L'administration Trump a annoncé, mardi 23 décembre, une interdiction d'entrée aux États-Unis visant cinq Européens engagés dans la régulation de la tech, dont l'ex-commissaire Thierry Breton. Washington dénonce une « censure » visant les intérêts américains. Paris parle pour sa part d'atteinte à la souveraineté numérique.

Gueule de bois pour l'Europe avant même les fêtes : Thierry Breton, visage du bras de fer européen contre les géants du numérique, se voit fermer la porte des États-Unis. En le sanctionnant par le visa, Washington ne tape pas sur un État, mais sur le logiciel de la régulation de l'Europe, c'est-à-dire les règles de modération, de signalement et de responsabilité des plateformes. Bref, tout ce que le Digital Services Act (DSA) veut encadrer.
DSA, « censure » et frontières : le software devient un point de rupture
Le secrétaire d'État Marco Rubio accuse ces personnalités d'avoir poussé des plateformes américaines à censurer des opinions américaines et fustige une censure extraterritoriale. Les noms ont été publiquement détaillés, dont Imran Ahmed (CCDH), Clare Melford (GDI) et deux responsables de l'ONG allemande HateAid, Anna-Lena von Hodenberg et Josephine Ballon.
La France a dénoncé avec la plus grande fermeté cette restriction, rappelant que le DSA a été voté démocratiquement et que son principe « illégal hors ligne, illégal en ligne » ne vise pas à exporter une loi européenne aux États-Unis. Thierry Breton, lui, évoque un retour du maccarthysme. À suivre…
Source : Reuters, AP et AFP (via Le Monde)