Delphine Gatignol, comScore : "Notre ambition est de comprendre le comportement des internautes"

05 juillet 2007 à 11h33
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Reponsable de comScore pour la France et la Belgique, Delphine Gatignol présente ce grand nom de la mesure d'audience sur internet, revient sur le fonctionnement des panels et évoque les évolutions de son secteur.

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Delphine Gatignol
JB - Delphine Gatignol, bonjour. En quelques mots, pouvez vous revenir sur l'historique du groupe comScore ?

DG - Bonjour. Le groupe a été fondé en 1999 par Gian Fulgoni et Magid Abraham, deux entrepreneurs qui souhaitaient conjuguer leur connaissance des panels de distribution avec celle de l'internet. Leur ambition était de ne pas se limiter à une approche quantitative mais bien de comprendre le comportement des internautes. En quelques années, nous avons constitué un groupe de plus de 370 collaborateurs qui a généré un chiffre d'affaires de 66 millions de dollars en 2006. Notre panel regroupe plus de 2 millions de personnes, réparties dans 171 pays, ce qui nous permet de disposer d'estimations mondiales.

JB - Quelle est votre part de marché, en particulier sur le marché français ?

DG - Nous sommes clairement un leader sur les marchés américains et britanniques même si les périmètres d'activité diffèrent un peu de ceux de nos concurrents. En France, comScore commence à trouver sa place même si nous restons clairement challenger derrière Médiamétrie//Nielsen NetRatings.

JB - Pouvez vous présenter votre panel français ? Comment est-il constitué ?

DG - Nous avons un panel d'environ 20 000 personnes, recruté en ligne par des programmes d'affiliation et filtré selon des principes statistiques, dont nous extrapolons l'activité pour comprendre le comportement des 25 millions d'internautes français. Grâce à notre serveur proxy et l'application installée sur leur ordinateur, nous pouvons ensuite analyser le comportement de chacun des membres du panel : consultation de sites web, utilisation de logiciels internet, achats sur des sites de commerce électronique, etc... Nous pouvons par exemple suivre l'exposition d'un internaute à une bannière publicitaire puis nous assurer qu'il clique dessus et qu'il procède ou non à un achat chez un marchand électronique.

JB - Qui sont vos clients ?

DG - comScore est présent depuis l'année dernière sur le marché français et en quelques mois, nous sommes parvenus à séduire des agences comme Mediacontacts, des médias comme AuFeminin, Skyrock, Dailymotion, PAP ou encore un site de service comme .

JB - Mediamétrie a racheté l'outil site centric eStat. Pourriez vous faire de même pour compléter l'information des panels ?

DG - non, nous donnons la priorité aux panels car nous pensons que c'est le meilleur outil pour comprendre le comportement des internautes.

JB - Justement, d'où viennent ces décalages entre les mesures site et user centric?

DG - C'est très simple. Imaginez que vous vous connectiez à NetEco.com depuis votre bureau et depuis votre domicile et qu'à chaque fois, que vous utilisiez également Internet Explorer et Firefox. Pour un outil site centric qui utilise des cookies, ce comportement représente 4 voire 8 personnes distinctes alors que le panel ne comptabilisera bien entendu qu'un seul visiteur unique pour le site. Nous pourrons en outre donner des informations démographiques comme l'âge, le sexe ou le lieu de connexion.

JB - Vous intéressez vous à d'autres modes d'accès à internet comme le mobile ou la télévision ?

DG - Pour la mobilité, nous étudions la question avec la possibilité de porter notre application sur des téléphones mobiles ou en travaillant avec les opérateurs. Je pense toutefois que le marché reste encore une niche et que la demande des annonceurs ne décollera pas dans l'immédiat. Pour la télévision, nous pouvons l'envisager pour l'IPTV à condition de nous associer avec un opérateur afin de porter notre logiciel d'analyse sur une box.

JB - Selon vous, quelles seront les grandes tendances de demain ? La 3D ? La vidéo ?

DG - Les internautes consomment toujours aussi massivement les outils de recherche, les sites d'informations technologiques et je confirme l'incroyable engouement pour la vidéo en ligne avec des sites comme Youtube qui sont devenus des succès mondiaux. Pour la 3D, l'audience n'est pas comparable. Des sites comme SecondLife sont encore sans doute trop compliqués pour sérieusement pouvoir séduire le grand public.

JB - Delphine Gatignol, je vous remercie.
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