Windows Latest a mis le doigt sur un comportement pour le moins curieux sur Windows 10. Sur certains PC non-inscrits à l’ESU, la pause des mises à jour disparaît et Windows Update déroule le tapis à Windows 11, sans laisser beaucoup de marge aux internautes. Rien n’indique officiellement une volonté d’imposer la mise à niveau, mais l’impression produite ne laisse guère de place au doute.

Ce bug de Windows 10 pourrait bien vous obliger à passer à Windows 11. © Rembolle / Shutterstock
Ce bug de Windows 10 pourrait bien vous obliger à passer à Windows 11. © Rembolle / Shutterstock

Vous le savez, depuis sa fin de vie officielle en octobre dernier, Windows 10 ne laisse guère d’autre choix à ses utilisateurs et utilisatrices que de s’inscrire à l’ESU pour continuer à recevoir des correctifs, ou de refuser le programme et assumer un système déclaré obsolète. Au grand dam de Redmond, qui n’a pourtant pas lésiné sur une communication alarmiste et parfois intrusive pour inciter au passage vers Windows 11, nombreux ont été celles et ceux à opter pour cette seconde solution malgré un PC éligible à la mise à niveau, soit parce qu’ils n’avaient pas envie de payer, soit parce qu’ils refusaient de créer un compte Microsoft, en comptant sur le bouton de suspension des mises à jour pour bloquer la migration automatique. Or, il se pourrait bien que cette échappatoire soit arrivée à son terme.

De Windows 10 à Windows 11, il n’y a même plus de clic

D’après les observations récentes de Windows Latest, l’option permettant de suspendre les mises à jour pendant sept jours serait désormais inopérante sur les machines non inscrites à l’ESU. Le bouton dédié dans Windows Update apparaît en grisé, comme si le quota de pauses avait été atteint alors même que nos confrères assurent ne jamais y avoir eu recours. Ce premier signe ne serait qu’une curiosité si l’interface ne révélait pas, dans le même mouvement, un changement bien plus parlant.

L’entrée qui permettait de rejoindre l’ESU disparaît alors de son emplacement habituel et se voit remplacée par une invitation à installer Windows 11 version 25H2. Or, depuis quelques jours, cette version est automatiquement récupérée sur les PC considérés comme compatibles, et celui de Windows Latest n’a pas fait exception. Windows Update prépare le téléchargement puis l’installation de la mise à niveau en arrière-plan, et, sans possibilité d’intervenir en amont, il ne reste plus à l’utilisateur ou l’utilisatrice qu’à ajourner le redémarrage dans la limite autorisée par le système.

Sur les PC Windows 10 non-inscrits à l'ESU, il n'est plus possible de suspendre les mises à jour système. © Windows Latest
Sur les PC Windows 10 non-inscrits à l'ESU, il n'est plus possible de suspendre les mises à jour système. © Windows Latest

Un bug de détection des PC non-inscrits à l’ESU

Windows 10 n’est censé désactiver le bouton de suspension que dans deux situations : lorsque la limite d’utilisation de ce bouton a été atteinte, ou lorsqu’une entreprise applique des règles destinées à verrouiller certains paramètres. Rien de tout cela ne correspond à la machine de Windows Latest, qui n’avait jamais suspendu ses mises à jour et ne dépendait d’aucune politique de gestion particulière.

L’explication la plus plausible tient à une mauvaise identification des PC non-inscrits à l’ESU. Malgré l’arrêt des correctifs, Windows Update continue en effet de fonctionner et de récupérer les informations nécessaires pour proposer les mises à niveau disponibles. Il suffit que cette logique interne classe mal un appareil pour que le système le considère comme devant installer une mise à jour prioritaire. Dans ce cas, Windows 11 25H2 s’affiche comme l’évolution attendue pour une machine compatible, et la préparation de la mise à niveau se déclenche aussitôt.

Il s’agirait donc d’un bug, Microsoft continuant d’affirmer que personne n’est forcé de passer à Windows 11. Mais Windows 10 étant désormais en fin de vie, rien n’indique que ce dysfonctionnement sera corrigé, à plus forte raison quand Redmond fait tout pour pousser la dernière version de son système d’exploitation. Une histoire de dysfonctionnement finalement assez prévisible, et qui tombe presque trop bien.

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