Dans une annonce qui risque d'en surprendre plus d'un, l'organisation à but non-lucratif Creative Commons a annoncé qu'elle était en faveur du système « Pay-to-Crawl ».

L'intelligence artificielle domine le web : plus de la moitié des contenus disponibles en ligne seraient aujourd'hui créés par des machines. Alors que les résumés IA détournent une part essentielle du trafic des sites de presse, ces technologies puisent massivement dans le contenu disponible sur le web pour nourrir leur réponses, au risque parfois de tourner en rond et de se nourrir d'elles-mêmes. Dans ce contexte pour le moins inquiétant, l'organisation Creative Commons a décidé de prendre les devants.
Creative Commons en faveur du "Pay-to-Crawl"
Fondée en 2001, Creative Commons est une association pionnière qui a mis au point un ensemble de licences gratuites permettant aux créateurs de définir les conditions d'utilisation de leurs œuvres. Elle a lancé cet été CC Signals, un projet dont l'objectif est de poser les bases d'un cadre juridique et technique permettant la création d'un « écosystème d'IA plus équitable et durable, fondé sur le partage des bénéfices. »
Face à l'essor des robots d'indexation IA, qui exploitent massivement les ressources du web pour leur propre profit, Creative Commons vient de prendre position en faveur du « Pay-to-Crawl». La mise en place d'un tel système obligerait, en effet, les propriétaires des technologies IA, à rémunérer les créateurs pour leur contenu.
« Nous nous inquiétons d'un monde où l'accès au savoir devient plus difficile », a notamment déclaré l'association dans une récente annonce. « Mais nous reconnaissons également que des systèmes responsables et interopérables peuvent créer des synergies inédites. Bien conçus, les systèmes de rémunération pour l'indexation peuvent contribuer à limiter les pratiques abusives des acteurs puissants, tout en préservant l'accès libre au web pour tous. »
S'il venait à être appliqué, ce système pourrait, vous vous en doutez, avoir un impact dévastateur sur les finances d'OpenAI et de toutes les entreprises du secteur de l'intelligence artificielle.

Vers un système de référencement payant responsable ?
Creative Commons va donc dans le sens de la société Cloudflare, qui bloque depuis cet été les robots d'indexation IA non autorisés. Ayant notamment accusé Perplexity AI de "crawling furtif", cette entreprise a, rappelons-le, lancé en septembre dernier un outil gratuit pour aider les sites web a reprendre le contrôle sur leurs contenus.
Il y a, en effet, une différence notable entre les robots d'indexation classiques, qui permettent aux moteurs de recherche de mettre en avant des sites dans leurs pages de résultats et les crawlers IA. Ces derniers utilisent les informations pour proposer des synthèses aux utilisateurs qui n'ont, du coup, plus besoin d'aller consulter le contenu original. Un changement de taille qui a mis beaucoup d'éditeurs sur la touche, et ce, même les partenariats entre médias et acteurs de l'IA se multiplient aujourd'hui.
Si elle se dit en faveur du « Pay-to-Crawl », l'association Creative Commons se veut malgré tout prudente et a proposé 7 principes clés pour encadrer ce système de façon responsable. L'organisation s'est aussi prononcée en faveur du nouveau standard Really Simple Licensing (RSL), qui permet aux éditeurs de « définir des conditions de licence lisibles par machine pour leur contenu, notamment l'attribution, le paiement par exploration et la compensation par inférence. »
Source : TechCrunch