Le président Donald Trump menace d'imposer toujours plus de droits de douane aux pays qui visent les géants américains de la Tech. L'Europe et ses réglementations sont dans le viseur de la Maison-Blanche.

Donald Trump est prêt à sanctionner des officiels européens pour défendre la Silicon Valley © Bendix M / Shutterstock.com
Donald Trump est prêt à sanctionner des officiels européens pour défendre la Silicon Valley © Bendix M / Shutterstock.com

Donald Trump n'y est pas allé de main morte lundi 25 août, en brandissant la menace de tarifs douaniers « substantiels » contre les nations qui osent réguler les mastodontes de la Tech américaine, par le biais de taxes sur les services numériques. Entre l'évocation de sanctions potentielles contre les officiels européens à l'origine de certaines réglementations et les restrictions sur l'exportation de technologies stratégiques, Washington hausse le ton.

Donald Trump déclare la guerre aux taxes numériques européennes

On le confirme, Donald Trump n'y va pas avec le dos de la cuillère. Sur sa plateforme Truth Social, il accuse directement les taxes et réglementations numériques européennes d'être « conçues pour discriminer ou nuire à la technologie américaine ». Une charge frontale qui vise particulièrement le Digital Services Act (DSA) et le Digital Markets Act (DMA), les deux grandes lois européennes qui obligent les géants du web à mieux modérer leurs contenus et respecter la concurrence.

L'administration Trump envisagerait même d'aller plus loin, en sanctionnant directement les officiels européens responsables de l'application de ces lois. Une mesure sans précédent qui tendrait un peu plus encore les relations transatlantiques, comme le rapporte Reuters. Même si aucune décision finale n'a encore été prise, la simple évocation de cette option en dit long sur la détermination américaine.

Le locataire de la Maison-Blanche brandit aussi la menace de restrictions sur l'exportation de puces et technologies américaines. Un levier de pression redoutable alors que l'Europe dépend largement des semi-conducteurs américains pour son industrie. Le message est clair : touchez à Google, Meta, Apple ou Amazon avec vos taxes numériques, et c'est toute la coopération technologique qui trinquera. Le décor est planté.

Une stratégie d'intimidation qui a déjà fonctionné

Cette approche disons musclée n'est pas nouvelle pour Donald Trump, qui avait déjà fait plier le Canada en juin dernier. Le pays à la feuille d'érable avait rapidement retiré sa taxe sur les services numériques visant Alphabet (maison-mère de Google), Amazon et Meta (qui possède Facebook et Instagram), peu après que le président américain a annulé des négociations commerciales en représailles. Ce précédent pourrait bien inspirer d'autres capitales face à ces menaces de guerre commerciale.

Le secrétaire d'État Marco Rubio mène une vraie offensive diplomatique, en ordonnant aux diplomates américains en Europe de faire pression sur les gouvernements locaux. L'objectif est d'obtenir l'amendement ou l'abrogation pure et simple du Digital Services Act. Bruxelles se défend en affirmant que ces règles visent simplement à protéger les utilisateurs, sans cibler spécifiquement les entreprises américaines.

« L'Amérique et les entreprises technologiques américaines ne sont plus ni la "tirelire" ni le "paillasson" du monde », martèle Trump dans son message. Une rhétorique qui trouve écho auprès de Meta et d'autres géants de la tech, qui dénoncent régulièrement ce qu'ils considèrent comme une forme de censure européenne déguisée. L'UE maintient que ses règles protègent simplement la liberté d'expression.