VMware est attaqué en justice car il s'approprierait du code libre

06 mars 2015 à 14h18
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Depuis plusieurs années, VMware est dans le collimateur de quelques contributeurs au développement du noyau Linux, parce qu'il violerait les termes de la licence GPL. L'un d'eux a décidé de porter plainte.

Christoph Hellwig, contributeur très actif au développement du noyau Linux, a porté plainte contre VMware en Allemagne. Le développeur accuse l'américain, leader mondial de la virtualisation, d'utiliser dans son hyperviseur ESXi (une plateforme qui permet à plusieurs systèmes d'exploitation de travailler sur une même machine physique en même temps) des parties du code qu'il a lui-même écrites, et sous licence GPL v2.


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VMware est accusé de s'accaparer du code libre dans son hyperviseur ESXi - Crédit : VMware.


« VMware a combiné du code Linux, protégé par la licence GPL v2, avec son propre code propriétaire, appelé "vmkernel" et a distribué l'ensemble sans fournir le code source correspondant comme le réclament les termes de la licence GPL v2 », peut-on lire dans un post de blog de l'association de promotion du libre, Software Freedom Conservancy, associée à cette plainte, et dont Christoph Hellwig est aussi un membre.

L'hyperviseur ESXi dans le viseur

En 2011 déjà, l'organisation pointait du doigt VMware, qui enfreignait selon elle les termes de la licence en ne donnant pas le code du logiciel libre BusyBox, inclus dans les solutions reposant sur ESXi. Suite à cela, le Software Freedom Conservancy a décidé de vérifier la conformité des produits ESXi avec la licence GPL. Le constat a été que les solutions concernées violaient bien les droits de propriété intellectuelle de Hellwig.

L'organisation décide alors de tenter la voie de la négociation avec VMware, et se heurte vite à une fin de non-recevoir. « Malheureusement, l'avocat de VMware a informé le Conservancy en 2014 qu'il n'avait pas l'intention de cesser la distribution de ses solutions propriétaires dérivées des travaux de Christoph Hellwig ainsi que d'autres développeurs, en dépit de la licence GPL v2 », déplore l'organisation dans une note.

VMware porterait préjudice au libre

N'ayant d'autre choix que de se ranger derrière l'action en justice du développeur, d'après ses termes, l'association lance de son côté une page recensant les questions les plus fréquemment posées au sujet du litige. Selon le président du Software Freedom Conservancy, le nombre de violations de la licence GPL a fortement augmenté ces fin dernières années. Il en appelle à défendre le respect des valeurs du copyleft.

« La nature de ces licences explique en grande partie le succès de Linux, et cela a généré un large écosystème de sociétés qui en profitent, souligne un contributeur au kernel, Grant Likely. Mais lorsque les principes de la licence GPL sont ignorés, c'est l'ensemble de l'écosystème qui est miné. » Le développeur estime donc que VMware, en se comportant ainsi, porte préjudice à une communauté dont il dépend lui-même en partie.

Contacté par The Register, l'Américain dit que cette action en justice « est sans fondements » et considère être un « participant actif et de longue date à la communauté du logiciel libre », à laquelle il « consacre des sommes considérables pour s'assurer que l'utilisation qui en est faite soit conforme aux accordes licence ».


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