C'est un sérieux revers pour le Japon. La fusée H3, qui devait lancer un satellite de navigation, a subi une importante anomalie, l'empêchant de mener à bien sa mission.

L'emblématique fusée nippone H-IIA a opéré pendant 24 ans avant sa retraite cette année. Une seule de ses missions a échoué. Sa remplaçante, H3, doit incarner le renouveau du programme spatial du Pays du Soleil Levant.
Elle est non seulement en mesure de décoller sans propulseurs d'appoint, en s'appuyant uniquement sur ses moteurs principaux, mais aussi d'être équipée de deux ou quatre boosters à propergol solide pour fournir un supplément de poussée au décollage. De quoi lui permettre de s'adapter à différents types de missions, en fonction de la masse de la charge utile et de l'orbite à atteindre.
Deuxième échec
Mais les choses se compliquent pour l'Agence d'exploration aérospatiale japonaise (JAXA). Son premier vol en mars 2023 s'est déjà soldé par un échec car la fusée n'a pas reçu l'ordre d'allumer son deuxième étage et a ralenti en conséquence, poussant les équipes au sol à le détruire.
Après six missions réussies, voilà que le huitième vol échoue également. Et le problème semble similaire : « La deuxième mise à feu du moteur du deuxième étage n'a pas démarré normalement et s'est arrêtée prématurément », confie la JAXA dans un communiqué.
Cet incident a malheureusement mené à la perte de la charge utile, le satellite QZS-5, qui devait faire partie d'une constellation de sept engins destinés à la navigation. Objectif : réduire la dépendance du Japon à l'égard de technologies étrangères.
Un impact potentiellement lourd sur le programme spatial japonais
Une déconvenue pour le Japon, la fusée H3 affichant désormais un taux de défaillance de 25 %. Une « task force » a d'ailleurs été mise en place par les autorités pour déterminer les causes de cette nouvelle anomalie. Cela pourrait mettre un coup d'arrêt au programme spatial local, qui s'avère très ambitieux.
« Nous tenons à présenter nos excuses les plus sincères à toutes les personnes et entités concernées, en particulier celles liées au QZS-5, aux organisations locales et au public, qui avaient placé de grands espoirs dans ce projet », assure l'agence spatiale.
De même, la H3 doit contribuer au programme Artemis de la NASA, qui consiste à implanter une base humaine permanente sur la Lune. Elle doit lancer, en 2027, un satellite de détection d'eau baptisé LUPEX ; à voir désormais si cette mission sera reprogrammée sur un autre lanceur.
Sources : The Register, Space.com, JAXA