Donald Trump sort l'artillerie lourde contre Bruxelles. L'administration américaine menace ouvertement de représailles commerciales si l'Union européenne continue d'asphyxier les géants de la tech américaine avec ses réglementations numériques.

La diplomatie vient de prendre un sacré coup de vieux. L'administration Trump a décidé que les gants blancs n'étaient plus de saison face aux régulateurs européens. Mardi, le Bureau du représentant commercial des États-Unis a envoyé une missive pour le moins explicite : si l'UE continue de jouer les shérifs avec son Digital Markets Act (DMA) et son Digital Services Act (DSA), il va falloir s'attendre à un retour de bâton commercial. C'est un peu l'histoire de l'arroseur arrosé, version géopolitique, où Washington semble prêt à tout pour protéger ses champions numériques des foudres bruxelloises.
Quand la Tech américaine crie à l'injustice
Il faut dire que l'ambiance était déjà électrique. Depuis mars 2024, les géants de la Silicon Valley vivent un véritable cauchemar administratif sur le Vieux Continent. Apple, Meta, Google et Amazon se retrouvent coincés dans une machine à laver réglementaire essorant leurs modèles économiques. La Pomme devra signer un chèque de 500 millions d'euros, et les autres suivent la cadence avec des amendes qui feraient pâlir n'importe quel directeur financier. Pour ces mastodontes, le DMA ressemble moins à une régulation équitable qu'à une punition ciblée.
Le cœur du problème ? Bruxelles impose une ouverture forcée. Apple doit laisser entrer des boutiques tierces dans son jardin clos, au risque selon elle de laisser passer les loups dans la bergerie. Meta voit ses assistants IA menacés d'expulsion de WhatsApp, tandis que Google doit revoir sa copie sur l'affichage des résultats de recherche. C'est un choc des cultures violent : là où l'Europe préfère prévenir que guérir en imposant des règles ex ante, l'Amérique a toujours préféré laisser faire le marché jusqu'à ce qu'il y ait de la casse avérée. Pour la Maison-Blanche, cette « prévention » européenne ressemble furieusement à du protectionnisme déguisé.
La liste noire de Washington
La riposte américaine ne fait pas dans la dentelle. Le message est clair : vous tapez sur nos GAFAM ? Nous taperons sur vos fleurons. Une liste de cibles potentielles circule déjà, et elle a de quoi faire trembler quelques sièges sociaux européens. Accenture, DHL, ou encore le champion du streaming Spotify pourraient se retrouver dans le collimateur des douanes américaines. C'est une partie de poker menteur où les mises sont des milliards de dollars et des milliers d'emplois.
L'argumentaire américain est aussi subtil qu'un tweet présidentiel : le DMA serait une arme conçue sur mesure pour affaiblir l'excellence américaine au profit de concurrents locaux moins performants. Washington voit rouge quand Bruxelles explique protéger les consommateurs, n'y voyant qu'une redistribution forcée des richesses numériques. Avec des menaces d'amendes pouvant atteindre 10% du chiffre d'affaires mondial (imaginez 16 milliards pour Meta) on comprend que l'Oncle Sam ait décidé de montrer les muscles. Reste à voir si l'Europe clignera des yeux la première ou si nous nous dirigeons tout droit vers une guerre commerciale où, comme souvent, le consommateur finira par payer l'addition.
Source : Mac Rumors