portée de l’incident :
Niveau 2 = Anomalie sortant du régime de fonctionnement autorisé.
→ incidence hors site : pas de conséquence
→ incidence sur site : pas de conséquence

A noter que le niveau 1 ne représente aucune incidence sur la sureté d’une installation.

D’ailleurs en France il y a déjà eu :
2 incidents de niveau 4
5 incidents de niveau 3
1 incident de niveau 2 (en plus de celui là)

Ccts

Tout ce que tu cites est très bien … pour du complément. L’éolien est trop aléatoire et non mobilisable rapidement, le marémotrice est prometteur mais il y’a de gros problème de maintenance dans l’eau salée et vieillissement sur les sites d’essais qui ne le rendent pas encore intéressant. Pour moi pour soulager la production il faudrait absolument pousser / aider les foyer à l’autoconsommation. Certains pays imposent le solaire sur les constructions neuves par exemple. Ça éviterai des parcs éoliens géants si moches. Mais dans tous les cas le passage aux voitures électriques et l’augmentation du nombre d’humains nécessite encore du nucléaire pour pas mal de temps. En attendant la fusion … dans une 100 aine d’années peut être.

Baxter_X

Ah mais oui, bien sûr! Tout cela va remplacer le pétrole et les centrales nucléaires !
De mieux en mieux…

gnouman

Oui oui, on connaît l’histoire et après on va avoir droit au ouin-ouin d’usage du « pas à coter de chez moi[mettre ici une excuse bidon] ».