Le Japon hausse le ton face à OpenAI. L'organisation CODA, qui représente des géants de la pop culture nippone, accuse l'entreprise américaine d'avoir utilisé leurs œuvres pour entraîner Sora 2. Sans autorisation préalable.

Lancée au début du mois d'octobre, l'intelligence artificielle (IA) génératrice de vidéos n'en est pas à sa première controverse près. Car OpenAI a déjà été contrainte d'ajuster les réglages de Sora 2 après de nombreuses plaintes. Mais cette fois, la start-up de Sam Altman risque gros.
De lourdes accusations
Ce sont, en effet, des noms très réputés qui tirent la sonnette d'alarme. Parmi eux, on retrouve le studio Ghibli, Bandai Namco, Square Enix, Aniplex, Kadokawa ou encore Shueisha, soit une grande partie de l'industrie japonaise de l’anime, du manga et du jeu vidéo.
Ils accusent OpenAI d'avoir utilisé leurs œuvres protégéx'es pour entraîner Sora 2, conduisant l'IA à reproduire ou générer des images trop proches de contenus existants. « La CODA considère que l'acte de reproduction au cours du processus d'apprentissage automatique peut constituer une violation du droit d'auteur », prévient l'association.
De même, elle rejette fermement le principe dit d'« opt-out » mis en place par la l'éditeur de ChatGPT, qu'elle juge incompatible avec le droit d'auteur japonais.
Ce système, très en vogue dans la Silicon Valley, revient à intégrer par défaut les contenus disponibles sur Internet dans l'entraînement des IA, sauf si les ayants droit demandent ensuite à être retirés. Car au Pays du Soleil Levant, la loi exige une autorisation explicite avant toute utilisation d'une œuvre protégée, même à des fins de recherche ou d’apprentissage automatique.

OpenAI peut encore sauver sa peau (cette fois)
Et la CODA est claire : une objection postérieure n'effacera pas la faute initiale, ce qui devrait empêcher OpenAI d'invoquer son système pour se couvrir si elle décide de passer à l'action et de déposer plainte. Pour éviter d'en arriver là, les ayants droits exigent que l'entreprise cesse immédiatement d'utiliser leur contenu sans autorisation, et qu'elle réponde officiellement à leurs réclamations.
C'est loin d'être la première fois que la start-up la plus valorisée au monde est ciblée par de telles accusations. Elle a suscité un tollé, plus tôt cette année, lorsque le nouveau générateur d'images de ChatGPT a permis aux utilisateurs de créer des images avec le style du studio Ghibli, et fait l'objet de plusieurs plaintes de la part d'auteurs ou de médias pour l'exploitation de leur contenu.
